Le raëlien Pierre-Michel Piffer avait bien été discriminé par le préfet

Après 15 jours de grève de la faim, l’« évêque » raëlien Pierre-Michel, dit Kimbangu, Piffer obtient une réponse officielle à sa question. Une réponse qui confirme son soupçon : il s’était vu retirer l´autorisation d´accès à la centrale de Cattenom en raison de ses convictions.


Le raëlien a gagné son bras de fer avec
les autorités grâce à une grève de la faim.

Le 5 mai 2011, le préfet de Moselle a remis une lettre de la Halde datée du 20 octobre 2009 à M. Piffer.

Le document indique : « L´avis [du préfet] a été motivé par le fait qu´il [Piffer] est connu des services de sécurité comme étant un responsable important de l´Eglise Raëlienne et proche du gourou Rael. (…) [Or] aucune des pièces du dossier ne permet d’établir que votre dossier reposerait sur d’autres éléments que l’appartenance de M. Piffer à un mouvement sectaire et sa proximité avec le gourou. De surcroît [vos observations] ne permettent pas de faire apparaître le lien entre l’appartenance de M. Piffer au mouvement raëlien et sa “vulnérabilité”, le réclamant appartenant à ce mouvement depuis 1983 et intervenant régulièrement dans la centrale de Cattenom depuis 1996, sans qu’aucun incident n’ait été signalé ».

En effet, selon La Halde, les services préfectoraux avaient perçu l’engagement et la position de M. Piffer dans son mouvement comme « des indices d´une vulnérabilité, définie comme étant une fragilité qui amoindrit les garanties d´une personne au regard de la protection contre le renseignement et la malveillance, car pourrait entrainer des pressions de diverses natures. »

« Une discrimination prohibée »

Pressée par la Halde de donner plus de preuves de cette « vulnérabilité », la préfecture a baissé les bras et a finalement donné un avis favorable à l´entrée de Kimbangu Piffer à la centrale de Cattenom en juillet 2010.

La Halde, dans la lettre citée en début d’article, rappelait notamment au préfet de Moselle que sa décision constituait « une discrimination prohibée par les articles 9 et 14 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l´Homme et des Libertés Fondamentales », et était « contraire au principe de liberté de conscience » et à la loi du 13 juillet 1983 sur les obligations des fonctionnaires qui prohibent les discriminations en raison des opinions philosophiques.

« Qu´une entité française ait enfin admis que la façon dont les raëliens sont traités en France ne respecte pas les principes des Droits de l´Homme est une grande victoire, a conclu Piffer. Il y a cependant encore beaucoup à faire pour que l´opinion publique française qui a été manipulée pendant des années à croire que nous sommes dangereux, nous reconnaissent enfin comme les pacifistes que nous sommes. »

Tirant profit de ce document officiel, le raëlien va engager une procédure devant la Cour Européenne visant à faire condamner la France pour « discrimination religieuse ».

>> Cette issue favorable au gréviste de la faim pourra servir d´argument à l´avenir aux membres des minorités stigmatisées : il est désormais clair que refuser un droit à quelqu´un pour sa seule appartenance à un mouvement dit “sectaire” constitue une discrimination et viole sa liberté de conscience.

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6 commentaires pour cet article

  1. Non, votre post ne sera pas censuré. Il n´y a pas de raison.
    Et d´autant moins, d´ailleurs, que votre affirmation “Tout cela est faux” est… fausse. En effet, si M. Piffer a été débouté de sa demande auprès de la Halde, c´est parce que celle-ci considère que le nouvel avis du préfet “a vidé le dossier”.
    La Halde n´a pas pour autant renié sa lettre au préfet dans laquelle elle lui dit noir sur blanc que son refus d´autorisation d´entrée à la centrale pouvait être considéré comme une discrimination et une violation de la liberté de conscience. Et le préfet a bel et bien levé son refus pour éviter d´être condamné.
    La “vraie décision qui est visible partout”, selon vous, est en fait une vision très partielle des choses, ne retenant de ce dossier que le point de vue mineur en faveur de la campagne “antisecte”. Et occultant complètement la victoire remportée par M. Piffer.

