Grève de la faim à Garches : trop d’essais thérapeutiques sur les enfants atteints de cancer ?

Les quatre grévistes

Les quatre grévistes de la faim (de gauche à droite) : Isabelle, 47 ans, manutentionnaire et Charles, 50 ans, poseur de revêtements de sol, les parents de James ; Lucette, 70 ans, infirmière diplômée d’état à la retraite, grand-mère d’Eline ; Lisbeth, 57 ans, aide-soignante, maman de Corentin. PHOTO DR

« Nous irons jusqu’au bout tant que nous n’aurons pas la certitude que le service sera maintenu ici ». A l’hôpital de Garches, quatre parents en grève de la faim se montrent très déterminés à éviter la fermeture annoncée de l’unité d’oncologie pédiatrique. Un service pas comme les autres où ils ont choisi de faire soigner leur enfant au nom de la liberté thérapeutique.

La raison de la fermeture n’est pas économique ou administrative, elle est « médicale », explique l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris : «  L’AP-HP tient à ce que les patients traités dans ses services pour des cancers le soient conformément aux recommandations de bonnes pratiques, établies par la Haute autorité de santé, l’Institut national du cancer et les sociétés savantes, et dans le cadre des autorisations délivrées par les autorités de santé, ou, lorsqu’il s’agit d’essais thérapeutiques pour de nouveaux traitements, selon des protocoles évalués et placés sous le contrôle d’un comité d’éthique et d’une supervision scientifique ». Pour Loïc Capron, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP, il faut faire des choix car il n’est pas possible de proposer tous les traitements possibles, « cela s’appelle la liberté académique », a-t-il expliqué lors d’une récente conférence de presse.

Electron libre de la cancérologie française

Du point de vue des autorités sanitaires, le service de Nicole Delépine est loin d’être dans les clous. Electron libre de la cancérologie française, la pédiatre préfère une pratique plus « adaptée » à chaque patient où l’on dose les produits administrés au cas par cas. Et c’est justement ces méthodes « alternatives » uniques en France, que viennent chercher une quarantaine de jeunes patients chaque année.


Nicole Delépine, un électron libre de la… par Ouvertures

« Malgré les recommandations de l’Institut national du cancer de 2010, l’unité d’onco-pédiatrie n’a présenté aucun dossier depuis 2010 aux réunions de concertation pluridisciplinaire interrégionale (RCPI) pour chaque patient pris en charge pour un cancer  », rappelle l’AP-HP. « Ces réunions n’ont qu’un seul but : intégrer les patients dans des protocoles expérimentaux que nous refusons », se défend Nicole Delépine.

A l’occasion du prochain départ à la retraite de la professeur, âgée de 68 ans, l’annonce de l’AP-HP de fermer prochainement ce service atypique a provoqué la colère de l’association Ametist, qui défend l’unité depuis 1990. L’association a déposé une plainte pour « délaissement d’enfants » en avril dernier. Une pétition est aussi en ligne. Depuis sa création il y a trente ans, cette unité pionnière de l’oncologie pédiatrique a maintes fois été menacée de fermeture. Elle a connu plusieurs déménagements, jusqu’à son arrivée à Garches en 2004.

« Ici, les enfants bénéficient d’un suivi heure par heure lorsqu’ils reçoivent un traitement. Il y a toujours un médecin présent jour et nuit. Dans les autres unités, que nous avons tous expérimentées en tant que parents, nous ne retrouvons jamais la même approche », explique Sophie, maman d’Hugo, qui soutient les quatre grévistes.

Pour calmer les tensions, Martin Hirsch a réaffirmé que « l’unité d’oncologie pédiatrique de l’hôpital Ambroise-Paré assurera la continuité des traitements en cours pour les enfants dont la famille le souhaiterait ». Pas suffisant pour les grévistes, qui veulent une succession à Nicole Delépine.

Pression du corps médical

Lorsqu’on les interroge sur le parcours de soins de leurs enfants, les parents dénoncent les pressions du corps médical en faveur des essais thérapeutiques. Le dernier plan Cancer 2009-2013 proposait d’atteindre un taux d’inclusion de 60 % des enfants dans les essais. Celui de 2014-2019 réaffirme la volonté de multiplier par deux cet accès aux essais (jusqu’à 50 000 patients, dont les enfants) : « il s’agit poursuivre l’effort de développement de centres d’essais précoces pour une meilleure couverture territoriale (Nord, DOM) et de favoriser la création de centres dédiés aux enfants ». De son côté, « l’AP-HP réaffirme qu’aucun patient ne peut être inclus dans un essai thérapeutique ou connaître un changement de protocole de soins sans son consentement éclairé ou celui de ses parents lorsqu’il est mineur ».

