Des nouvelles du soleil sur la Terre

Sous l´effet d´incitations financières attractives, les projets d’équipements photovoltaïques se multiplient. Les professionnels s’organisent pour affronter la forte croissance de la demande. Mais un récent rapport dénonce les “périls financiers” de la politique solaire actuelle.

>> La plus grande centrale solaire au sol.- La région Poitou-Charentes, le département des Deux-Sèvres et la commune de Thouars projettent sur cette commune la construction de la plus grande centrale solaire au sol de France, d´une capacité de 25MW, dont la première tranche sera raccordée au premier semestre 2011. Cette centrale est également la première centrale 100% française réalisée en partenariat avec Sillia, fabricant de panneaux photovoltaïques en Bretagne.
Sur le site sera également implantée une unité de fabrication de systèmes photovoltaïques avec la conception de procédés innovants d’intégration du solaire au bâti. Un Centre national de formation aux technologies solaires sera également créé. Pour finir, la société Scommesolaire dédiée à l’installation de centrales photovoltaïques implantera à Thouars sa cinquième direction régionale.

 >> Serres avec toit solaire.- Global EcoPower va construire deux serres agricoles avec toiture photovoltaïque, d’une capacité totale installée de 1,89 MWc, située sur la commune de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Ce projet consiste en la rénovation de serres existantes sur 15 000 m² pour une production annuelle de 2 450 MWh qui sera revendue à EDF. La centrale fournira de l’électricité pour 1077 habitants et permettra d’économiser 245 tonnes de CO² par an.

 >> Centrale solaire sur bâtiment industriel.- Cet été a été inaugurée à Aurillac la première centrale solaire en intégration du bâti sur un bâtiment industriel dans le département du Cantal. Installée par Arkolia Energies sur toute la toiture de l’entreprise Cantal Reprographie, elle a coûté1,1 million d’euros pour 1800 m² de panneaux photovoltaïques. Cette toiture produit 270 000 kwh pour une puissance de 250 kWc, l’équivalent de la fourniture en électricité de 375 foyers.

 >> Une SEM solaire.- Le conseil municipal de Bussy Saint-Georges (Seine-et-Marne) a voté la création d’une société anonyme d’économie mixte locale (Saeml) chargée d´équiper de panneaux photovoltaïques les toits de l’ensemble des bâtiments publics dont elle a la responsabilité. à l’horizon 2020, l’électricité fournie par ces panneaux photovoltaïques assurera au minimum 20 % des besoins énergétiques municipaux.

 >> Un incubateur de projets Énergies Renouvelables.- Grâce à une levée de fonds auprès de business angels d’un montant de 480 k€, le groupe de conseil en management Will Be Group crée une entité dédiée aux énergies renouvelables : Dynergies. Ces fonds vont permettre le lancement de projets de plus de 20 MWc dans l’énergie solaire photovoltaïque. Lorsqu’ils seront en exploitation, ces parcs produiront en moyenne 23 000 MWh d’électricité par an, soit la consommation électrique de 10 000 habitants.

>> Nouveau syndicat professionnel.- La Fédération française du bâtiment (FFB) crée le Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV). Ses membres :
– Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique,
– Union nationale de la couverture plomberie,
– Chambre syndicale française de l’étanchéité,
– Union des métalliers et l’Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France.
Le GMPV aidera à renforcer la maîtrise, par les professionnels, des performances techniques des installations photovoltaïques.

 >> Parc solaire.- Selon le ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer, la puissance cumulée du parc photovoltaïque installé en France était de 81 MW fin 2008 et sera de 850 MW fin 2010, soit une multiplication par 10 en 2 ans. Les projets déposés à ce jour représentent plus de 3 000 MW.

La filière photovoltaïque trop coûteuse ?

Le rapport Charpin (Inspection générale des finances) sur “la régulation et le développement de la filière photovoltaïque” alerte sur le “péril financier” d´une croissance débridée de ce secteur d´activités dans notre pays.
En effet, dépassé par l´engouement pour l´énergie solaire que dénonce le rapport ci-dessus, le gouvernement a dû abaisser pour la deuxième fois cette année les tarifs de rachat de l´électricité photovoltaïque, en vue d´éviter un emballement. Les tarifs de rachat de l´électricité produite à partir de panneaux solaires ont baissé de 12% depuis le 1er septembre, sauf pour les particuliers.
De son côté, l´Association des producteurs d´énergie solaire indépendants (Apesi) s´alarme de l´instabilité de cette politique qui désarçonne les acteurs de la filière.

Gilles Berhault prend la tête du Comité 21

Le Comité 21, Comité français pour le développement durable, vient d’élire Gilles Berhault à sa présidence.

 « Nous avons de la chance de vivre ce 21ème siècle. Nous avons la possibilité de participer à une profonde transformation sociétale, économique et culturelle, la troisième de l’histoire récente après l’invention de l’écrit et celle de l’imprimerie. Ce siècle est à chacun d’entre nous. »

C’est avec ces mots que Gilles Berhault, 50 ans, a marqué son élection à la présidence du Comité 21, première plate-forme française multi-acteurs au service du développement durable.

Il succède à ce poste à Eric Guillon.

Son objectif : faire partager l’idée que le développement durable se nourrit d’actions engagées collectivement, mais aussi de créativité. Il pourra s’appuyer sur plusieurs comités 21 régionaux en cours de constitution pour s’adresser plus largement aux acteurs territoriaux ; le premier a été ouvert en juin 2010 en Pays-de-Loire.

« Le Grenelle de l’environnement et la préparation des futurs sommets internationaux sur le climat sont au coeur de l’ambition du Comité 21 : co-produire le développement durable, avec toutes les parties prenantes de la société. Nous sommes entrés dans une période où vont se prendre des décisions d’avenir. Elles concernent les modes de vie et de travail, l’habitat et l’urbanisme, l’énergie et les ressources, la biodiversité, les solidarités, l’éducation… Faisons que le développement durable guide ces choix en pleine gouvernance » a déclaré Gilles Berhault.

