Pour le Dr Edouard Broussalian, la détention de produits homéopathiques « sera bientôt un délit » !

> Propos recueillis par Florian Kaplar.

Ouvertures.- Pouvez-vous présenter votre parcours en quelques mots ?

Edouard Broussalian.- J’ai commencé à étudier l’homéopathie vers l’âge de 15 ans. Mon père était un élève du Dr. Pierre Schmidt, de Genève, un médecin de grand renom qui avait étudié l’homéopathie aux USA juste à l’époque où sous la pression de Rockefeller et de Carnegie on fermait nos hôpitaux homéopathiques et on bloquait l’enseignement pour imposer la médecine chimique de masse.
Mon nom est connu dans le monde homéopathique de langue française comme auteur de plusieurs ouvrages de référence, articles et d’une page Facebook.
Je suis allé maintes fois soigner bénévolement les pathologies les plus diverses dans des pays comme la Turquie, le Burkina Faso et Haïti où notamment le traitement homéopathique du choléra a fait merveille. Je milite depuis toujours pour un enseignement de qualité en homéopathie.

– L’emballement autour de cette pétition vous a t-il surpris par sa rapidité voire sa violence ?

– Absolument pas. C’est un durcissement du système que je prédis depuis 10 ans à mesure que l’industrie se trouve placée devant la dure réalité de médicaments qui marchent de moins en moins et de pathologies de plus en plus « folles », elles-mêmes générées par ses « traitements ». Je ne suis plus seul à parler de véritable crime contre l’humanité puisque les laboratoires « mettent sur le marché » des produits dont ils connaissent pertinemment la toxicité, voire les effets létaux (Vioxx, etc.), qu’ils vont s’efforcer de nier à coup de marketing et autres « études » supposées représenter la science.
Or, l’homéopathie est le seul système de médecine cohérent qui permette de rétablir la santé et qui soit capable de s’adresser aussi bien aux situations aiguës que chroniques. La logique imparable et le prix de revient ridicule de l’homéopathie pointent impitoyablement les absurdités du système allopathique qui a perdu désormais tout contrôle et toute éthique sous la pression des rendements financiers. Sincèrement, il n’y a jamais eu de croisade contre les bains de siège froids de Rika Zaraï : le seul fait que l’industrie et ses coryphées investissent autant de temps et d’argent pour casser l’homéopathie en dit long sur la peur que celle-ci leur inspire.

Que répondez-vous aux arguments selon lesquels l’homéopathie ne répond pas aux critères de validation habituels sur le plan scientifique et qu’elle ne serait pas plus efficace qu’un placebo ?