Mais pour Laurence Godfrin, dont la mère est en grève de la faim pour leur fille et petite fille Eline, il serait possible d’intégrer un essai sans le savoir. Elle explique à ouvertures.net les raisons de son soutien à Nicole Delépine.


Témoignage de Laurence Godfrin, maman d'Eline… par Ouvertures

« Nous refusons que les enfants grossissent des cohortes d’essais thérapeutiques aux résultats aléatoires, insiste Nicole Delépine. C’est de plus en plus fréquent dans les centres anti-cancéreux. Or, c’est là que sont automatiquement envoyés les enfants. Par exemple, plus de 80 % des enfants traités en pédiatrie à Gustave Roussy le sont dans le cadre des protocoles de recherche clinique menés au sein de la SFOP (Société Française d’Oncologie Pédiatrique). Depuis 2003 et le premier plan cancer, la sécurité sociale rembourse à 100 % ces traitements expérimentaux avant toute démonstration du service rendu au malade, avant toute connaissance des effets secondaires indésirables. On délaisse les autres traitements éprouvés et publiés depuis 30 ans. Voilà la « bonne pratique » médicale que l’on veut nous imposer ! », martèle celle qui dénonce la « bureaucratisation » du système de soins en France.

Selon Nicole Delépine, les cancérologues ne peuvent plus soigner librement. Ils sont victimes de recommandations décidées en haut lieu par des instances où règnent les conflits d’intérêts. « Malgré l’affaire du Médiator, ces conflits sont toujours possibles car les décrets d’application permettent encore la dissimulation de liens commerciaux »…

Une médecine peu « innovante » qui ne teste pas de nouvelles molécules

Côté résultats, concernant la survie à 5 ans des enfants traités, l’équipe médicale d’oncologie pédiatrique de Garches fait état de chiffres très favorables (80 %). Mais « ces résultats affichés ne sont étayés par aucune évaluation ayant fait l’objet d’une analyse objective et/ou d’une publication dans les dix dernières années », tempère l’AP-HP.

« C’est faux et c’est du dénigrement, rétorque la pédiatre. On connaît très bien les résultats de nos traitements ici. Ils sont accessibles à tous sur nicoledelepine.fr ! On ne fait que reproduire ce qui est documenté par la littérature médicale depuis trente ans. Par exemple dans l’ostéosarcome, c’est 90 % de réussite, dans le sarcome d’Ewing idem. On sait aussi que les résultats des essais thérapeutiques menés dans les années 90 plafonnent généralement à 70 %, quand ce n’est pas seulement 50 %. Quant aux résultats des essais depuis les années 2000, on les attend toujours. Ils ne sont pas publiés malgré nos demandes insistantes. Finalement, nous sommes accusés de pratiquer une médecine peu « innovante » qui ne teste pas de nouvelles molécules ».


> L’affaire Nicole Delépine n’est pas sans rappeler celle du Dr Moulinier, ou de Martine Gardenal, qui ont dû eux aussi subir les foudres du « protocole ». Malgré tout, en trente ans, la cancérologue ne s’est jamais vu retirer son droit d’exercer la médecine. Peut-être parce qu’elle ne fait que pratiquer une médecine académique qui devient, selon elle, de plus en plus difficile à exercer. Peut-être aussi parce qu’elle bénéficie de très nombreux soutiens dans le corps médical.

Jean Michon, le président de la Société française des cancers de l’enfant (SFCE) n’a pas souhaité répondre à nos questions relatives aux essais thérapeutiques coordonnés par la SFCE.

Le tabac en Amazonie n’est pas une drogue mais une médecine

Bienvenue au marché d’Iquitos, à Bélen, passage des herboristes : ici, au cœur de l’Amazonie péruvienne, au milieu des étals de poissons et de manioc, on trouve toutes sortes de potions « magiques » et de plantes médicinales, dont certaines sont psychoactives. La feuille de coca, la liane ayahuasca, le cactus San Pedro, etc… Des  végétaux qui poussent naturellement au Pérou, réglementés sur le plan international comme des drogues et proscrits à l’exportation.