 Le Comité 21

Le Comité 21 ou Comité français pour l´environnement et le développement durable, fondé par Huguette Bouchardeau, Bettina Laville et Simone Veil, est une association à but non lucratif née en 1995 pour faire vivre en France l´Agenda 21, programme d´actions pour le 21e siècle ratifié au Sommet de la Terre de Rio.

L´association réunit à travers ses quatre collèges près de 400 membres, représentant les principales parties prenantes en France : entreprises, collectivités locales, associations (d´environnement, de développement, de solidarité locale, de défense des droits humains…), établissements publics & médias.

Les Programmes des Nations unies pour l´environnement et le développement (PNUE et PNUD) en sont membres de droit.

>> Le blog de Gilles Berhault

>> ACIDD, autre association qu’il préside.

> Voir aussi son interview par Ouvertures (avril 2009).

Notre sélection été 2010

Raison & liberté
Sur la nature humaine, l’éducation & le rôle des intellectuels

Noam Chomsky
Préface de Jacques Bouveresse
Agone

Héritier des Lumières et de la tradition rationaliste, Linguiste, le linguiste Noam Chomsky est professeur émérite au Massachusetts Institute of Technology (MIT, Boston). Parallèlement à sa prestigieuse carrière universitaire, il est mondialement connu pour son engagement politique et sa critique de la politique étrangère des États-Unis.

Extrait :

« Comme dans les États totalitaires, la censure est très réelle dans les sociétés ouvertes, même si elle prend des formes différentes. Les questions qui heurtent ou embarrassent le système doctrinal sont hors sujet. Les informations inconvenantes sont supprimées. Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin pour atteindre cette conclusion ; il suffit d’analyser honnêtement ce qui est relaté dans les médias et ce qu’ils laissent de côté, ou d’essayer de comprendre honnêtement quelles informations sont autorisées à pénétrer dans les écoles et lesquelles ne le sont pas. Toute personne d’intelligence moyenne peut voir comment les médias manipulent et censurent les informations qui ne leur plaisent pas. Mettre au jour les déformations et la censure de l’information peut demander un certain travail. Mais tout ce dont vous avez besoin, c’est de vouloir apprendre la vérité. »

 

badiou

Second manifeste pour la philosophie
Alain Badiou
Fayard

Vingt ans après le Manifeste pour la philosophie, l’auteur se propose de « démoraliser la philosophie, d’inverser le verdict qui la livre à la vacuité de philosophies aussi omniprésentes que serves ». S’affichant « matérialiste platonicien », « communiste de l’idée », il incite à renouer avec la métaphysique en s’éloignant du scientisme et du moralisme, et en se concentrant sur la question de l’universalité de l’être, du sujet et de la vérité.

Extrait :

« L’éternité des vérités doit être compatible avec la singularité de leur apparition. On sait que Descartes affirmait que Dieu avait créé les vérités éternelles. Notre paradoxe est encore plus radical : créées sans aucun Dieu, avec les matériaux particuliers d’un monde, les vérités n’en sont pas moins éternelles. Il nous faut donc rendre rationnelle rien de moins que l’apparition de l’éternité dans le temps ».

Si l’on peut se réjouir d’une telle affirmation de la part d’un matérialiste, on reste sur sa faim quant à l´explication qu´il donne au comment et au pourquoi de cette apparition : « Une vérité apparaît dans le monde comme connexion surnuméraire du hasard et de l’éternité ».

 

L´Abondance frugale
Pour une nouvelle solidarité

Jean-Baptiste de Foucauld

Odile Jacob

« Plus de sobriété pour plus de justice et plus de créativité pour plus de sens » : voilà les principes de l´« abondance frugale » qui, selon Jean-Baptiste de Foucauld, doit inspirer le nouveau pacte civique à inventer ensemble pour sortir de l´ornière.

Ancien commissaire au Plan, Jean-Baptiste de Foucauld a notamment fondé Solidarités nouvelles face au chômage et Démocratie et spiritualité.

 

 

De l´intérieur du monde : pour une philosophie et une science des relations
Michel Bitbol
Flammarion

Michel Bitbol repense dans ce livre la théorie de la connaissance pour l´adapter aux découvertes de la science du XXe siècle. La physique contemporaine rend cette démarche nécessaire : elle porte de moins en moins sur des choses et de plus en plus sur des relations.

Pour aider à vaincre notre résistance culturelle à la radicalité de la pensée relationnelle, l’auteur convoque la philosophie de Nâgârjuna, penseur indien du 11e siècle de l´école bouddhique de la “voie moyenne”. Car cette philosophie, loin de minimiser la corelativité des phénomènes et leur absence de nature propre, la prend pour prémisse de son éthique ouverte et disponible.

> Tout cela est dit, malheureusement, en 690 pages. On aurait aimé, sur ce thème important, une synthèse plus facilement assimilable.

 

journal médecin généraliste

Journal d’un médecin généraliste
Dr Stéphanie Becquet
Le Cherche-Midi

« Ce livre est tiré d´un blog, anonyme au départ. J´ai commencé à transcrire il y a quatre ans mon vécu de médecin généraliste. À l´origine, ce blog m´aidait à prendre du recul sur ma profession, puis je me suis prise au jeu et j´ai eu un enthousiasme grandissant à faire connaître mon point de vue. Mon ambition est de faire réfléchir les lecteurs sur l´état de la médecine en France.

La médecine est une interaction subtile entre médecin, patient, pathologie, traitement. Ce n´est pas une science exacte, mais une pratique qui s´améliore au fil des années d´exercice. J´ai voulu montrer les risques de dérapage et d´usure psychique que les médecins peuvent rencontrer. Je détaille aussi les relations que les médecins entretiennent avec la Sécurité sociale et l´industrie pharmaceutique. »

 

laïcité ferdinand buisson

Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson
Vincent Peillon
Seuil

 

Lire notre article : La laïcité n’est plus ce qu’elle fut !