– La médecine d’urgence/réanimation, que j’ai pratiquée aussi, représente probablement le seul apport tangible du système en permettant de « redémarrer le moteur » et donc de sauver des vies, grâce à la compréhension scientifique des phénomènes de base de la vie (volumes, équilibre acido-basique, etc.)
Mais dès qu’on sort de ce contexte particulier, c’est le vide sidéral d’autant plus frappant que la « science » nous promet toujours des lendemains qui chantent. Il suffit juste que vous demandiez « comment ca va ? » à n’importe quel malade une fois sorti de l’hôpital… Ou encore que vous preniez la mesure du désarroi de la grande majorité de mes confrères avec l’âge… A quoi tiennent ces paradoxes, puisque nous devrions voir des patients dont l’état de santé ne cesse de s’améliorer et des médecins toujours plus ravis de leurs résultats ?
Tout d’abord, les statistiques ne font pas la science. Si l’on considère des Kepler, Newton, Leibnitz, Mariotte, Einstein, etc., on se rend compte qu’ils n’ont jamais effectué la moindre statistique. Or ils sont bien des scientifiques. Si on lit le texte de n’importe lequel de ces auteurs, prenons Newton dans les Principia de 1687, on est surpris de constater que celui-ci n’a pas pris une ride. Si on regarde au contraire toutes ces soi-disant avancées scientifiques de la médecine, elles sont toutes décriées à peine quelques années après leur publication, pourtant garantie du sceau des statistiques, le temps qu’on ne puisse plus nier les horreurs que les prescriptions ont entrainées. Strictement rien ne perdure dans le champ de la médecine allopathique qui nous gargarise pourtant d’evidence based et de science ? Comment est-ce possible ?
C’est parce qu’il n’existe tout simplement pas de pensée médicale capable de regarder un patient malade et d’étudier ses réactions. Bien au contraire, la médecine actuelle se comporte comme si elle avait devant elle un cadavre, dénué de sensations et d’affect, mais dont on isole le fragment qui est soumis à une « étude scientifique ». C’est une pensée réductionniste qui ne fonctionnera jamais en médecine. Alors on fait des statistiques pour regarder ce qui « marche » ou pas et on trouve des consensus entre spécialistes. Je n’appelle pas cela de la science et personne ne peut décemment appeler cela de la science.
Pire encore, les « avancées » se font actuellement grâce à l’industrialisation de tests à grande échelle. Et si l’on découvre que quelque chose se produit, alors on commence à regarder puis on fournit une soi-disant explication propre à satisfaire nos « scientifiques ». Je n’appelle pas cela de la science non plus, c’est une caricature.
En plus de cette carence conceptuelle et de la distorsion de la réalité du patient malade, s’ajoute un phénomène embarrassant : seuls les laboratoires peuvent financer des études statistiques mais ces mêmes études sont la plupart du temps falsifiées. Le Dr. Richard Horton, éditeur en chef de la prestigieuse revue The Lancet, déclare :
« Les accusations contre la science sont simples : une grande partie de la littérature scientifique, peut-être la moitié, est tout simplement fausse … la science a pris un virage vers l’obscurité. »
Et le Dr. Marcia Angell enfonce le clou :
« Il n’est tout simplement plus possible de croire une grande partie de la recherche clinique publiée … Je ne prends aucun plaisir à cette conclusion, que j’ai atteinte lentement et à contrecœur au cours de mes deux décennies en tant que rédactrice en chef du New England Journal of Medicine ».
Passons maintenant au placebo qui toucherait selon le dogme officiel 35% des réponses à un traitement et qui est loin d’être aussi monolithique qu’on veut le faire croire.
En 1955, Beecher, de Harvard, rédige un article « The powerful placebo » qui est resté la référence. Sur 15 études choisies au hasard, avec 1082 patients, la réponse au placébo atteignait 35,2 % ± 2.2%, surtout en ce qui concerne la douleur.
Tout le monde a passé sous silence que Beecher écrit que la réponse placébo moyenne n’est que de 35% de baisse des douleurs post opératoires et ce, durant une brève période de temps.
En 1977, Galliforme et Turner passent en revue la réponse placebo sur 65 traitements différents et découvrent que le nombre de répondeurs dégringole chez les gens qui ont des troubles graves.
Même résultat avec l’étude de Lamel, qui a analysé récemment 31 études sur 8285 traitements et 4000 patients sous placebo. Au mieux seuls 4% répondent au placebo !!
Hróbjartsson en 2001 conduit une étude 8 fois plus grande que celle de Beecher et montre que même la réponse éventuelle sur la douleur est finalement négligeable.
Reste enfin l’étude Cochrane 2010 (avant la prise de contrôle par Bill Gates sous le couvert habituel de « philanthropie ») : revue de 202 essais avec du placebo et des non-traitements, couvrant 60 pathologies.
« Les traitements placebo ne produisent pas de grands bénéficies de santé, ils ont en moyenne un modeste effet sur la douleur. Nous n’avons pas trouvé que les interventions placebos aient eu un important effet clinique en général ».
Ces résultats permettent aussi de souligner le manque de rigueur des études actuelles qui prennent rarement en compte une cohorte de patients à qui l’on ne prescrirait rien du tout afin qu’ils servent de référence. Encore un curieux oubli.
Dans ces conditions, je recommanderais aux détracteurs de l’homéopathie d’être plus prudents qu’ils ne le sont quand ils m’expliquent que durant 30 ans j’ai été le jouet d’une hallucination en soignant les pathologies les plus graves avec des résultats qui m’ont toujours émerveillé.
Aujourd’hui, toutes les autorités de santé qui légifèrent sur l’homéopathie s’appuient en particulier sur deux méta-analyses.
La première est celle du Lancet publiée en 2005. Le biais utilisé n’aurait été accepté pour aucune étude de médecine conventionnelle. Elle retenait 8 études en double aveugle pour l’homéopathie contre 6 pour le traitement conventionnel et sans critères d’individualisation. Malgré ce lourd handicap, si on changeait une seule étude parmi les 8 dites de “haute qualité”, les résultats s’inverseraient. En cela cette étude échoue sur “l’analyse de sensibilité”. Ce biais était évident pour qui se donnait la peine de ne pas s’arrêter à la conclusion. C’est ainsi qu’a été lancée une campagne médiatique internationale fallacieuse à l’encontre de l’homéopathie.
La deuxième est la méta-analyse australienne du NHMRC (National Health and Medical Research Council) de 2015. Elle exclut 90% des études fournies et se fonde seulement sur 5 études sélectionnées parmi les 1800. Cet organisme a appliqué une succession de filtres arbitraires et de critères de fiabilité qu’il ne s’était jamais appliqués à lui-même. Pour exemple, seules les études menées sur des groupes de plus de 150 patients ont été retenues alors que le NHMRC conduit lui-même régulièrement des études sur des groupes de moins de 150 patients… On peut s’interroger sur la pertinence scientifique de la démarche, et ce d’autant plus quand on sait que les premiers résultats étaient en faveur de l’efficacité de l’homéopathie et que cette étude fait actuellement l’objet d’une contre-expertise.
Le plus choquant dans ces conditions c’est de mesurer la haine et le mépris que nous jettent sur les réseaux sociaux ces « enragés » de la « science » sans se rendre compte une minute qu’ils tiennent le rôle d’idiots utiles du système.

