Evénement

La Journée du Guérisseur le 28 mai 2018 à Paris parrainée par Ouvertures

A côté de la médecine conventionnelle basée sur une conception matérialiste du vivant, de nombreuses approches thérapeutiques reconnaissent la place de l’esprit dans le processus de guérison, certains praticiens faisant même simplement appel à l’Esprit (avec un grand E) pour aider les malades. Quatre représentants de ces approches complémentaires présenteront leur art au public, public qui témoigne d’un intérêt croissant.

Ambroise Paré et l’examen d’un malade. James Bertrand (1823-1887).

« Je le pansais, Dieu le guérit » : tout le monde connaît cette fameuse phrase d’Ambroise Paré (1510-1590), souvent présenté comme le père de la chirurgie moderne.

Il a effectivement beaucoup apporté à la chirurgie, en particulier en traumatologie. Sa célébrité tient aussi au fait qu’il n’était pas médecin de formation mais barbier-chirurgien ! Grande figure médicale de la fin de la Renaissance, il s’est également opposé aux dogmes médicaux de l’époque.

Malgré les oppositions, il finit par obtenir le titre de docteur en chirurgie avec l’appui du roi en 1554 (voir Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne).

Cette anecdote peut nous faire réfléchir. La période préscientifique du Moyen-Âge, au cours de laquelle la médecine n’était pas aussi pointue, encadrée et administrée qu’aujourd’hui, n’était-elle pas aussi de ce fait plus ouverte que la nôtre ? Plus propice à l’innovation individuelle et à un empirisme fertile ?

Un regain indéniable

Certes, nous ne pouvons que nous féliciter de bénéficier de nos jours des multiples savoirs et techniques thérapeutiques qui ont permis d’immenses et incommensurables progrès. Et de l’abandon de méthodes douteuses ou charlatanesques.

Mais sommes-nous suffisamment ouverts et modestes pour reconnaître que nous ignorons encore énormément de choses ? Et que des personnalités non académiques mais curieuses et intuitives, ou rattachées à des traditions anciennes, peuvent avoir accès à des connaissances non encore formalisées mais efficaces et bienfaisantes ?

Depuis quelques décennies, les « guérisseurs » se sont multipliés, de nouvelles disciplines sont apparues et des méthodes ancestrales, comme le chamanisme, connaissent un regain indéniable. Les thérapies non conventionnelles, qu’elles soient traditionnelles ou plus récentes, suscitent en effet l’intérêt grandissant des malades.

Photo CCO Creative Commons.

La médecine conventionnelle, pour de très nombreux Français, n’est désormais plus le seul recours. Pour traiter leurs dysfonctionnements physiques et psychiques, beaucoup font maintenant appel aussi à l’hypnose, l’Âyurveda, la méditation, le magnétisme, l’homéopathie, l’aromathérapie, la fasciathérapie, le reiki, etc.

Toutes ces méthodes reposent sur des paradigmes différents de ceux développés par la médecine scientifique occidentale. Elles font notamment un lien entre le corps et l’esprit qui doivent être considérés comme les deux faces d’une même réalité.

L’effet placebo pourrait sans doute être convoqué pour expliquer leur impact sur la santé des malades. Mais l’effet placebo lui-même garde encore une grande part de mystère.

Le 70e miracle de Lourdes

Pensons également aux « miracles » comme celui que l’Église, par le biais de son Comité médical international de Lourdes (Cmil), a reconnu le 11 février 2018. La guérison de sœur Bernadette Moriau, qui avait recouvré toutes ses facultés physiques après un pèlerinage à Lourdes, est le 70e « miracle » survenu dans la cité mariale à être reconnu. Il y a deux ans, le Cmil avait tranché : « Guérison inexpliquée dans l’état actuel des connaissances scientifiques ».

Ainsi sommes-nous loin de tout savoir sur le corps et l’esprit humains, sur la nature de l’esprit, malgré l’extraordinaire panoplie de moyens que la science a permis de concevoir pour soigner nos maux.

Certes, il y a à boire et à manger parmi ces praticiens sans patente. Et tout le monde n’est pas prêt à reconnaître le caractère miraculeux des guérisons religieuses. Mais quel médecin honnête, y compris le plus matérialiste ou le plus athée qui soit, n’a jamais assisté, dans l’exercice de son art, à la rémission improbable d’un patient, à un rétablissement pensé impossible, à une guérison inexpliquée en l’état de ses connaissances ?

