Belgique : le public pourra se plaindre des médias

Le journalisme francophone belge dispose désormais de son Conseil de déontologie. Journalistes, éditeurs et représentants du public y étudieront les dérives médiatiques qui leur seront signalées afin d’assurer un minimum de régulation dans les pratiques.

Le Conseil de déontologie journalistique pour la Communauté française de Belgique a été installé lundi 7 décembre à Bruxelles. Le CDJ dote le journalisme francophone belge d’une instance de déontologie chapeautant l’ensemble des organes de presse. Sa première réunion de travail est programmée pour le 13 janvier prochain.

Le CDJ doit rassembler une vingtaine de membres (et autant de suppléants). Parmi ces membres, 6 représentants des journalistes, 6 représentants des médias (éditeurs de presse écrite, agence Belga, RTBF, RTL-TVI, télévisions locales, ASBL regroupant les radios privées), 6 représentants du public (personnalités de la société civile) et 2 représentants des rédacteurs en chef.

Le financement de la nouvelle instance sera assuré pour moitié par la Communauté française de Belgique, qui subventionne la part des journalistes à hauteur de 80 000 €/an, et pour moitié par les médias écrits et audiovisuels qui apporteront les 80 000 € restants.

André Linard, directeur de l´Agence de presse Info-Sud Belgique, a été désigné secrétaire général du CDJ.

La Flandre possède depuis sept ans son organisme déontologique, le Raad voor de journalistiek. Un Conseil de déontologie avait existé en Belgique de 1995 à 2001. Fédéral, il était composé de journalistes bénévoles.

En France, il n´existe toujours pas d´instance de régulation et de médiation pour la presse. Une association, l´Association de préfiguration d´un Conseil de presse (Apcp), a été créée dans ce but*.

Coïncidence, Elio Di Rupo, le président du PS belge, a obtenu le même jour, devant son bureau politique, un vote de soutien sur la réforme des statuts de son parti. L’élément central de la réforme consiste dans la mise en place d’un “Conseil de déontologie” chargé de rendre des avis à portée générale sur le comportement éthique et déontologique des mandataires socialistes. Mais les pouvoirs de ce comité seront plus étendus que ceux du CDJ : les sanctions pourront aller jusqu´à l’exclusion pure et simple du parti…

>> CDJ (AADJ/Conseil de déontologie)
rue de la Loi, 155 / 103
1040 Bruxelles
tél (32)02 280 25 14

>> Voir également l´articleOuvertures d´avril 2008.

 * L´auteur de cet article est membre fondateur de cette association.


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