 

 

 

 

non-violence gandhi

Après Gandhi. Un siècle de résistance non violente
Anne Sibley O´Brien, Perry Edmond O´Brien
Le Sorbier

Des premières actions non-violentes de Gandhi en 1908  en Afrique du Sud jusqu’au combat démocratique de Wangari Maathai au Kenya, un siècle de lutte non-violente défile sous nos yeux. Portraits d’hommes et de femmes qui se sont battus aux quatre coins du monde contre les injustices et l’oppression. Beaucoup sont connus, comme Martin Luther King ou Vaclav Havel, d’autres le sont moins ou sont restés anonymes comme les Mères de la place de mai en Argentine. Cet ouvrage soutenu par Amnesty International, magnifiquement illustré au pastel aquarellable par l’un des auteurs, est destiné à un large public, à commencer par les adolescents.

 

Mille chemins, un destin
Isabelle Viant
Encre

La voyante Isabelle Viant fait une incursion dans le domaine du développement personnel. Elle tente de montrer à ses lecteurs, au travers de pages accompagnées d’exercices pratiques, comment ils peuvent espérer s´épanouir davantage dans leur vie, tant sur le plan professionnel que personnel.

Écrit en langage parlé, cet ouvrage sans prétention est au moins plein de bon sens. Il rejoint, sur le fond, nombre d’autres essais, plus sérieux, sur le coaching en entreprise, tout en ajoutant une touche de sensibilité née de la grande expérience humaine de l’écouteuse professionnelle.

Le livre s’adresse aux personnes « décentrées » qui cherchent comment se définir un nouvel « objectif de vie ». Mais, vendu sans les avis personnels dispensés par la médium lors de ses consultations, il laissera au lecteur (et ce n´est pas une mauvaise chose) le soin de trouver en lui-même les points-clés sur lesquels travailler.

Bonnes idées, bonnes actions

Un florilège d’initiatives positives et originales d’associations, d’entreprises, de collectivités ou d’individus qui croient que le monde peut encore changer et être beau.

Tournée Paysanne.fr : des produits fermiers à domicile

Des produits fermiers à la carte, frais et locaux, livrés directement par le producteur : c´est le service que propose l´équipe de Tournée Paysanne depuis mai 2009. Le consommateur achète, à la carte, sur Internet ses produits fermiers qui sont livrés à domicile par le producteur. Il commande les produits qu´il veut, quand il veut, sans engagement ni abonnement.

Les prix des produits sont fixés par le producteur qui encaisse 100% du prix payé par le client. Le forfait livraison (0,99€) est intégralement destiné au producteur. Tournée Paysanne facture aux producteurs son service de mise en relation seulement 2% du montant des commandes transmises.

« Avec plus de 100 producteurs et 500 tournées en 2009, l´objectif de lancement a été dépassé, indique l’entreprise. Le nombre de client inscrits en ce début d´année 2010 dépasse 4700. Le prix moyen du panier s’élève à 40€. »

> A noter que les Chambres d´agriculture aident au développement d’initiatives de circuits courts dans les départements et les régions, ainsi qu’à la structuration de ces nouvelles filières.

Deux vaches pour la bio

 Les 2 Vaches aident les fermiers à se convertir à l’agriculture biologique en contribuant également à améliorer la qualité des nappes d’eaux souterraines. Elles entament une action auprès de plus de 100 fermiers de la zone de collecte du Molay-Littry (Calvados) et avec les groupements d’agriculteurs biologiques locaux et avec la collaboration de l’agence de l’eau. Les 2 Vaches s’engagent auprès de chaque agriculteur pendant les 2 années nécessaires à sa reconversion.

L´Afrique exporte ses produits bio

Près de 5 000 paysans d´Afrique de l´Ouest tirent profit de la popularité croissante des aliments biologiques dans les pays industrialisés grâce à un programme FAO (Food and agriculture organization, Organisation des Nations unies pour l´alimentation et l´agriculture). D´une valeur de 1,8 millions d’euros, financé par l´Allemagne, ce programme aide ces agriculteurs à traverser une période de conversion (des cultures conventionnelles à l´agriculture biologique) et à répondre à la certification bio et commerce équitable de leurs produits et aux autres exigences en matière d´exportation.
Ce programme a soutenu les projets du Burkina Faso, du Cameroun, du Ghana, du Sénégal et de Sierra Leone, ainsi que des réseaux nationaux d´agriculteurs biologiques, des exportateurs et des organisations de commerce équitable, notamment la Fédération nationale de l´agriculture biologique (Fenab) au Sénégal.

Pour insérer les personnes précaires

La Ville de Paris et l’association « Ligne de vie » sont partenaires pour insérer professionnellement des personnes précaires touchées par la toxicomanie et présentant des pathologies associées sévères (HIV, hépatite C). La convention de partenariat, signée mi-février, prévoit notamment l’insertion, chaque année, de 90 personnes en situation d’exclusion par le biais de contrats aidés au sein des services de la Ville.

Une plaque contre la répression de l’homosexualité

Le 15 mai 2010, une plaque commémorative sera dévoilée en façade du théâtre municipal, dont le texte sera :

À la mémoire de
Pierre Seel (1923 – 2005)
et des autres
Mulhousiens
anonymes
arrêtés et déportés
pour motif
d´homosexualité

 Cette plaque sera apposée dans la ville où la vie de Pierre Seel a basculé à cause de la  répression de l´homosexualité durant la période nazie. Elle est financée par une souscription ouverte aux associations identitaires et institutions mémorielles de toute la France qui souhaitent s´associer à cet hommage.
> Plus d’info auprès du Centre LGBTI Strasbourg Alsace (Centre Lesbien, Gay, Bi, Trans´, Intersexe), créé fin 2009.

Handicap : un site sur mesure

Parallèlement à l’installation du Comité interministériel du handicap (CIH) effectuée en février 2010 par le premier ministre et à celle de l’Observatoire interministériel de l’accessibilité auprès de Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la famille et de la solidarité, un site Internet spécifique a été créé.
Dans les semaines à venir, des journées territoriales de l’accessibilité seront organisées sous l´égide du représentant de l´État dans le département. Elles permettront de dresser un constat de l´accessibilité auprès des acteurs tout en les mobilisant autour de diagnostics partagés.