Professionnalisme et transparence

En attendant que ce dossier des voies non conventionnelles et des guérisons qu’elles obtiennent soit examiné avec toute la rigueur, l’honnêteté intellectuelle et l’ouverture d’esprit qu’il requiert, des acteurs, médecins et non médecins, explorent ces voies « différentes » avec professionnalisme et transparence.

Pour faire entendre leurs témoignages et leurs explications, pour les interpeller en direct, une Journée du Guérisseur est organisée au Forum 104 à Paris, le lundi 28 mai 2018, avec les quatre intervenants suivants :

  • Dominique Bourdin, docteur en médecine et psychothérapeute. Structure vibratoire (ou aura). Couleurs et guérison (chromobiologie, chromothérapie).
  • Jacques Dubreuil, professeur de yoga, naturopathe, président de l’Omnium des libertés. La guérison spirituelle.
  • Pierre Moorkens, entrepreneur, président de l’Institut du neurocognitivisme (INC). Neurosciences et guérison.
  • André Siméant, chef d’entreprise, psycho-conseil. Guérison par l’accueil du Verbe.

La journée est parrainée par Ouvertures.

Pour aller plus loin :

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4 commentaires pour cet article

  1. Ping : La Journée du Guérisseur : une première à renouveler - Equilibreplus

  2. Suivant mon expérience sur le terrain psychothérapeutique, je dois mettre un sérieux bémol par rapport à ce qu’il faut attendre de la place « de l’esprit dans le processus de guérison » (au sens spirituel) sur le plan de l’efficacité thérapeutique.

    En effet, dans l’article on oppose médecine conventionnelle et thérapeutique qui fait donc appel à l’esprit (au sens spirituel).

    Mon expérience personnelle de guérison ainsi que ma pratique psychothérapeutique m’a démontré en fait et sans ambigüité que l’échec est attendu si on se borne à ne mettre en jeu que l’un ou ces deux seuls aspects (médecine conventionnelle et l’accompagnement thérapeutique qui met en jeu la spiritualité).

    Expérience personnelle : en plus d’une ostéoporose à un stade terminal à 40 ans, je me suis entre autres guéri d’un astigmatisme et d’une hypermétropie (oculaire) à l’âge de l’âge de 14 ans et je croyais alors attribuer cette guérison à ma (seule) forte pratique et croyance religieuse (suite à un mémorable passage à Lourdes, cf. http://www.retrouversonnord.be/blabriqueoeil.htm)

    Expérience professionnelle : j’ai toujours observé que seuls les patients et même de maladies dites incurables guérissaient, ceux qui, non seulement prenaient ce que la médecine conventionnelle et/ou naturopathique pouvait leur apporter, mais en plus, (librement : sans induction de ma part et donc suivant leurs propres croyances), ceux qui identifiaient l’origine psychobiologique de leurs maux et qui en plus arrivaient à en résoudre les causes psychologiques.
    (°) Cf. Cas de Parkinson : http://www.retrouversonnord.be/exentretiens.htm ou encore ces autres cas de psoriasis : http://www.retrouversonnord.be/Psoriasis_et_Psychotherapie.htm)

    En effet la psychothérapie qui a été inventée précisément à cause de l’inefficacité des autres, aide le patient à
    a) identifier la cause profonde des maux ;
    b) à agir pour en désactiver les effets indésirables.