– Les Français adorent l’homéopathie, on dit que même que c’est une exception mondiale. De plus, 25% des médecins généralistes et 75% des sages-femmes prescrivent de l’homéopathie. Quel impact aurait un déremboursement, étant précisé que les produits homéopathiques représentent un coût déjà faible pour l’assurance-maladie puisqu’ils ont représenté 0,29 % des remboursements de médicaments en 2016 ?

– Il ne s’agit pas d’une exception mondiale. Les gouvernements indiens et pakistanais ont parfaitement compris l’intérêt de soigner leur population avec l’homéopathie et la favorisent notamment grâce à un enseignement de grande qualité et des hôpitaux. Partout où les patients découvrent les effets remarquables de l’homéopathie et les comparent avec ceux du système classique, ils ne font qu’en redemander.
Justement hélas, prescrire de l’homéopathie ne fait pas du prescripteur un véritable homéopathe. Comme je l’ai laissé entendre ci-dessus, c’est bien là que le bât blesse. La seule concession que je pourrais faire à la meute enragée, c’est que le niveau habituel des prescripteurs dépasse difficilement celui de la bobologie.
La véritable homéopathie subit le feu croisé de l’industrie chimique… et de bien des laboratoires homéopathiques qui déforment l’homéopathie pour la rendre commercialement compatible avec leur survie.
Personne ou presque n’entend parler de la sélection d’un médicament homéopathique basé sur la compréhension du cas dans sa totalité. C’est ici que doivent porter tous nos efforts et c’est pourquoi j’ai créé en 2012 le premier enseignement à distance par Internet depuis notre site Planète Homéopathie. Pour la première fois depuis plus d’un siècle, les élèves y apprennent l’intégralité de l’Organon, l’ouvrage de référence que nous a légué Hahnemann, le fondateur de l’homéopathie. C’est seulement ainsi qu’on peut former des prescripteurs avec un très haut niveau d’exigence.
Tout le monde sait par ailleurs que le remboursement de l’homéopathie n’est qu’un prétexte comme vous le dites fort justement. Personne ne semble se soucier par exemple des prix astronomiques des anti-cancéreux au effets rarement favorables et bien souvent létaux, ni par exemple des produits comme le Lucentis, recyclage d’anciennes molécules à 1000 euros l’ampoule une fois par mois.

– Non contents de s’en prendre à l’homéopathie qualifiée de charlatanisme, les promoteurs de la pétition demandent même que les praticiens se voient retirer leur titre de médecin ou de professionnel de santé. Cette demande a t-elle des chances d’aboutir ?

– Bien entendu, c’est même l’objectif. Le même scénario a été imposé dans les années 1920 et a abouti à la fermeture des 200 hôpitaux homéopathiques dont les statistiques étaient pourtant édifiantes, avec le dixième de la mortalité des hôpitaux allopathiques !
On peut prévoir que la détention de produits homéopathiques sera bientôt un délit.

– Après l’étape du déremboursement, peut-on y voir la fin programmée de l’homéopathie en France comme cela a été le cas dans d’autres pays (Royaume-Uni, Canada, États-Unis, etc.) ? L’enseignement également est visé, y a t-il possibilité pour que l’homéopathie ne soit plus enseignée en faculté de médecine ?

– Sincèrement, vu le niveau de l’enseignement en fac, ce ne sera certainement pas une perte. Il faudrait que nos gouvernants relisent le Fait du Prince de Machiavel. Quelle que soit l’illusion de puissance que leur donnent leurs ressources illimitées, personne ne pourra empêcher la vérité de se propager. Une fois l’homéopathie ostracisée et interdite aux médecins, la souffrance et le désespoir des malades les conduira à se mobiliser pour la défendre et la pratiquer.

– Vous résidez et exercez en Suisse. La situation y est-elle différente ? Et dans les autres pays d’Europe ?

– Frappés d’amnésie sélective, nos détracteurs oublient toujours de mentionner, par exemple, le rapport « Health Technology Assessment » de 2011 préparé pour le compte des autorités suisses de la santé : ce rapport conclut que « L’homéopathie telle que pratiquée en Suisse est cliniquement efficace, économique et sûre ».
Sur cette base, le Conseil Fédéral Suisse a d’ailleurs confirmé le 1er août 2017 le remboursement des prescriptions de médecine complémentaire par l’assurance maladie de base.

> Le texte du droit de réponse envoyé par Edouard Broussalian au Figaro et refusé par celui-ci.

 

Robert Kempenich : « Il n’existe pas d’autre pays ayant stigmatisé la médecine anthroposophique [comme la France] »

Ouvertures.- Quels ont été vos sentiments à la lecture des propos tenus par la Miviludes dans son rapport de 2012 ? 

Robert Kempenich.- D’abord un sentiment d’indignation, car la médecine anthroposophique ne satisfait aucun des critères de dangerosité retenus par la Miviludes pour définir un risque de « dérive sectaire ». Immédiatement, avec mes confrères, nous avons décidé de faire rétablir la vérité.

– Quel ont été les impacts concrets de cette accusation de « dérive sectaire » ? 