Iquitos (Pérou), au coeur de la forêt amazonienne

Iquitos (Pérou), au coeur de la forêt amazonienne

Marché de Bélen, le quartier pauvre d'Iquitos, 400 000 habitants. Photo Welovefuture

Marché de Bélen, le quartier pauvre d’Iquitos, 400 000 habitants. Photo WE LOVE FUTURE

Un peu plus loin, des étals entiers sont réservés au fameux mapacho (nicotiana rustica), tabac brun d’Amazonie, très chargé en  nicotine :  sous les yeux des chalands, des femmes roulent des cigarettes artisanales de toutes les tailles. Certaines sont même mélangées avec un peu de toey, une variété de datura, plante hallucinogène et dangereuse, que seuls les bons chamans savent préparer. On fume ça de manière très modérée ou dans le cadre d’un rituel. Pour toutes ces plantes, la culture et la vente sont légales dans le cadre d’« un usage traditionnel licite ». Les peuples indigènes bénéficient en effet d’une souplesse au niveau de la convention antidrogue de 1988 (notamment grâce à l’article 14, cf p. 250) .

Une plante maîtresse

Le tabac jouit en Amazonie d’une aura plus que positive. C’est une « plante maîtresse », une véritable panacée. Les indigènes de l’Amérique du Sud l’utilisent par voie gastro-intestinale, respiratoire ou percutanée. Le tabac peut être mâché, pris en jus ou en sirop. En pâte, en suppositoires ou réduit en poudre, c’est un remède traditionnel.

Ce tabac n’a donc rien à voir avec les paquets de cigarettes venus d’occident, estampillés « Fumer tue ». Il s’agit ici d’une plante locale, communément utilisée depuis des millénaires pour toutes sortes d’usages. Il ne viendrait pas à l’idée des guérisseurs traditionnels d’utiliser dans leurs pratiques les cigarettes des « gringos » : « C’est trop toxique », explique Ernesto Garcia Torres, « curandero tabaquero », à Iquitos. Il détaille à la caméra de We Love Future les multiples vertus du tabac traditionnel et le bon usage qu’il faut en faire.

En résumé, ce qu’il faut retenir de l’usage des « plantes psychoactives » chez les peuples premiers, c’est qu’il n’est pas à visée récréative, comme en occident.  L’instruction, l’éducation et l’information passées correctement de génération en génération permet un bon usage de ces plantes chez les indigènes. Voici quelques clés nous invitant à reconsidérer restaurer notre rapport aux cadeaux de mère Nature :

  1. Cigarettes de tabac mapacho. Photo Asociacion Icaro

    Rouleaux de tabac mapacho. Photo Asociacion Icaro

    La transformation pour l’administration, (forme « galénique »,  en médecine) doit rester artisanale : les feuilles de tabac sont simplement roulées pour être fumées. Autre exemple, les feuilles de coca, directement mâchées contre le mal des montagnes, bues en maté, ou réduites en farine pour la cuisine. La cocaïne naturelle présente dans les feuilles n’est pas la même que celle de la poudre blanche raffinée par un processus chimique. Elle agit en synergie avec les autres composants. Ainsi, on ingère un « totum » et non une partie isolée de la plante. Dans ces conditions, les indigènes ne tombent pas dans le tabagisme ni dans la toxicomanie.

  2. Il y a peu de risque de surdosage dans l’emploi traditionnel. Pour se soigner, on s’en remet au savoir millénaire du guérisseur qui maîtrise la posologie à la feuille près. Dans le cas de la coca, il n’y a pas d’effets toxiques, même si elle est mâchée quotidiennement. Au contraire, c’est un alicament primordial, riche en fer, en calcium, en vitamine A, en protéines. C’est pourquoi, en 2013, l’homme le plus âgé au monde est un mâcheur de coca de 123 ans, vivant à 4 000 mètres d’altitude, en Bolivie… 
  3. Le tabac en extrait liquide est utilisé dans les rituels du peuple murui en même temps que la coca. Ici, Ruben Medina Robledo, président de l'association indigène d'Iquitos, Curuinsi. Photo WLF

    Le tabac en extrait liquide est utilisé dans les rituels du peuple murui en même temps que la coca. Ici, Ruben Medina Robledo, président de l’association indigène d’Iquitos, Curuinsi. Photo WLF

