Interview

Qualitéthique : un nouveau label pour évaluer l’éthique en entreprise

« On ne certifie pas une conformité mais une démarche »

Hervé Lainé, membre du Conseil général des Ponts-et-Chaussées et concepteur, avec Michel Joras, du label Qualéthique, répond à nos questions.

Jean-Luc Martin-Lagardette.- Quel est le concept de ce nouveau label ?

Hervé Lainé.- Nous nous sommes appuyés sur les travaux du philosophe en morale et sciences sociales Ruwen Ogien, directeur de recherche au CNRS. Il ne s’agit pas de garantir le respect des normes éthiques par telle ou telle entreprise, mais sa démarche pour en améliorer la qualité, la sincérité et la réalité de son engagement. Le label s’appuie sur quatre valeurs : l’éthique humaniste, la qualité, l’éco-efficience et, valeur originale, l’esthétique.

L’entreprise concernée (ou toute forme d’organisation) s’engage à respecter un référentiel composé de critères relatifs aux principaux aspects de 5 domaines retenus : le respect de la personne humaine ; la sauvegarde de l’environnement, des ressources et du milieu naturel ; les valeurs culturelles et intellectuelles ; le rôle de l’argent dans la vie collective (bon usage des rémunérations, lutte contre la corruption) et lamaîtrise de la communication (transparence, lutte contre le délit d’initié).

Concrètement, à quoi l’entreprise s’engagera-t-elle ?

– L’engagement s’articule autour de six exigences : 1 – L’entreprise signe une déclaration qui sera publiée. 2 – Elle désigne un responsable chargé de suivre ces questions. 3 – Elle établit une cartographie des parties prenantes et des risques associés. 4 – Chaque année, elle met en oeuvre une action exemplaire avec un objectif précis. 6 – Elle expose le contexte réglementaire de son entreprise (exemple : installation classée, etc.).

Comment sera vérifié le respect de ces exigences ?

– Il sera vérifié en deux temps (pré-évaluation et cadrage) par un organisme évaluateur indépendant désigné par le Cercle d’éthique des affaires, qui est l’administrateur du label Qualitéthique et qui en tiendra le registre. Un Comité des valeurs est constitué, avec différentes personnalités, pour veiller au bon fonctionnement de la démarche. Le label est accordé pour une période de trois ans, pendant lesquels l’entreprise peut librement communiquer sur sa distinction.

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