    Ce que devrait toujours rester tout accompagnement psychologique et donc psychothérapeutique :
    « La psychothérapie est l’ensemble des moyens par lesquels nous agissons sur l’esprit malade ou le corps malade, par l’intervention de l’esprit [celui du patient qui est alors mis en situation de pouvoir le faire] » (Antoine Porot, co-auteur d’un “Manuel alphabétique de psychiatrie” (1952).
    Il faut entendre ici par esprit le psychisme et c’est aussi dans ce cadre que s’exprimait Platon quand il disait : « Il est folie de vouloir guérir le corps sans l’intervention de l’esprit ».
    C’est d’ailleurs dans cette conception des choses que s’était exprimé le célère Docteur Albert Schweitzer lorsqu’il di un jour à Norman Cousin : « Lorsque je demandai au Dr Schweitzer comment il expliquait que l’on puisse espérer guérir grâce au traitement dispensé par un sorcier, il me dit que le lui demandais de divulguer un secret bien gardé par les médecins depuis Hippocrate [considéré comme le père de la médecine moderne]. “Mais je vais tout de même vous le dire”, poursuit-il, le visage toujours illuminé par un demi-sourire. “Le secret du sorcier est dû à la même raison que notre succès à tous. Tout malade porte son propre médecin à l’intérieur de lui-même. Il vient chez nous parce qu’il ignore cette vérité. Ce que nous pouvons faire de mieux, c’est donner une chance au médecin qui réside à l’intérieur de chacun” ».
    (La volonté de Guérir, Ed. du Seuil, en livre de poche n° A43, Col. Ponts Actuels, 1981 p. 62)

    En résumé, trois axes thérapeutiques au moins et tous devant être mis parallèlement en œuvre sont indispensables comme conditions sine qua non de la guérison : les apports des médecins conventionnelles et naturelles, de la psychobiologie et de la spiritualité (la sienne mais sans aucune suggestion ou intrusion dogmatique de la part de l’accompagnant, comme je l’ai déjà développé ici (dans les commentaires au bas de l’article) : https://www.ouvertures.net/la-journee-du-guerisseur-une-premiere-a-renouveler/)

    Aussi, je dirais comme l’avait dit Saint-Augustin en son temps (au risque d’encourir les foudres papales !) :
    « Les Miracles ne violent pas les lois de la nature mais le peu que nous en savons. »
    En fait, ces lois de la nature sont celles que nous pouvons observer chez les animaux et par exemple chez la brebis qui développe un cancer des mamelles lors du retrait brutal de ses petits, pour en guérir ensuite, acceptant la perte des petits ; voir alors son transposé à la femme (cf. http://www.retrouversonnord.be/Sante_le_Figaro.htm#sein).

  3. @ Baudouin Labrique : Vous écrivez : « Dans l’article on oppose médecine conventionnelle et thérapeutique qui fait donc appel à l’esprit (au sens spirituel) ».
    Je vous invite à relire attentivement mon article qui n’oppose nullement les deux approches : « A côté de la médecine conventionnelle basée sur une conception matérialiste du vivant, de nombreuses approches thérapeutiques reconnaissent la place de l’esprit dans le processus de guérison… »
    Quand j’écris “A côté”, cela ne veut pas dire “contre” ni “à la place de”, mais “en complément de”.

  4. Merci pour cette précision.

    Le retour vers la spiritualité est une petite revanche par rapport au dogmatisme chrétien qui persiste encore à séparer corps et esprit ; ce faisant, il a fait le lit du matérialisme scientifique qui infeste encore la pratique médicale conventionnelle :

    – “La séparation entre l’esprit et le corps est sans doute un des concepts les plus difficiles à détruire, car fondé sur une apparente évidence”, observait le Pr Henri Laborit qui avait mis en valeur les traductions psychobiologiques que sont les maladies au travers de ses découvertes scientifiques sous-jacentes à ce qu’il a appelé l’inhibition de l’action, comme déclencheur des maladies.

    – Erwin Schrödinger, l’un des pères de la mécanique quantique observait de son côté : “L’idée que nous sommes séparé en corps, esprit et autre entité supérieure [NDLR : indépendantes] est un concept typique de nos cultures et religions judéo-chrétiennes.” En effet, dans la religion catholique, par exemple, il y a manichéennement et dogmatiquement deux “clans” : les “purs” esprits (désincarnés comme il se doit !) et les êtres de “chair” (d’où le “péché de la chair” !).

    – « J’ai toujours pensé que le seul problème de la médecine scientifique, c’est qu’elle n’est pas suffisamment scientifique. La médecine moderne ne deviendra vraiment scientifique que lorsque les médecins et leurs patients auront appris à tirer parti des forces du corps et de l’esprit qui agissent via le pouvoir de guérison de la nature. » René Dubos, microbiologiste et (paradoxalement) inventeur du premier antibiotique qui porte ce nom.