– Si cette accusation n’a jamais interféré concrètement avec les relations médecins-patients déjà existantes, car fondées sur la confiance, elle a certainement jeté un doute chez les patients qui projetaient de se tourner vers la médecine anthroposophique et les jeunes praticiens qui souhaitaient se former à sa pratique. Si les patients et les médecins ont été indignés par une telle accusation émanant d’un organisme rattaché au Premier ministre, elle a aussi indéniablement introduit le soupçon dans le monde social et médical, ainsi qu’auprès des instances de tutelle. Le préjudice occasionné par la publication de la Miviludes est très difficile à évaluer.

– Que représente la médecine anthroposophique en France, en Europe et dans le monde ? Comment sont formés les praticiens ? Peut-on être médecin anthroposophe et conventionnel ? 

– La médecine anthroposophique est pratiquée exclusivement par des docteurs en médecine. Elle est un courant médical bien établi en France, fort répandu en Europe (22 pays européens) et dans 38 autres pays du monde entier. En plus des cabinets libéraux, elle est pratiquée dans 25 structures hospitalières en Europe, réparties dans plusieurs pays membres de l’Union Européenne. 14 de ces structures disposent d’un service d’urgence et 3 sont des structures hospitalières universitaires.

La médecine anthroposophique se fonde sur la médecine scientifique universitaire et l’élargit par une démarche spécifique d’observation de l’homme qui englobe les niveaux d’organisation corporel, physiologique, psychologique et individuel. Les médicaments utilisés par la médecine anthroposophique sont issus des 3 règnes de la nature (minéral, animal et végétal). Ils se présentent sous forme phytothérapique, homéopathique ou sont préparés selon des procédés pharmaceutiques spécifiques conformes aux pharmacopées nationales ou européenne.

Le Goetheanum, centre de la Société anthroposophique à Dornach (Suisse).

Les médecins pratiquant la médecine anthroposophique ont une double formation, une formation universitaire comme tous les médecins et une formation spécifique en médecine anthroposophique. Après leur formation de base, ils suivent également des formations continues comme tout médecin, en médecine universitaire ainsi qu’en médecine complémentaire anthroposophique.

Certaines de ces formations sont intégrées dans l’enseignement universitaire (en Allemagne, en Autriche, au Danemark, au Royaume-Uni et en Suisse). En France, en plus des formations privées organisées par les associations de médecine anthroposophique, signalons que celle-ci est régulièrement enseignée depuis 5 ans (formation de base et formation continue) dans le cadre du Service de formation continue de l’université de Strasbourg (Unistra).

– Pouvez-vous expliquer votre stratégie juridique et pourquoi elle a permis cette issue favorable ? Savez-vous si la Miviludes va interjeter appel ? 

– Nous avons d’abord demandé à la Miviludes de nous transmettre les pièces sur lesquelles elle s’était appuyée pour inscrire la médecine anthroposophique sur la liste des médecines à risque de dérives sectaires. Nous n’avons obtenu aucune réponse substantielle, si ce n’est que la médecine anthroposophique n’avait jamais été évaluée par le GAT (Groupe d’appui technique auprès de la Direction générale de la santé). Nous avons donc demandé immédiatement qu’elle puisse être évaluée par le GAT, demande réitérée à plusieurs reprises. On nous a répondu que cette évaluation n’était pas à l’ordre du jour. La médecine anthroposophique a donc été placée sur la liste des médecines à risque de dérives sectaires parce qu’elle n’avait pas été évaluée, tout en lui refusant cette évaluation. Nous avons bien sûr également demandé l’intervention de la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) auprès de la Miviludes, sans plus de succès.

Nous avons également demandé à être auditionnés au Sénat dans le cadre de la  Commission « Dérives thérapeutiques et dérives sectaires », audition qui a eu lieu le 3 avril 2013, afin de pouvoir expliquer ce qu’est la médecine anthroposophique et ainsi de pouvoir répondre aux accusations de la Miviludes.

Ce n’est que par un jugement du 8 octobre 2015 que le tribunal administratif de Paris, sur requête du CNP MEP SMA (Conseil national professionnel des médecins à expertise particulières – Section médecine anthroposophique), a forcé  la Miviludes à communiquer les documents ayant servi à l’élaboration du guide « santé et dérives sectaires ». Face à l’inconsistance des motifs et des éléments factuels utilisés par la Miviludes pour disqualifier la médecine anthroposophique, le CNP MEP SMA a alors saisi le tribunal administratif en vue de demander des comptes à cette instance et de faire retirer sans délai la médecine anthroposophique de la liste des médecines à dérive sectaire.

A ce jour, nous ne savons pas si la Miviludes va interjeter appel.

– Avez-vous connaissance d’autres pays ayant stigmatisé cette pratique ou au contraire l’ayant intégrée dans leur système institutionnel de santé ? 

– Non, à notre connaissance, il n’existe pas d’autre pays ayant stigmatisé la médecine anthroposophique de cette manière. Mais la forte expansion des médecines complémentaires en Europe ainsi que la très forte demande des patients pour ces médecines entrainent inévitablement des réactions d’opposition de la part de certains confrères et de certaines institutions de tutelle bien établis dans le monde du « scientisme moléculaire » et de « l’homme machine ».