Consommez solidaire

Solidaime propose la première gamme de produits du commerce solidaire. Chaque achat se transforme en don au profit d’une association caritative (de 8 à 50 centimes par produit). La gamme Solidaime réunit, à ce jour, 19 produits de consommation courante (farine, riz, pâtes, conserves de légumes, emmental râpé, croquettes pour chiens), dont l’achat permet des dons réguliers aux 4 associations soutenues (Action contre la faim, Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles, Handicap international, SOS Villages d’enfants). Les produits sont disponibles partout en France chez Auchan, Leclerc, Intermarché et Ecomarché. Depuis sa création, en octobre 2008, Solidaime a reversé 200 000 € aux associations.

Un salon pour les solidarités

Salon des Solidarités s´engage désormais dans l´organisation des animations de cette 3ème édition du Salon, qui aura lieu pour rappel les vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 juin 2010 à Paris au parc des expositions de la Porte de Versailles. Le Salon, dont l´objectif est de mettre en valeur la diversité et la complémentarité qui existe entre tous ces acteurs, permettra au grand public de s´imprégner des enjeux de la solidarité et à chacun de trouver l´engagement qui lui correspond.

Des agences solidaires pour le logement

L’association Agence Solidarité Logement regroupe des agences immobilières s’engageant à reverser à la Fondation Abbé Pierre 1% de leur chiffre d’affaires sur les ventes.
Un an après son lancement, plus de 50 agences immobilières se sont lancées dans l’aventure. Les dons ainsi collectés sont estimés à plus de 60 000 € et vont contribuer à la réalisation du programme « 2000 toits pour 2000 familles » de la Fondation Abbé Pierre afin de permettre la construction et la réhabilitation de logements très sociaux.

Un Observatoire Jeunes & Travail (Ob-jet)

L’Ob-jet offre un espace de réflexion sur son site Internet (www.ob-jet.fr). Ses études s’articulent autour de trois thèmes :
– emploi et insertion des jeunes ;
– métiers et les secteurs d´activité ;
– jeunes et entreprises : recrutement, intégration, management.
L´Observatoire est dirigé par le sociologue Raphaël Wintrebert, qui a notamment travaillé au Credoc et à la Fondation pour l’innovation politique.

Les chaussées urbaines démontables

Les chaussées urbaines démontables (CUD) sont conçues pour être facilement ouvertes et refermées en une demi-journée environ, à l’aide d’un matériel léger et silencieux, afin de réduire la gêne aux usagers et riverains occasionnée par les travaux d’entretien. Le « jetable » (les matériaux de surface) est remplacé par de « l´interchangeable », d´où une réduction des déchets.
Ce nouveau concept, développé dans le cadre d’une opération de recherche du Laboratoire central des ponts et chaussées (LCPC) et de ses partenaires, pourrait révolutionner l’aménagement urbain. Il s’inscrit dans les nouvelles démarches favorisant le développement durable. Cinq CUD ont été construites, dont deux sont actuellement soumises au trafic. Un guide technique est téléchargeable sur le site spécialisé.

Vos courses livrées en Cyclopolitain

La société Cyclopolitain, acteur innovant des solutions de mobilité non-polluante  en centre-ville étoffe son offre et propose aujourd’hui un triporteur utilitaire à assistance électrique : le CycloCargo.
Le CycloCargo est un véhicule utilitaire, 100% français et 100 % recyclable, permettant le transport de marchandises jusqu´à 180 kg. Trois marchés à fort potentiel ont été identifiés : la livraison, le service aux collectivités et aux grands sites industriels et les nombreuses applications marketing.

Le soleil, énergie du Maroc

Le Plan solaire marocain prévoit la construction d’une capacité de production électrique utilisant l’énergie solaire de 2GW entre 2015 et 2019. Un premier appel d’offre sera lancé dès cet automne pour construire et exploiter plusieurs centrales d’une capacité de 500 MW à Ouarzazate.

Le solaire en famille du 4 au 6 juin 2010

Jusqu’alors intitulé Solar Event, la troisième édition de l’événement est rebaptisée Solar Event Family (pourquoi ce titre en anglais ? ndlr), pour mieux dissocier le volet grand public, du volet professionnel (qui aura lieu début octobre 2010). SEF a pour ambition de promouvoir l’énergie solaire, de populariser ses usages, de vulgariser les démarches scientifiques et technologiques, de sensibiliser les plus jeunes.
Il aura lieu du 4 au 6 juin 2010 au Bourget du Lac (Savoie), là où le siège de l’Institut national de l’énergie solaire s’est installé en 2005. Il poursuivra son extension en 2011 pour regrouper d´ici 2013 plus de 500 chercheurs dans 20 000 m² de locaux.

Novotel renonce aux œufs de poules pondeuses élevées en cage

78 tonnes d´œufs brouillés sont consommés chaque année aux petits déjeuners servis dans les 125 Novotel de France. Désormais, les œufs “plein air” remplacent les œufs de batterie dans tous les hôtels de la chaîne. C´est la première chaîne hôtelière en France à prendre cette décision et à répondre ainsi aux attentes des consommateurs en matière de bien-être animal. Cette décision fait suite à une demande de l´association L214 et intervient dans le cadre d´une refonte globale de la formule des petits déjeuners programmée par la chaîne.

Tunisie : des roseaux pour épurer l’eau

Le gouvernorat tunisien de Nabeul et la région Limousin ont signé un partenariat pour créer une station de traitement des eaux usées par la technique des roseaux. Le projet est cofinancé par le ministère français des affaires étrangères. L’Office national de l’assainissement de Tunisie (Onas) est associé à l’initiative, dont la phase d’étude a été confiée à l’Office international de l’eau (basé à Limoges).
La technologie d’épuration par filtres plantés de roseaux est un traitement semi extensif, rustique, fiable et performant. Il s’intègre bien dans le paysage rural, sans nuisances olfactives et accepte des variations de charge importantes, comme c’est le cas en zones touristiques. Son traitement intégré des eaux usées et des boues, sans décantation au préalable, allège considérablement le poids, pour la collectivité locale, de l’épineuse question de la gestion des boues. Le site choisi pour la future station d’épuration est Aint’Bournouk, une commune de moins de 2700 personnes.

