Rébellion

Selon des agriculteurs, les écologistes sont des « fanatiques malfaisants »

Gilbert Bros, président de la chambre d’agriculture de la Haute-Loire, sort dans un édito l’artillerie lourde contre les contraintes environnementales inspirées par les écologistes qualifiés de « fanatiques, doctrinaires et irresponsables ».


Gilbert Bros.

« Ce sont ceux qui détruisent l’économie et les emplois, qui ruinent la France ». C’est ainsi que débute l’éditorial de Gilbert Bros, président de la chambre d’agriculture de la Haute-Loire, dans le journal Haute-Loire Paysanne du 24 février 2012. Sous le titres « Les malfaisants », le texte énumère les lois et les procédures décidées ces dernières années et que des « bobos souvent payés à ne rien faire » ont poussé à faire voter.

Sans doute décomplexée par le fameux « Toutes ces questions d´environnement, ça commence à bien faire ! » prononcé par le président Sarkozy lors du salon de l’agriculture de 2010, une certaine parole paysanne exprime aujourd´hui sans retenue sa frustration.

> Au delà de l’excès et du mépris dont témoignent ces paroles, on doit s’interroger sur le désarroi de cette population fragilisée par des mutations considérables et rapides. Le nombre d´exploitations agricoles a été divisé par quatre en un peu moins de cinquante ans et leurs méthodes de travail qui ont sans cesse évolué se heurtent aux limites du modèle productiviste.

Si, effectivement, certaines pratiques agricoles ne peuvent plus être acceptées pour leurs conséquences en termes de santé et d´écologie, ce n’est pas par la diabolisation ni par la polémique que l’on fera avancer les choses. Nous aurons toujours besoin d’agriculteurs et de spécialistes de la terre et de la gestion de la nature. Reste que les conditions d´un dialogue social constructif n’ont pas encore su être créées en France pour tenter de concilier des points de vue divergents.

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4 commentaires pour cet article

  1. Ces propos témoignent d´un trouble psychique : la projection, bien connu des psy, qui consiste à accuser l´autre de ses propres travers à travers un processus inconscient. C´est un mécanisme de défense et de déni dont le but est de s´économiser la remise en question personnelle ou collective.

  2. Il existe aussi des approches constructives !

    Par exemple, le groupe PAC 2013, carrefour d’échange, espace de discussion et lieu de réflexion et d’élaboration de propositions, qui promeut une approche intégrée de la politique agricole, notamment pour la réforme de la PAC 2014-2020, en conciliant des objectifs de souveraineté
    alimentaire, de protection de l’environnement, et de développement rural. Il est composé d’organisations françaises d’environnement, de solidarité internationale et d’agriculture durable.

    http://www.fondation-nature-homme.org/extras/emailing-2012-03_2012/alim/DP-PAC-2013-270212.pdf

  3. Les agriculteurs, tout comme beaucoup d´autres corps de métiers, et d´individus, ont été intoxiqués par l´idéal de réussite, et par le dogme compétitif et territorialiste associé à la financiarisation de l´économie mondiale.

    L´agriculture est en effet une activité humaine dédiée à la production d´aliments afin de nourrir la population, pas autre chose.

    Aussi, cette activité est incompatible avec la destruction ou la pollution de l´environnement, ou encore, avec la brevetisation des variétés et des espèces, qui n´est que la possession par quelques fonds financiers improvisés en laboratoire, de la matière biologique nécessaire à l´activité afin d´enrichissements personnels, d´avidité et de cupidité.

    Le dogme libéral compétitif et territorialiste a ainsi transformé l´agriculture en activité de commerce, mettant tous les territoires, de part le monde, en compétition les uns avec les autres.

    Les agriculteurs, au lieu de travailler ensemble afin de continuer à produire de manière autonome une alimentation saine et abondante pour tous, ainsi qu´à préserver les campagnes, se sont vus poussés à s´engager dans une compétition inégale, absurde et insensée par les idéologies dogmatiques du libre-arbitrage économique des marchés.

    L´économie de marché est, de fait, en contradiction totale avec les fondements mêmes de l´agriculture, car elle engage les agriculteurs à s´affronter au lieu d´échanger et de coopérer autour de bonnes pratiques bénéfiques pour eux-mêmes, l´environnement et la population.
  4. La mondialisation et la finance sont les responsables de la destruction de l’agriculture respectueuse du cycle naturel des plantes et des animaux.cela porte atteinte aux valeurs meme de l’humanite a travers la représentation du bon sens paysan qui disparait petit a petit!