La médecine anthroposophique est intégrée dans le système de soins en Allemagne et en  l’Autriche. En Suisse, elle fait partie des médecines complémentaires dont l’inscription dans la Constitution a été plébiscitée par 67% des électeurs. Au Royaume-Uni et au Danemark, les médecines complémentaires, dont la médecine anthroposophique, sont  intégrées dans la législation.

– Existe-t-il des études indépendantes sur cette pratique ?

– Il existe de très nombreuses publications, tant en recherche fondamentale que clinique, dans tous les domaines de la médecine (cancérologie, pédiatrie, traitement de la douleur, traumatologie, allergologie, maladies chroniques, etc.)

Une évaluation générale de la médecine anthroposophique a été publiée en 2011 à la demande des autorités suisses dans le cadre d’un « HTA report » (Health Technology Assessment report). Un tel rapport consiste à évaluer une technologie de santé en étudiant les concepts, la pratique, la qualité, l’efficacité, l’innocuité et les coûts. Il permet à une autorité administrative dans le domaine de la santé de se former un jugement sur une méthode médicale, de l’autoriser ou non, dans le cadre d’un système ou d’une politique de santé. C’est sur la base d’un tel rapport que la Suisse a intégré la médecine anthroposophique dans les médecines complémentaires officiellement reconnues par la Confédération. En effet, les résultats de 265 études cliniques, portant sur l’efficacité et l’innocuité de la médecine anthroposophique, étaient majoritairement positifs et l’évaluation des coûts très favorable. De plus, d’après ces études, les patients se disent très satisfaits des soins anthroposophiques. Depuis cette publication, de très nombreuses autres études cliniques ont été publiées. Un médicament  particulièrement étudié est le Viscum Album. 150 études cliniques dont 34 randomisées (RCT – Randomized Controlled Trials) ont été publiées. Ces études montrent un impact positif sur la qualité de vie et la réduction des effets secondaires des traitements conventionnels dans les cancers. Des études récentes concernant le cancer du pancréas ont montré une nette prolongation de la durée de survie.

– Que souhaitez-vous, que proposez-vous, pour que votre activité puisse avoir droit de cité dans le paysage sanitaire français ?

– Actuellement, l’intégration des médecines complémentaires dans les systèmes de soins européens est très disparate comme l’a montré en 2012 l’étude CAMbrella, menée par un réseau de recherche constitué de 16 pôles universitaires de 12 pays européens afin d’établir les besoins, l’intérêt et la pertinence des CAM (médecines complémentaires et alternatives) pour les citoyens européens. L’étude CAMbrella a été financée par la Commission européenne.

La médecine anthroposophique est présentée dans cette étude de manière exhaustive. Cette étude la classe parmi les 5 principales médecines complémentaires pratiquées en Europe : acupuncture et médecine traditionnelle chinoise, homéopathie, phytothérapie, médecine anthroposophique et médecine manuelle. Entre 2010 et 2012, j’ai été membre de l’Advisory Board de CAMbrella en tant que président de l’ECPM (European Council of doctors for Plurality in Medicine).

L’objectif de CAMbrella est de proposer une harmonisation des statuts des médecines complémentaires en Europe, de garantir la qualité des médicaments et la formation des praticiens et de promouvoir la recherche scientifique. Elle prévoit aussi de créer un institut européen des médecines complémentaires qui serait un lieu d’information objective indispensable pour garantir le libre choix des patients européens. Rappelons qu’en matière de santé, la tâche essentielle de la Commission européenne est non seulement de protéger les patients mais également de promouvoir la santé.

L’objectif de CAMbrella fixé à 2020 sera-t-il tenu ? Les choses semblent bien plus compliquées que prévu…

– Dans son rapport paru en 2018, la Miviludes réitère ses allégations concernant votre démarche. Allez-vous engager une autre action en justice contre elle ?

– Avec les diverses associations de médecine anthroposophique et notre avocat, nous réfléchissons à cette éventualité.

> Voir aussi : Anouk Serre, présidente de Fascia France : «Étiquetés dérive sectaire par la Miviludes, nous n’avons pas eu d’autre choix que de lui intenter un procès»

> Communiqué Médecine anthroposophique avril 2018.

 

Anouk Serre, présidente de Fascia France : « Les thérapies des fascias bénéficient d’un intérêt et d’une reconnaissance internationale croissants »

> Suite et fin de l’interview Anouk Serre, présidente de Fascia France : « Étiquetés dérive sectaire par la Miviludes, nous n’avons pas eu d’autre choix que de lui intenter un procès »

Ouvertures.- Comment est considérée aujourd’hui la pratique de la fasciathérapie en Europe et dans le monde ? Avez-vous connaissance d’autres pays ayant stigmatisé cette pratique ou au contraire l’ayant intégrée dans leur système institutionnel de santé ?