>> Lire l´article dans le bulletin du PSeau.

Adrexo s’engage pour le travail de personnes handicapées

Adrexo, premier opérateur postal privé en France, fait le point, un an après son lancement, sur son programme interne « Défi Handicap » destiné à favoriser l’emploi, la formation, la reconnaissance et l’insertion des travailleurs handicapés au sein de l’entreprise.
Aujourd’hui :
– 500 salariés reconnus travailleurs handicapés sont actifs au sein d’Adrexo.
– 140 travailleurs reconnus handicapés y ont été recrutés en CDI en 2009.
– Ces salariés sont atteints de 9 handicaps reconnus : déficience visuelle, déficience auditive, déficience motrice (légère et lourde), maladie invalidante, déficience intellectuelle, allergie, maladie cardiovasculaire.

Un festival de musique éco-compatible

Le Festival « Papillons de Nuit » aura lieu du 28 au 30 mai 2010 à Saint-Laurent-de-Cuves (Manche). Pour cette 10ème édition, des grands noms du ska, du reggae, du swing, de la Soul, du Hip Hop de France et d’ailleurs sont attendus. Le développement durable est au cœur de son organisation, au même titre que la programmation. En 2010, Papillons de Nuit adopte donc le système de gobelets consignés Écocup. Pour l’accueil des 12 000 campeurs prévus, différentes mesures sont prises :
– mise en place de navettes au départ de plusieurs villes du département, covoiturage
– Installation de toilettes sèches
– Utilisation de couverts et d’accessoires alimentaires biodégradables
– Création d’une régie de tri sélectif, gérée 24h/24 par une association spécialisée dans la gestion des déchets événementiels
– Animations sur le tri sélectif et la prévention (alcool, drogues, MST)
– Tous les supports de communication sont imprimés avec des encres végétales sur du papier issu de forêts gérées durablement.

Mourir bio et en beauté ?

Pas facile ! En effet, les solutions économiques et écologiques pour être enterré, par exemple, ne sont pas encouragées. Les cercueils en papier-carton sont agréés depuis 1998. Mais peu de gens le savent. Et les entreprises funéraires ne proposent pas aux familles des disparus ce type de matériaux sur lesquels les marges sont bien plus minces.


Modèle Fleur de pavot (AB Crémation)

Une politique d’obsèques à moindre coût économique et écologique est cependant possible.

D’abord en offrant aux familles un choix plus grand de cercueils. Un arrêté du 12 mai 1998 du ministère de la santé autorise l’utilisation d´un matériau complexe de papier pour la fabrication de cercueil. Son article 5 stipule que « les papiers composant les matériaux complexes sont en fibres recyclées sans chlore et sont assemblées avec des colles végétales ».

Peu de sociétés de pompes funèbres indiquent cette possibilité à leurs clients. Certaines y trouvent une opportunité pour se distinguer. Comme AB Crémation, située à Nîmes (Gard), qui a exposé au dernier Salon Funéraire Paris 09 des cercueils écologiques personnalisés en carton. La jeune société a été créée il y a deux ans par Brigitte Sabatier pour « faire progresser la notion d’environnement au sein de son métier. Ce cercueil permet d’offrir aux personnes décédées des obsèques en accord avec elles-mêmes : être présent avec le choix d’une personnalisation qui leur correspond, allié à la possibilité supplémentaire de faire un dernier geste pour l’environnement ».

Ce cercueil « 100 % écologique » est fabriqué en carton avec de la colle à base d’amidon de pommes de terre et de maïs. L’intérieur est capitonné de lin naturel. Il pèse 12kg, résiste à une charge de 200kg et retient la cinquantaine de litres d’acides aminés que le corps humain libère en se putréfiant. Il convient pour l’inhumation et la crémation avec un temps d’incinération de 90 minutes deux fois plus court que pour un cercueil en bois, par exemple.

Plusieurs modèles sont disponibles dont les deux que nous présentons dans cet article.

Aux Pompes funèbres générales (PGF), le groupe indique, selon l’AFP, qu’il « s´en tient au bois qu´il juge “plus respectueux” que le carton, mais propose aussi une gamme de “cercueils verts” : en bois majoritairement français et toujours écocertifiés, sans solvant ni colle de synthèse, doublés d´un capiton à base d´amidon de maïs ou de cellulose du pin, ils représentent 15% des ventes ».

 Emissions non filtrées

 Autre point sur lequel on devrait plus se soucier de l´environnement : la crémation.

Sur les quelque 130 crématoriums recensés, une poignée seulement est équipée de filtres pour éliminer les émissions toxiques de gaz (produits d´embaumement comme le formaldéhyde), de dioxines et de métaux lourds (plomb, mercure, etc.). La liste de ces sociétés peut être consultée ici.


Cercueil “Contraste”

« Actuellement, aucune valeur n’est fixée en France au niveau des rejets dans l’atmosphère pour les métaux lourds comme le mercure ou la présence de dioxines/furannes, explique Christine Delahaye, ingénieure chimiste. Le seul texte de référence en vigueur est le décret n° 98-209 du 18 décembre 1998 modifiant le 94-1117 du 20 décembre 1994 relatif aux prescriptions applicables aux crématoriums, lui-même complété par l’arrêté du 29 décembre 1994 relatif aux quantités maximales de polluants contenus dans les gaz rejetés à l’atmosphère. »

Christine Delahaye a mené une étude approfondie sur les pollutions engendrées par la crémation, à la demande de l’Adoc (Association pour les droits et obligations de crématoriums).