    L’intention lors de l’emploi de ces drogues est médicinale ou culturelle. On les emploie aussi dans un but spirituel. Les plantes sont des « esprits » respectés. « Nous sommes les enfants du tabac et de la coca. Elles nous ont été données par le créateur, pour que nous cherchions par nous-même la sagesse », explique le murui Ruben Medina Robledo, président de l’association indigène Curuinsi, à Iquitos.  « C’est grâce au rituel de la coca que j’ai évité les écueils du mode de vie occidental qu’on voit à la télé », raconte de son côté Ferny, le frère de Ruben (voir la vidéo).

  4. L’éducation aux lois de la nature est culturellement inscrite dans la vie de la communauté. La connaissance intime des plantes est transmise de génération en génération. Ainsi, la répression contre les mauvais usages n’a pas lieu d’être, la posologie étant maîtrisée par tous, pour un usage quotidien bénéfique : chacun sait qu’entre le poison et le remède, c’est principalement une affaire de dose.

Petite histoire du tabac en France

Introduit en Europe par Christophe Colomb, son emploi médicinal a d’abord été apprécié et reconnu. Au milieu du XVIe siècle, le médecin personnel de Philippe II d’Espagne le déclare « médicament universel ». En France aussi, sous Catherine de Médicis, le tabac est délivré par les apothicaires sous le nom de catherinaire (voir l’histoire de la culture du tabac sur Wikipédia). Mais cette plante sera très vite l’objet de passions et de convoitises en haut lieu, bien loin de la culture paisible qu’en font les indigènes.

En France, la culture du tabac est prohibée dès 1719, avec des condamnations qui peuvent aller jusqu’à la peine de mort, car elle est réservée à la Compagnie des Indes occidentales. C’est déjà une affaire de gros sous. La culture, la fabrication et la vente sont ensuite libéralisées par l’Assemblée nationale en 1791 mais, en 1811, Napoléon rétablit un monopole d’État. En 1926, ce sont 10 milliards de cigarettes vendues par an dans l’hexagone. Le service d’exploitation industrielle des tabacs (devenu le SEITA en 1935), récupère alors le monopole. En 1938, la consommation a doublé, avec 20 milliards de cigarettes vendues en France. En 1944, les GI américains venus libérer l’Europe apportent avec eux leurs cigarettes blondes. Les marques américaines étendent leur marché aux femmes et à toutes les classes de la société et augmentent le pouvoir addictif du tabac en rendant la fumée plus facilement inhalable.

 

>> Voir aussi sur hyperdebat : Faut-il dépénaliser le cannabis ?, en partenariat avec Le choc des idées. Tous les arguments, pour aller au fond des choses.

Lilou Macé répond à Paul, à propos de l’article sur Ouvertures.net

A la suite de l’article intitulé “De ‘insécurité matérielle à l’abondance“, un lecteur a pris le soin de commenter l’article, en émettant des réserves :

“J’apprécie « Ouvertures » depuis sa création. Il me semble que votre site pourrait peut-être creuser le « sujet Lilou » (même si elle fait un coup de pub à « Ouvertures » en affichant l’interview sur la home page de son site) et ne pas simplement se contenter de présenter le personnage et ses activités.

Peut-être serait-il intéressant d’aller voir derrière les apparences? N’est-ce pas, finalement, la véritable mission « d’Ouvertures »?

Ne serait-ce que pour s’assurer, ce que je continue à espérer, qu’il n’y a pas un gros décalage entre ces apparences et la réalité….”

Voici donc la réponse de Lilou Macé, à Paul :

lilou répond à paul
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Les commentaires des fans de la page de Lilou Macé en français, ne se font pas attendre :

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Lilou Macé : de l’insécurité matérielle à l’abondance

lilou Macé

Lilou Macé, dernièrement à Toulon, pour son interview de Amma. Photo Muriel Despiau

> Le contexte actuel est rude : c’est la crise à tous les niveaux, social, économique, politique, environnemental… On ne sait pas de quoi demain sera fait.. Alors que de nombreuses personnes perdent leur job ou souffrent au travail, il reste difficile de s’abandonner au besoin d’incarner de nouvelles valeurs et de vivre pleinement la vie qui nous convient. Lilou Macé (voir ici sa biographie) apporte un témoignage réconfortant, tonique, porteur d’espoir. Nous ne devons pas douter de notre valeur (et de notre potentiel) qui ne se limite pas à un statut socioprofessionnel.