Anouk Serre.– La fasciathérapie MDB est pratiquée et enseignée dans plusieurs pays européens et dans le monde (France, Belgique, Suisse, Brésil, Canada, Roumanie, Grèce, Allemagne, Portugal) et ne rencontre pas les problèmes de la France. À titre d’exemple, en Belgique, Axxon, Physical Therapy in Belgium, unique organisation représentative de défense professionnelle de la kinésithérapie en Belgique, a créé un groupe d’intérêt pour la kinésithérapie fasciale (ABCIG kinésithérapie fasciale) qui reprend les principes et concepts de la fasciathérapie.

En Suisse, le diplôme de fasciathérapie permet aux praticiens d’être reconnus auprès de l’Asca (Fondation pour la reconnaissance et le développement des thérapies alternatives et complémentaires) et du RME (Registre de médecine empirique). Les patients bénéficiant d’une assurance complémentaire peuvent prétendre à un remboursement lorsque le praticien est reconnu auprès d’un de ces deux organismes. La structure de formation (Fascia Formation Suisse) est en cours d’accréditation par l’Organisation du monde du travail en thérapie complémentaire – Ortra TC.

Nos contacts avec l’international nous donnent plutôt de l’espoir et ce d’autant que les thérapies des fascias prises dans leur sens large bénéficient d’un intérêt et d’une reconnaissance internationale croissants de la part de la médecine conventionnelle et non conventionnelle. Des congrès scientifiques portant sur le fascia et rassemblant chercheurs et cliniciens ne cessent de voir le jour et la fasciathérapie y est régulièrement représentée.

Qu’est ce que la fasciathérapie ?

Selon le site fasciatherapie.be, la fasciathérapie est une thérapie manuelle qui agit sur toutes les structures du corps (os, articulations, ligaments, muscles, artères, cœur, poumons, intestins…) et en particulier sur les “fascias”, fines membranes qui enveloppent et relient entre eux tous ces éléments comme une toile d’araignée.

Le fasciathérapeute, grâce à un entraînement perceptif, capte cette activité non visible mais vitale qui prend la forme du mouvement interne. Il peut ainsi faire un bilan précis des restrictions et du potentiel du mouvement interne de son patient. Dans un même geste, il repère les zones de tension et restaure la cohérence et la rythmicité interne.

– Existe-t-il des études indépendantes sur cette pratique ?

Mme Serre lors du congrès en l’honneur des 20 ans de l’association Fascia France.

– Depuis les années 2000, nous avons développé la recherche et l’évaluation de la fasciathérapie. La plupart des études proviennent du Cerap (Centre d’études et de recherche appliquée en psychopédagogie perceptive) qui promeut la recherche qualitative et sa complémentarité avec la recherche quantitative.

Mais il existe un certain nombre de recherches randomisées issues le plus souvent de masters en kinésithérapie réalisés dans des pays étrangers et donc des recherches indépendantes et qui démontrent l’efficacité signifiante de la fasciathérapie. Elles sont répertoriées dans le site de l’association Fascia France à la page Recherche. Nous avons également plusieurs publications internationales dans des revues à comité de lecture dont certaines sont référencées sur PubMed. Ces travaux sont communiqués régulièrement dans les congrès internationaux et sont consultables sur nos différents sites (Cerap).

– Que souhaitez-vous, que proposez-vous pour que votre activité puisse avoir droit de cité dans le paysage sanitaire français ?

Nous ne revendiquons rien de particulier pour nous-mêmes, mais souhaitons participer à l’évolution et la reconnaissance des thérapies non conventionnelles en complémentarité de la médecine conventionnelle.

Nous avons réussi à démontrer que la fasciathérapie n’est pas dangereuse pour les patients et que ses principes thérapeutiques ne présentent pas de risque de dérive sectaire. Aujourd’hui, la médecine conventionnelle et en particulier le Cnomk, considèrent la fasciathérapie et d’autres techniques comme l’ostéopathie crânienne comme une « dérive thérapeutique » au motif qu’elles seraient insuffisamment éprouvées. Ce nouveau terme utilisé pour disqualifier les pratiques non conventionnelles et les classer parmi les pseudosciences repose sur des concepts qui doivent être discutés et argumentés tant sur le plan épistémologique que juridique. Nous pensons que les pratiques non conventionnelles ne peuvent être évaluées et validées selon les mêmes critères et avec les mêmes méthodologies que la médecine qui promeut quasi exclusivement l’Evidence Based Medecine.

Nous allons continuer à développer la recherche et à publier nos travaux actuels et futurs afin que la fasciathérapie puisse continuer à bénéficier aux milliers de patients qui y ont recours et aux centaines de praticiens qui en France l’appliquent au quotidien dans le respect de la confiance de leurs patients.

