Portugal : la ferme à vagues

Photo : Pelamis pendant les essais.

Le Portugal vient de lancer, au large des côtes d’Agucadoura, dans le Nord du pays, la première exploitation commerciale de turbines à vagues, une solution innovante pour produire de l’électricité à partir la houle marine.

Le Portugal devient le premier producteur mondial de ce type de production d’énergie renouvelable. Les machines, des Pelamis semi émergées, nom d’origine latine qui signifie serpent de mer, sont conçues par une entreprise écossaise, Pelamis Wave Power (PWP).

Le Pelamis est composé de plusieurs cylindres de 3,5 mètres de circonférence reliés entre eux sur une longueur totale d’environ 150 mètres. Les vagues provoquent la montée et la descente du serpent métallique. Au niveau des charnières, des marteaux hydrauliques pompent une huile à haute pression et fournissent une énergie qui est convertie en électricité par un générateur.

Le projet Pelamis, commandé par la compagnie d’énergie renouvelable portugaise Enersis, fournira à ses débuts 2,25 megawatts (MW) d’énergie propre au large d’Aguçadoura, dans le Nord du Portugal, de quoi fournir l’équivalent énergétique des besoins de 1 500 foyers. Disposant de trois appareils au départ, Enersis veut porter la ferme à vagues à 30 machines dès l’année prochaine pour atteindre en quelques années une centaine de machines pour une production de 500 MW qui rendrait le projet rentable. A terme, le projet sera capable de générer l’énergie de 15 000 maisons.

«On compte actuellement dans le monde une cinquantaine de projets portant sur l’exploitation de l’énergie produite par les vagues. Ils sont localisés principalement en Grande-Bretagne, au Portugal et en Amérique du Nord, note Hakim Mouslim, du Laboratoire de Mécanique des Fluides (LMF) de l’Ecole Centrale de Nantes. On peut distinguer quatre grandes familles dans ce type d’énergie : à déferlement (les vagues remplissent un réservoir qui fait tourner des turbines en se vidant, engendrant du courant) ; à colonnes d’eau oscillantes (de l’air est comprimé par le mouvement montée/descente à la surface de l’eau) ; flotteurs articulés et flotteurs non-articulés ; bouées pilonnantes (oscillant sur un axe). Pour l’instant, aucune technologie n’émerge particulièrement au-dessus des autres.»

A Nantes, le Searev pendule

Dans la famille des bouées pilonnantes, un Système électrique autonome de récupération de l’énergie des vagues (Searev) a été créé par l’équipe d’Alain Clément (LMF) et du CNRS. Le Searev se compose d’un flotteur clos et étanche à l’intérieur duquel est suspendue une roue chargée, celle-ci jouant le rôle d’un pendule embarqué. D’un diamètre de 9 mètres, cette roue à axe horizontal, dont la moitié supérieure est évidée, a sa masse concentrée dans la moitié inférieure, lestée de béton. D’où l’effet de pendule. Sous l’action de la houle et des vagues, le flotteur de Searev oscille, entraînant à son tour un mouvement de va-et-vient de la roue pendulaire. C’est le mouvement relatif entre le flotteur et la roue qui actionne un système hydro-électrique de conversion de l’énergie mécanique en électricité. Ce système pourrait être commercialisé à l’horizon 2011-2012.

Une maquette à l’échelle 1/12ème d’un prototype de ce flotteur a d’ores et déjà été testée dans la plus grande cuve à houle de France. Installé à l’Ecole Centrale de Nantes, cet outil exceptionnel est doté de 48 générateurs de vagues pilotés par un logiciel. Tous les types de houlomoteurs existant de par le monde pourront y être testés.

6 GW le long des côtes françaises

L’énergie provenant des vagues est concentrée entre les latitudes 40° et 60°. En Europe, la côte nord-ouest depuis le Portugal jusqu’en Ecosse possède un potentiel énergétique parmi les plus élevés du monde (740 TWh/an, dont 12% facilement récupérables). Au Royaume Uni, on estime que 15% de la consommation d’électricité pourrait être fournie par l’énergie marine. Le potentiel énergétique de la mer exploitable le long des côtes françaises serait de l’ordre de 6 gigawatts, soit le second en Europe après le Royaume Uni, évalué à 10 gigawatts, soit aussi 10 fois plus que la puissance éolienne française actuelle ou la puissance de centrales nucélaires.

La France finance peu de projets sur son propre territoire. Elle investit au Royaume Uni où EDF finance Marine Current Turbines à 25 %. Total a acheté 10% de capital à la société hydrolienne Scotrenewables Marine Power. L’Ifremer participe au projet britannique Orecon pour mettre au point un convertisseur de houle. Un atlas des ressources de l’énergie marine au Royaume Uni a été réalisé. Un Centre européen d’énergie maritime (Emec) a été installé sur l’Ile d’Orkney dans l’archipel des Orcades au nord de l’Ecosse. Il permet notamment aux entreprises de tester leurs prototypes. C’est là que PWP a mis au point son convertisseur Pelamis.

En Espagne, Iberdrola, la compagnie d’électricité nationale, en partenariat avec la filiale Americaine OPT (Ocean Power Technologies), a démarré la construction d’une usine pilote au large de Santona, près de Santander en Cantabrie. 10 bouées géantes de 16 mètres de long et 6 mètres de diamètre transformeront en courant électrique la force des vagues. Le succès de cette réalisation pourrait être rapidement suivi par la construction de plusieurs centrales du même type sur toute la côte Cantabrique et totaliser une puissance de 100 MW.

(Sources : AE2D, Systèmes solaires)

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1 commentaire pour cet article

  1. le Portugal est tout petit,mais je suis fiere,qu’il soit ,au millieu,d’un projet,aussi fantastique,faire de l’energy,nouvelle pour sauver notre mere terre,bravo mes compatriotes,tous emsemble,nous allons arriver,a laisser,une terre clen,a nos petits enfants