 Nos dernières émissions 

 En voici quelques chiffres :

– L’ensemble des crématoriums français rejette environ 230 kg de mercure dentaire par an (avec statistiquement 3 grammes d’amalgame par personne), soit 3% des rejets nationaux.

– Sur la base d’environ 140 000 crémations en 2007, les émissions de dioxines sont estimées à environ 0,728 grammes par an, soit 0,5 % des émissions totales de dioxines. La voie alimentaire est la principale voie d’exposition de l´homme aux dioxines. L’homme étant à la fin de la chaîne alimentaire, il y a une tendance à la bioaccumulation de dioxines dans le corps.

– Pour 2007, les crémations ont représenté une émission d’environ 18 tonnes de particules en suspension, soit environ 1,6 % des rejets totaux. Ces poussières sont issues de la combustion du cercueil, du corps et des vêtements.

La Direction générale de la santé a fait faire en 2006 une évaluation des risques sanitaires liés aux émissions canalisées du parc français de crématoriums. Cette étude a constaté la présence d’acide chlorhydrique, d’oxydes de soufre, d’oxydes d’azote et de composés organiques volatils.

 « Puissant lobby funéraire »

 Selon cette étude, « les concentrations dans l’air et les retombées atmosphériques des polluants émis par les crématoriums sont trop faibles pour conduire à l’apparition d’effets toxiques chroniques non cancérigènes et n’ont pas d’impact significatif en terme de cancers en France. Toutefois, une évolution de la réglementation est en cours d’étude ».

En attendant, comme il n’y a pas d’obligation nationale ni européenne à ce propos, les établissements de crémation font l’économie de 100 à 200 000 euros en n’installant pas d´équipements d´épuration des fumées.

Pour Michel Kawnik, fondateur et président de l´Association française d´information funéraire (AFIF), un organisme indépendant d´information du public, « le puissant lobby funéraire freine les évolutions et mène une politique d’obsèques à coût élevé, avec, par exemple, l’injection de produits formolés dans le corps du défunt, produits très polluants qui sont interdits interdits dans la quasi totalité des pays européens et facturés en plus aux familles ».

Un Manifeste pour une nouvelle alliance

” La biodiversité nous concerne au premier chef, car la biodiversité c´est nous, nous et tout ce qui vit sur terre “, voilà ce qu´écrit Hubert Reeves, président de la Ligue ROC, en tête de cet ouvrage.

Or la biodiversité, ce premier pilier du bien-être humain dont nous dépendons au quotidien, va mal. Toutes les études le confirment. Il convient donc d´agir aujourd´hui et d´agir puissamment.

Ce Manifeste nous invite à une nouvelle alliance entre l´humanité et la biodiversité. Les auteurs, réunis par la Ligue ROC et venant d´horizons variés, mettent en débat à la fois un cadre d´action, et des propositions concrètes pour changer la donne.

Les idées clefs de ces contributions tournent autour de la connaissance, de l´interdisciplinarité et de la gouvernance. Elles prônent une prise en compte globale et replacent l´économie au sein de la biosphère, au service de l´humain.

En 2010, année internationale de la diversité biologique, l´enjeu est clair : il s´agit de mobiliser toute la société pour construire le monde de demain et fonder une nouvelle alliance entre nous et l´ensemble du monde vivant.

Les auteurs : Christophe Aubel, Bernard Chevassus-au-Louis, Emmanuel Delannoy, Anne-Marie Ducroux, Patrick Hubert, Pierre Jouventin, Xavier Le Roux, Philippe Lévêque, Yves Luginbühl, Serge Morand, Gilles Pipien, Hubert Reeves, Jacques Trouvilliez, Patrice Valantin, Jacques Weber, Maurice Wintz.

>> Editeur Descartes & Cie et Ligue Roc.

Zones de nature vierge : 1 % seulement du territoire européen

La Commission européenne réfléchit actuellement à l’élaboration d’une politique coordonnée des étendues sauvages. Une stratégie globale sera développée via l’initiative Wild Europe.

Les espaces naturels d’Europe ne peuvent rivaliser avec les vastes territoires vierges d’Amérique du Nord, de Sibérie et d’Amazonie. Ces zones de nature vierge – regroupant zones humides, marines et forêts primaires – sont précieuses et méritent une bien meilleure protection.

On trouve les plus grandes zones vierges dans le nord de la Suède et de la Finlande (forêt boréale). La Roumanie et la Bulgarie ne comptent pas moins de 400 000 hectares de forêt primaire.

Même des pays à forte densité de population, comme le Royaume-Uni et les Pays-Bas, recèlent de petits espaces de nature vierge fragmentés.

En France, plus de 1 700 sites sont répertoriés Natura 2000, un réseau européen de sites naturels protégés (mais non vierges). Ils couvrent moins de 15 % du territoire français, proportion qui monte à 35 % pour des pays comme la Bulgarie et la Slovénie.

Dans l´Union européenne des 27, les sites Natura 2000 et les sites visés par les directives concernant les oiseaux et les habitats représentent 13% des zones forestières.

La conscience de la grande valeur de ces étendues sauvages va grandissante. Elles pourraient contribuer à enrayer la perte de la biodiversité ; elles permettent aux chercheurs d’observer de près les processus naturels. Elles rendent également une série de services écosystémiques, tels que la purification de l’eau et de l’air, et contribuent à l’atténuation du changement climatique.

En février 2009, le Parlement européen a adopté un rapport sur les zones vierges d’Europe appelant à une meilleure protection de ces zones (mesures de cartographie, recherche et sensibilisation).

Fin mai, la présidence tchèque a tenu, à Prague, une conférence sur les espaces sauvages et vastes zones d’habitat naturel d’Europe avec le soutien de la Commission. Conférence qui s’est achevée par une déclaration sur la nécessité de développer une politique ad hoc en lien avec le réseau Natura 2000, ainsi qu’avec la politique européenne en matière d’agriculture, sylviculture et pêche.