Anouk Serre, présidente de Fascia France : «Étiquetés dérive sectaire par la Miviludes, nous n’avons pas eu d’autre choix que de lui intenter un procès»

Peu de gens le savent, mais en France, comme nulle part ailleurs, l’aromathérapie, l’hypnose, la méditation ou encore les massages font figure de pratiques susceptibles de « dérive sectaire » ! Et les professionnels de santé, même dûment formés à ces pratiques, risquent harcèlement administratif et judiciaire, même si les condamnations sont rares en définitive. La fasciathérapie, stigmatisée dans le guide “Santé et dérives sectaires” de la Miviludes, a réagi. Résultat : la justice condamne la Miviludes, service administratif rattaché au Premier ministre, et lui ordonne de supprimer cette référence de son guide. En effet, elle n’a jamais été en mesure de produire la moindre preuve de « dérive sectaire » à l’encontre de la fasciathérapie.

Interrogée par Florian Kaplar pour  Ouvertures, Anouk Serre, présidente de l’association Fascia France, relate ce combat de cinq années qui laisse entrevoir un meilleur avenir pour cette pratique en particulier, mais aussi pour d’autres également sur la sellette. A condition qu’elles ne se laissent pas faire…

Ouvertures.- En 2012, saviez-vous que la fasciathérapie allait être répertoriée dans le guide « Santé et dérives sectaires » de la Miviludes ? Aviez-vous eu des signes avant-coureurs ou bien la mise à l’index s’est-elle faite de façon inattendue ?

Anouk Serre, présidente de Fascia France. (DR)

Anouk Serre.- Oui il y a eu des signes avant-coureurs. Le terme fasciathérapie est apparu dans le rapport annuel de la Miviludes de 2007 (p. 200) pour une problématique de formation continue qui ne concernait pas la fasciathérapie. La Miviludes alertait alors sur les formations qui accueillent des non professionnels de santé pour les former à l’exercice thérapeutique. Ceci était déjà une erreur de la part de la Miviludes car la fasciathérapie n’était alors déjà accessible qu’à des masseurs-kinésithérapeutes[1]. Le seul fait d’être mentionné dans ce guide a été relayé par toutes les associations antisectes.

La fasciathérapie étant une approche globale, centrée sur la personne, s’adressant aux potentialités de la personne, à la capacité d’autorégulation de l’organisme et à l’influence entre le corps et l’esprit, était, par nature, susceptible d’intéresser la Miviludes. D’autant que cette approche humaniste s’appuyait sur des évaluations scientifiques qui s’inscrivent dans le courant des sciences humaines et sociales et non dans celui du modèle biomédical qui semble être pour la Miviludes la seule approche scientifique valide.

Parallèlement, la fasciathérapie était reconnue comme une formation continue des kinésithérapeutes et la société Point d’appui qui en dispensait l’enseignement était membre du Syndicat des organismes de formation continue en kinésithérapie adhérents à la charte de qualité (Sofac).

En fait, tout s’est emballé curieusement au moment où une recherche a été menée dans un cadre hospitalier, par des chercheurs indépendants, sur « la fasciathérapie et son impact sur la qualité de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein ». Cette recherche répertoriée à l’Inca (Institut national du cancer) reçut le prix « Ruban Rose qualité de vie » d’Estée Lauder. Malheureusement, dirions-nous aujourd’hui, car cette recherche a focalisé tous les regards des “anti-médecines non conventionnelles” qui agitaient le risque d’introduire à l’hôpital des techniques non éprouvées scientifiquement et, donc pour eux, à risque de dérive sectaire. Le 20 septembre 2011, le journal Rue89 publie un article intitulé « face au cancer, la Fasciathérapie continue de diviser ». Cet article faisait un amalgame entre la fasciathérapie et les dérives sectaires, en s’appuyant sur le fait que la fasciathérapie avait été « épinglée » par la Miviludes en 2007. A la suite de cette publication, tout s’est précipité dans la presse et la fasciathérapie est devenue le symbole des luttes menées contre les médecines non conventionnelles.

La publication du guide « Santé et dérives sectaires » en 2012 a été un pas supplémentaire puisque la fasciathérapie était cette fois citée comme une des méthodes les plus répandues et qu’il était clairement dit que sa pratique laissait présumer une dérive sectaire, faisant courir des risques au patient (page 89 du guide, fiche 2-6 consacrée aux masseurs kinésithérapeutes). Ce rapport est venu parachever la lutte contre l’intégration des médecines non conventionnelles dans les hôpitaux et contre l’intégration de ces approches dans les universités.

Nous n’avons pas eu d’autre choix que d’intenter un procès contre la Miviludes pour faire entendre notre voix car il n’y avait aucune possibilité de discussion, du simple fait que nous étions étiquetés « dérive sectaire ». Il a fallu cinq ans pour obtenir réparation par la justice.

– Quel a été l’impact de l’inscription de la fasciathérapie dans le guide : nombre de praticiens avant et après par exemple, méfiance croissante des patients, etc. ? 

Traitement en fasciathérapie. (DR)

– Tout d’abord, la confiance des patients qui avaient recours à la fasciathérapie n’a pas été affectée. Les patients ont réagi en nous soutenant, en s’indignant et en exprimant leur incompréhension face à ces accusations infondées. Lors de la publication du guide « santé et dérives sectaires », une pétition avait été mise en ligne et avait récolté plus de 10 000 signatures en quelques semaines. Il y a eu une baisse de demande de rendez-vous pour certains praticiens sans doute due à la méfiance des personnes ne connaissant pas la fasciathérapie, étant donné que la campagne médiatique suivant la parution de ce guide et visant à informer sur le danger sectaire des pratiques non conventionnelles prenait systématiquement pour exemple la fasciathérapie.