Ouvertures. Dans le chemin de la réalisation personnelle, vous racontez l’épreuve de l’insécurité matérielle. C’est une question d’actualité pour de nombreuses personnes qui vivent une période difficile ou qui ont tout perdu. Peut-on vraiment être heureux lorsqu’on n’a pas ou plus d’argent?

Lilou Macé. Beaucoup d’entre nous se retrouvent sans job, à découvert et ont du mal à joindre les deux bouts. C’est la panique. Malheureusement, ces angoisses nous font souvent prendre de mauvaises décisions. C’est donc en plein milieu de cette tornade que j’ai décidé de partager mon expérience et mes techniques. Comment gérer ses peurs et le regard de l’autre ? Comment en parler à ses amis et à sa famille? Comment s’en sortir? Comment changer d’état d’esprit? Comment retrouver la joie de vivre? C’est particulièrement difficile dans le contexte actuel où le bonheur est souvent associé au matériel. Comment, dès lors, parvenir à trouver sa juste place dans la société ? C’est un chemin plein de doutes, de questionnements mais qui, sous cette apparente mauvaise fortune, nous invite à nous réaliser personnellement et à trouver notre vraie richesse, celle que l’on ne peut pas perdre.

Comment êtes-vous parvenue à gérer les crises d’angoisse ?

livre de Lilou Macé Je n'ai pas d'argent et ça me plaitCes crises d’angoisse sont paralysantes, mais il ne faut pas rester cloîtré chez soi, se planter devant l’ordinateur. Même si on a l’impression qu’il faut agir immédiatement et trouver une solution ! La peur n’est pas un bon guide. Il est donc important de dissoudre la peur avant toute chose, et de bouger, de respirer comme me l’a expliqué Sonia Choquette lors d’une interview. Je pense qu’il est aussi important de cultiver la gratitude. Je crois que cette qualité là est vraiment la clé : je n’étais pas à la rue, j’avais de quoi manger, j’étais accueillie par ma famille en France. Petit à petit j’ai découvert que j’avais jusqu’ici le cœur fermé : je n’étais pas vraiment moi-même car j’avais peur d’être jugée. J’ai commencé à me pardonner et à accepter mes moments de faiblesse. Cela m’a permis de voir qui j’étais vraiment, sans m’identifier à la possession ou non de biens extérieurs. De là, j’ai pu accéder à mon vrai potentiel.

 Quelles sont les grandes étapes d’une transition personnelle,
selon votre expérience ?

  1. “Tout commence généralement par un déclic. C’est rapide et instantané : « Non, je ne veux plus cela !», s’écrie-t-on un jour.
  2. Il faut se pardonner, et pardonner aux autres qu’on a parfois impliqués dans nos erreurs.
  3. Accepter ensuite que nos peurs remontent à la surface le temps que de nouvelles idées et opportunités se présentent.
  4. Puis, on commence à porter son attention sur ce qui nous fait plaisir et sur ce qui nous fait du bien. On attire de belles choses.
  5. C’est le saut quantique,  un saut vers l’inconnu, on suit son intuition en toute confiance ce qui permet de vivre pleinement dans un état d’échange, de partage,  « au service de ».
  6. Résultat : c’est un peu comme si on avait cessé de s’épuiser comme un hamster courant dans sa roue. La vie apparaît alors nettement plus facile et nous pouvons retrouver tout naturellement une aisance matérielle comme un moyen d’échange et de partage”.

Vous dites que l’abondance est partout présente. Comment peut-on la voir et la vivre?

L’abondance est omniprésente! C’est en étant reconnaissants pour la moindre chose que nous accédons à l’abondance. Nous rencontrons alors la magie du moment présent. Nous tombons amoureux de la vie ! Celle-ci nous dévoile ses secrets, et tout a un sens. Lorsque nous cultivons cet état d’esprit, nous écoutons, nous suivons notre intuition, nous jouissons pleinement de la vie. Celle-ci nous comble de cadeaux, qui ne sont pas forcément des cadeaux matériels ( idée, solution, vidéo, rencontre, sourire, article, email…), mais qui peuvent aussi se présenter comme tels : des coups de pouces financiers arrivant au bon moment.