Le texte recommande la protection des espaces sauvages restants. Les zones de grande taille « quasi naturelles » pourraient être rendues à un état vierge. Des espaces naturels pourraient être restaurés ou recréés partout où la demande se manifeste dans les pays les plus développés d’Europe.

Quelle police des eaux dans les zones humides ?

Le 1er octobre 2009, un nouvel arrêté a été adopté concernant la mise en oeuvre de la police  française de l´eau dans les zones humides. Il modifie un premier arrêté de juin 2008 qui soulevait un certain nombre d´interrogations de la part du monde agricolenotamment sur la définition des zones humides et, en conséquence, sur le champ d´application de la police de l´eau. Des techniques agricoles comme le drainage et l´assèchement peuvent ainsi être fortement remises en cause dès lors qu´elles se situent en zones humides. Ainsi, les Chambres d’agriculture organisent, en présence des représentants du ministère de l´écologie, une :

Journée nationale technique
« Zones humides », police de l’eau et SAGE
Jeudi 21 janvier de 9h à 16h30
à l’APCA, 9 avenue George V, Paris
Tél. : 01 53 57 10 52
veronique.spaletta(at)apca.chambagri.fr

Lutte-t-on vraiment contre le cancer?

Les scandales les plus terribles sont ceux que nous avons sous les yeux sans les voir. Le cancer s’impose désormais de telle façon que, malgré les progrès dans son traitement, plus personne n’ose regarder la réalité en face : l’épidémie fait 146 000 morts par an sans que des dispositions vraiment efficaces soient prises pour l’enrayer. Non seulement on n’espère plus l’éradiquer, mais même l’objectif d’une réduction de la mortalité de 20 % en cinq ans est abandonné. Tout se passe comme si l’on se résignait à gérer la maladie.

Vidéo en provenance du laboratoire du Pr Zheng Cui, de la Wake Forest University de Caroline du Nord (Etats-Unis). On y voit comment, à chaque instant, les cellules blanches du système immunitaire détectent et détruisent les cellules cancéreuses. Elles constituent la première ligne de défense contre la progression d´un cancer. Il s´agit ici de cellules du cancer du col de l´utérus chez une femme, attaquées par ses globules blancs. Les facteurs de terrain peuvent jouer un rôle majeur dans la progression ou l´élimination du cancer. Une nouvelle voie à investiguer pour lutter différemment contre le cancer…

90 % de la somme globale dépensée contre le cancer est dédiée aux soins, c’est-à-dire au traitement de la maladie une fois qu’elle s’est déclarée. Les 10 % restants reviennent aux politiques de lutte contre cette pathologie. Et encore, de ces 10%, il faut retrancher le dépistage et la recherche, ce qui laisse quelques pourcent seulement pour la prévention primaire, c’est-à-dire celle qui vise à éviter la maladie.

En 2004, le cancer est devenu la première cause de décès en France. En 2005, on estimait à 320 000 le nombre de nouveaux cas (180 000 chez les hommes et 140 000 chez les femmes).

Aujourd’hui, en moyenne, un cancer sur deux est guéri chez les femmes, un peu moins pour les hommes et trois sur quatre chez les enfants.

De plus en plus d’argent est mobilisé contre ce fléau.

14 milliards dépensés chaque année

Le premier Plan cancer 2003-2007 a permis d’estimer enfin le coût de cette maladie en France. Les dépenses globales consacrées au cancer atteindraient annuellement environ 14 milliards d’euros :

– 11 milliards sont consacrés aux soins, à la charge de l’assurance-maladie. Cela représente environ 90 % de l’effort financier consenti par les administrations publiques, par l’assurance-maladie et les collectivités locales afin de lutter contre la maladie, la prévenir, la dépister. Le coût réel des soins pour la société est encore plus important, puisqu’il comprend également certaines dépenses incombant directement aux patients, ou encore tous les soins prodigués par les proches des patients ;

– 350 M€ pour les dépistages ; 

– 120 M€ pour la prévention primaire dont plus de 100 M€ sont consacrés à la lutte contre le tabagisme et la consommation d’alcool ;

– 780 M€ ont été investis dans la recherche sur le cancer, qui est financée à partir de trois sources distinctes : l’État (environ 400 M€/an), l’assurance-maladie et une source privée provenant de l’industrie pharmaceutique et des associations de patients (principalement la Ligue contre le cancer et l’ARC pour 60 M€/an).

Le premier Plan cancer a, certes, permis quelques avancées. La restructuration de la lutte contre la maladie a notamment donné « une cohérence à de nombreuses initiatives antérieures : réseaux, soins à domicile, soins palliatifs, accès aux soins de support, prise en compte de la douleur et soutien psychologique et social, kinésithérapie, nutrition ».

Le plan a aussi permis de mettre en place un dépistage généralisé du cancer du sein, de réduire par deux les délais d’attente pour un examen, de mieux rembourser les soins esthétiques après une chimiothérapie, d’améliorer les vaccins contre le cancer du col de l’utérus.

Mais « un tiers seulement des 70 mesures du [premier] Plan cancer [ont] été pleinement réalisées ».

Augmenter encore les dépenses

De même, l’objectif affiché lors du lancement était la diminution de 20% de la mortalité en cinq ans. Il a fallu déchanter. Cet objectif était finalement « trop ambitieux voire irréaliste. Il n’avait probablement pas fait l’objet d’études préliminaires de faisabilité », dit un rapport de la Cour des comptes paru en juin 2008.

Le nombre des cancers ne diminue pas. La maladie augmente même de 1 % par an chez les enfants.

Face à cela, on sait augmenter, encore et toujours, nos dépenses.

Durant le Plan, un effort important a été réalisé pour la mise à niveau du  parc d’appareils de diagnostic et de suivi des cancers – IRM, scanner, TEP  (tomographe à émission de positons) – et d’appareils de radiothérapie : en moins de cinq ans, la France a acquis plus de 70 Pet-scan, plus de 180 IRM et plus de  180 scanners.

