Un rapport plaide pour un statut du journaliste professionnel

Le texte, présenté par un groupe de travail mandaté par la ministre québécoise de la culture, propose un nouveau contrat entre la presse et l’État, entre le journaliste et le citoyen, entre la démocratie et l’information. Avec, notamment, le renforcement du rôle du Conseil de presse.


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le rapport Payette.

Devrait-on envisager de protéger le journalisme professionnel ? Cette question n´est pas nouvelle dans le milieu de l´information québécois. Chaque fois que la question s´est posée, les premiers intéressés — les journalistes — ont refusé d´envisager cette hypothèse. La méfiance contre toute intervention de l´État dans le domaine du journalisme et de l´information a toujours prévalu et clos le débat.

Aujourd’hui, la presse connaît de tels bouleversements que les esprits commencent à s’ouvrir. C’est en tout cas ce qui ressort de la lecture du rapport commandé par la ministre de la culture, des communications et de la condition féminine, Christine St-Pierre, à la professeure Dominique Payette. Celle-ci a remis son rapport le 26 janvier 2011.

S´engager à respecter un code de déontologie

Avec ses 51 recommandations, le rapport du groupe de travail sur le journalisme et l’avenir de l’information propose de créer un statut de journaliste professionnel qui permettrait d´obtenir certains avantages, comme la protection du secret des sources, un traitement privilégié des demandes d´accès à l´information et la possibilité de négocier des conditions de travail dans le cas des journalistes indépendants.

Ces journalistes professionnels devraient s´engager à respecter un code de déontologie.

Le grou­pe de travail recommande également, pour revigorer le Conseil de presse, ce tribunal d´honneur qui reçoit les plaintes du public, de mettre en place une série d´avantages pour inciter les entreprises de presse à en faire partie. L´aide de l´État et les publicités gouvernementales seraient réservées uniquement aux entreprises qui adhèrent à cet organisme, affaibli récemment avec le retrait du réseau TVA, du Journal de Québec et du Journal de Montréal, propriétés de Quebecor.

Les auteurs du rapport pensent qu’un statut est « nécessaire et utile. Nécessaire pour cibler les mesures d’aide publique à la presse et pour identifier les avantages liés au titre de journaliste professionnel, comme la protection des sources. Utile pour permettre au public de bien départager les journalistes professionnels des communicateurs professionnels ou amateurs et de protéger les conditions de pratiques du journalisme, surtout celles des journalistes indépendants et des journalistes non-syndiqués. L’adoption d’une loi sur le statut des journalistes professionnels du Québec permettra également aux journalistes indépendants de négocier un contrat type et des conditions minimales de travail ».

En clair, un statut permettrait de relégitimiser le rôle du journaliste en le distinguant des autres “communicateurs” par un plus grand respect des normes déontologiques et de meilleures normes sociales, celles-ci pouvant avoir un impact direct sur la qualité de son travail.

Crédits d’impôt pour l’embauche de journalistes

Parmi les autres mesures proposées, le rapport suggère que le gouvernement mette en place des « crédits d’impôt pour l’embauche de journalistes professionnels dans les médias régionaux et les médias indépendants. Parallèlement, toutes les entreprises de presse seront incitées à participer au Conseil de presse du Québec pour bénéficier d’avantages, notamment ceux liés à l’embauche de journalistes professionnels ». 

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), l´Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ) et le Conseil de presse du Québec (CPQ), ainsi que la ministre destinataire, ont accueilli favorablement le rapport Payette.

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