Puis, comme mentionné sur le compte-rendu du jugement, la société Point d’appui qui enseignait la fasciathérapie a dû cesser son activité de formation professionnelle. Le Cnomk (Conseil national de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes) s’est appuyé sur ce guide pour émettre un avis défavorable à la pratique de la fasciathérapie. La Direccte (Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi) a utilisé ce guide pour procéder à des contrôles ciblés sur les organismes de formation professionnelle qui enseignent les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique (Pncavt) et plus particulièrement la fasciathérapie (p.164, Annexe au Projet de loi de finances 2015 – Formation professionnelle).

Enfin, la commission d’enquête du Sénat sur les dérives sectaires dans le domaine de la santé s’est appuyée sur ce guide et les articles qui ont suivi pour citer la fasciathérapie à titre d’exemple dans son rapport et dans la campagne de communication qui a suivi.

Pour conclure, toute cette campagne médiatique qui a suivi la publication du guide a eu un effet dévastateur sur les praticiens qui se sont sentis atteints dans leur honneur et leur respectabilité et sur le fondateur de la fasciathérapie, Mr. Danis Bois, alors docteur en sciences de l’éducation, agrégé en sciences sociales et professeur d’université, qui a été discrédité publiquement dans plusieurs journaux nationaux de grande audience (Rue 89, Paris-Match) bien que son nom n’ait jamais été cité par la Miviludes. Les travaux scientifiques et la reconnaissance universitaire ont été détournés et présentés comme des tentatives d’infiltration sectaire. La publication de l’essai clinique qui avait été réalisé dans le cadre hospitalier sur « la fasciathérapie et son impact sur la qualité de vie des patientes atteintes d’un cancer du sein » a été annulée suite à cette déferlante médiatique.

– Pouvez-vous expliquer votre stratégie juridique et ce qui a permis cette issue favorable ? Savez-vous si la Miviludes va interjeter appel ?

Il y a eu des tentatives de la part des institutions représentant la fasciathérapie envers la Miviludes, pour clarifier cette situation et pour demander plus d’informations sur d’éventuelles dérives de la part des praticiens leur indiquant que nous condamnerions ce type de comportement s’il était avéré. Face à ce refus de dialogue, nous avons adressé directement un courrier au Premier ministre, dont dépend la Miviludes, afin de lui demander de justifier l’attitude de la Miviludes et de retirer la fasciathérapie du guide. Ce dernier a répondu défavorablement à notre demande prétextant, entre autres, qu’il y avait des signalements à l’encontre de la fasciathérapie. C’est suite à cette démarche que nous avons pu engager une procédure judiciaire à l’encontre de la Miviludes.

Nous avons alors, sur le conseil de notre avocat Me Monod, intenté un recours auprès du Tribunal administratif de Paris afin de demander explicitement la rectification du guide et le retrait de la fasciathérapie du guide. Cette démarche s’est avérée payante puisque le jugement en appel a clairement indiqué que la Miviludes n’a pas été capable de démontrer la preuve de la dérive sectaire et d’apporter les « prétendus » témoignages. Dans ce contexte, la cour administrative d’appel de Paris nous a donné raison et rendu le 7 décembre 2017 l’arrêt suivant : « Les informations concernant la fasciathérapie ne doivent plus figurer dans le guide « Santé et dérives sectaires » publié par la Miviludes en avril 2012 ».

En ce qui concerne l’intention de la Miviludes de se pourvoir en cassation, il semblerait que son président actuel réfléchisse aux suites à donner à cette affaire. Quoi qu’il en soit, ce recours n’étant pas suspensif de la décision du 7 décembre 2017, il devra supprimer du guide de 2012 la fasciathérapie et se plier aux injonctions du jugement.

> Suite de l’interview : Anouk Serre, présidente de Fascia France : « Les thérapies des fascias bénéficient d’un intérêt et d’une reconnaissance internationale croissants »

1.- Certes, il y a des praticiens formés avant cette période qui exercent la fasciathérapie sans avoir le titre de masseur-kinésithérapeute. Nous avons souhaité ces dernières années réserver l’enseignement de la fasciathérapie à des professionnels de la santé et l’avons inscrite dans le champ de la formation continue professionnelle. D’autre part, le terme fasciathérapie n’étant pas protégé, beaucoup de personnes s’attribuent le titre de fasciathérapeute sans que cela indique le type de technique pratiquée. Notre association a pour but de rassembler les praticiens formés à la fasciathérapie méthode Danis Bois et garantit la qualité des professionnels adhérents.

>> Voir aussi : Interview de Robert Kempenich, président des médecins anthroposophes, après la condamnation de la Miviludes qui avait inscrit sans justification sa spécialité dans son guide “Santé et dérives sectaires”.