Les industriels de la santé, eux, se frottent les mains. Ils trouvent « positif » le bilan du premier Plan cancer. Le 30 septembre 2008, Christian Lajoux, président du Leem (les Entrepises du médicament) et du Leem Recherche, affirme notamment que « l’ambition a littéralement boosté l’innovation dans ce domaine : plus de 200 projets de recherche ont été financés et 700 équipes de chercheurs travaillent sur des programmes qui vont de la découverte des gènes de prédisposition à la mise au point de tests diagnostiques. A côté des quelques très grandes associations comme la Ligue contre le Cancer ou l’ARC, il en existe un grand nombre – plus de 450 – dont le rôle est souvent fondamental dans la lutte contre le cancer. Enfin, il nous faut investir dans les approches récentes les plus prometteuses : génétique et génomique, thérapie cellulaire, thérapie génique, nanotechnologies, biologie des systèmes… et concentrer nos efforts sur le développement des biobanques et sur quelques plates-formes de haute technologie ».

Le système de recherche français comporte près de 1 000 unités estampillées « cancer » qui sont intégrées dans diverses instances officielles (Inserm, CNRS, Commissariat à l’énergie atomique, etc.) et environ 4 000 scientifiques qui travaillent dans ce domaine.

Pour le traitement, en 2007, 1 468 établissements de santé prenaient en charge des malades atteints de cancer.

Pour quelle efficacité?

On accroît sans cesse les sommes consacrées à lutter contre ce mal, mais sans se soucier vraiment de l’efficacité de ces dépenses. L’important est de montrer que l’on dépense. L’évaluation, en effet, n’a pas été le point fort du premier Plan. La création d’un dispositif ad hoc était pourtant prévue à l’origine mais n’a pas été concrétisée. « L’état actuel des connaissances médico-économiques ne permet pas de mesurer l’impact en termes d’incidence, de taux de survie ou de mortalité que nous pouvons attendre d’une augmentation des ressources financières allouées », regrette la Cour des comptes dans son rapport. La quasi-absence d’indicateurs de suivi (d’activité, financiers…) et de résultats a rendu  l’évaluation du Plan cancer plus qu’incertaine.

De même, la France ne dispose toujours pas, à l’inverse de ce qui se passe dans d’autres pays, de registre national du cancer. Outre la description des cancers, ce type de documents permet de mener des recherches étiologiques, d’évaluer la qualité des soins et l’efficacité des campagnes de dépistage. Le pays dispose seulement de 21 registres qualifiés : 10 registres généraux couvrant 11 départements ; 11 registres spécialisés dont 9 « registres d’organes » et 2 registres nationaux de l’enfant couvrant l’ensemble des cancers survenant avant l’âge de 15 ans. « La totalité du territoire français est encore loin d’être couverte et les registres, malgré leur intérêt, n’ont jamais bénéficié d’un fort soutien en moyens et en personnel spécialisé ». En 2006, l’objectif était d’atteindre une couverture de 15 % de la population française par les registres généraux…

A quand une vraie prévention ?

Les satisfécits sont pourtant nombreux autour de la mobilisation. Et très peu osent dire clairement que ces plans ont en fait échoué. Il ne faut surtout pas désespérer les citoyens. Alors, on continue à se gargariser de mots : « plan novateur et exemplaire, nouvel élan, nouvelle ambition, progrès de la recherche, meilleure prise en compte des inégalités, etc. » Mais la réalité impose ses faits bruts, toujours près de 150 000 morts annuels et 800 000 personnes vivant avec un cancer. Un scandale pour notre société, puisque la plupart de ces cas sont évitables.

À quand une vraie mobilisation donnant la priorité à une prévention digne de ce nom ? Selon un rapport des deux agences fédérales américaines en charge du dossier, « on peut estimer que jusqu’à 2/3 des cancers sont liés à des causes environnementales ». Environnemental est à prendre ici au sens large : mode de vie, alimentation, travail, pollution intérieure, pollution extérieure, produits cosmétiques ou d’entretien… Jusque là, les autorités  se sont concentrées sur le tabac et l’alcool. Mais de nombreuses voix s’élèvent pour qu’on aille au-delà de la lutte contre ces deux poids lourds : éducation alimentaire, amélioration de l’hygiène au travail, précaution accrue vis-à-vis des nombreux produits chimiques de notre environnement, des rayonnements électromagnétiques… D’autres, comme le Dr David Servan-Schreiber, vont plus loin et appellent chacun à prendre soin de son terrain, pour stimuler ses défenses naturelles.

plan cancer prevention anticancer

« Nous avons tous un cancer qui dort en nous »

David Servan-Schreiber est médecin psychiatre. Atteint d’un cancer du cerveau, il part à la recherche de tout ce qui pourrait l’aider à lutter. Et contrairement à ce que lui disaient ses confrères cancérologues, il découvre qu’il peut par lui même contribuer à la guérison et que ces méthodes sont également efficaces pour la prévention. Car le cancer est souvent là, latent mais indétectable. En soignant le terrain, on l’empêche de se développer.  Il relate son expérience et partage ses découvertes dans Anticancer (Robert Laffont, 2007), qui deviendra vite un best-seller, et sur son site guerir.fr.

 Tout ce qu’il propose est simple : adapter son alimentation, faire de l’exercice physique, méditer. Les deux premiers piliers sont maintenant bien reconnus et font partie intégrante des recommandations de l’Institut national du cancer. Par contre, bien que l’importance du mental dans le processus de guérison ait été démontrée, les méthodes qu’il évoque ne font pas encore partie de l’arsenal officiel de la prévention : guérir les blessures du passé par l’EMDR (intégration neuro-émotionelle par les mouvements oculaires), se défaire du stress par la méditation et la respiration en cohérence cardiaque…

E. L.

>> Plusieurs bilans du Plan cancer 2003-2007 ont été dressés :
Haut Conseil de la santé
Cour des comptes
Inspection générale des affaires sociales (IGAS)

>> La situation du cancer en France en 2009 (16/10/09)

>> Le Plan cancer 2009-2013, doté de 732 659 000 €