  2. La lettre que la HALDE a adressée au préfet de Moselle est la PREUVE qu´il y a bien eu discrimination,il suffit de la consulter.Que le préfet ait remis cette preuve de discrimination à M.Piffer après 15 jours de grève de la faim,ce qui n´est pas rien pour celui qui la fait,en dit long sur l´embarras de la France”pays des Droits de l´Homme”. qui ne sait plus comment sortir du bourbier dans lequel elle se trouve après 30 années de chasse aux sorcières .

  3. Attention à ne pas confondre “vraie décision” et dépêche de l´AFP.

    En effet, il est incorrect de dire que M.Piffer a été “débouté” par la préfecture, terme juridique et technique, et non politique, et il convient de rappeler que politique (préfecture, institutions), médias (AFP, presse) et justice (tribunaux) sont des institutions censées (en théorie) être indépendantes, et non pas dirigées ou influencées (le moins possible), dans leurs activités par des voies hiérarchiques ou de connivence, contraires aux intérêts citoyens et aux libertés individuelles. 

    Maintenant, il est clair que les sectes minoritaires et celles majoritaires (religions organisées) sont traitées de manière biaisée par les autorités, qui considèrent les dernières comme des libertés respectables alors que toute croyance, quelles qu´elles soient, enchaîne l´esprit, et toute structure psychologique hiérarchisée, avec des autorités et des leaders, n´a rien à voir avec la liberté. La “liberté de culte” est donc un excès langagier. Appelleraient-ils cela la consommation de cultes, cela serait plus véridique.

    Les vraies personnes religieuses n´appartiennent à aucune culture, aucun groupe ni aucune tradition, et n´ont pas besoin de croyances ni de philosophies d´aucune sorte. Être religieux, c´est tout d´abord voir la fausseté fondamentale de toute appartenance, et l´absurdité des nations et des religions organisées, qui ne sont que des formes de propagande et de conditionnement nocives pour l´humanité dans son ensemble, car génératrices de divisions et de conflits entre les êtres humains

  4. Le texte de la Halde est très précis “susceptible de ” et  ” pourrait constituer”, il n´y a aucune affirmation ni aucune preuve.  Dommage qu´une lettre ait été aussi longtemps mise de coté, elle aurait du arriver dans les mains de m. Piffer rapidement, mais elle aura peu d´effets. Il n´y a aucun culte concernant les raeliens, qui se sont autodissous en France, mais qui continuent a proner des manipulations génétiques interdites dans pratiquement tous les pays civilisés. Leur loyauté est censée transcender les lois de la république. Le bon sens commande d´avoir une certaine prudence par rapport aux éléments sous influence.

    On aurait du donner la lettre tout de suite à Piffer, mais ne pas le laisser entrer sur des sites sensibles.

     

     

     

  5. C’est quand mème une honte pour la France que de faire une discrimination a l’égard des raéliens, comme de toutes autre organisation religieuse ou non! Les droits de l’homme sont baffoués constamment en France, et elle ne respecte mème pas le fait d’avoir signé cette convention internationnale, qui est pourtant sans ambiguité! On devrait avoir le droit de pratiquer la religion que l’on veut, et faire connaitre ses croyances a autrui! C’est écrit noir sur blanc, mais il y toujours parmis nous des personnes qui ne veulent pas comprendre! Une liste des minorités, appelées avec le plus total mépris “sectes” existe en France! Cette liste permet tous les abus, et aux autorités qui devraient normalement défendre les droits de tous, de pratiquer des discriminations gratuites! C’est absolument révoltant et digne de ce qu’on pratiqué a une autre époque, la collaboration française et le nazisme! Si Mr Piffer, avait été catholique cela n’aurait posé aucuns problèmes! Il a le tord de ne pas penser comme la majorité, c’est tout!