Vous avez joué la carte de la confiance en la vie?

Lilou MacéLorsque j’ai décidé de faire une tournée de douze mois d’interviews aux États-Unis, le “Juicy Living Tour”, et de créer ma propre télé, je n’avais pas d’argent. J’ai dû faire un saut quantique, vers l’inconnu. Je savais que je devais réaliser ces rêves mais je ne savais pas comment tout cela allait se mettre en place. Ce n’est qu’une fois arrivée à Santa Fé que de nombreuses synchronicités sont arrivées, « comme par hasard » toujours au bon moment. Je me suis sentie comme guidée et chouchoutée par l’Univers.

Dans cet essai, j’essaye de redonner confiance aux gens, de montrer que ce défi n’est pas un accident et que la vie leur offre en fait un cadeau pour grandir et vivre sans les chaines du doute et de la peur. Une merveilleuse surprise les attend. On a tous des talents uniques à mettre au service des autres. C’est dans cet esprit que la vie s’ouvre en grand devant nous et nous invite à vivre en toute liberté et créativité.

>> A noter : Rencontre ce week-end (9, 10, 11 novembre 2012) avec Lilou Macé à salon Atlantique Zen à Saint-Jean-de-Monts. Lilou Macé sera aussi présente au Congrès des thérapies quantiques de Reims (17-19 novembre).

>>  Pour en savoir plus sur le travail de Lilou Macé :
www.lateledelilou.com
www.juicylivingtour.com
www.Youtube.com/liloumace


Notes :
1. Sa webTV est devenue une référence sur le web et un phénomène sur Youtube avec plus de 17 millions de vidéos vues, dont environ 550 000 vidéos en moyenne vues par mois. Venant de terminer fin 2011 une tournée d’interviews télévisées de 12 mois à travers les Etats-Unis et le Canada appelée “Juicy Living Tour”, Lilou Macé a débuté en avril 2012, une deuxième tournée à travers l’Europe : Angleterre, Irlande, France, Hollande, Allemagne, Scandinavie, Pologne, Espagne, Italie, Belgique, Suisse et autres.

2. Aux éditions Trédaniel

La réponse de Lilou Macé, à Paul, lecteur d’Ouvertures.net,
qui a des doutes sur le « sujet Lilou »

lilou répond à paul

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Les commentaires des fans de la page de Lilou Macé en français, ne se font pas attendre :

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L’irrésistible essor des thérapies quantiques

marion kaplan

Marion Kaplan, bionutritionniste et organisatrice du congrès Quantique planète.

Critiquées ou adulées, les thérapies quantiques explorent de nouveaux champs de recherche dans le domaine de la santé, à l’initiative de scientifiques renommés. Elles proposent une nouvelle vision de l’univers, de la matière et du vivant, cherchant à compléter les pratiques thérapeutiques ancestrales (naturopathie, médecine chinoise…). Elles disent s’appuyer sur les découvertes de la mécanique quantique pour étayer leur légitimité.

Ces thérapies alternatives génèrent depuis trente ans des applications technologiques offrant une analyse du vivant complémentaire aux connaissances universitaires admises. Ces nouvelles perspectives de soins et de prévention sont au cœur des préoccupations de Marion Kaplan, qui organise ce congrès annuel et international pour la troisième année consécutive.

Ouvertures. Que cherchez-vous à faire en proposant ce congrès ?

Marion Kaplan. Chacun sait que la vie est un mouvement permanent, où le plus difficile est de gérer notre capacité à s’adapter. A notre époque, on doit développer de sacrées ressources intérieures et extérieures pour survivre dans un monde qui est de plus en plus parcouru d’ondes perturbatrices. Les électrohypersensibles ne parviennent pas à s’y adapter. Sans doute aurons-nous ici des solutions à proposer. Que cela soit par un rééquilibrage alimentaire, fondamental, ou par d’autres techniques de pointe. L’idée du salon n’est pas de mener des combats sur lesquels nous sommes impuissants (hausse des pollutions électromagnétiques, arrivée des OGM, problème des déchets nucléaires). Nous nous concentrons plutôt sur des solutions innovantes d’adaptation, qui intègrent les acquis des médecines ancestrales sur l’intelligence du vivant et les avancées de la recherche quantique.

Que viennent chercher au congrès (et au forum associé), les intervenants et les visiteurs ?

Crédit  : human light system

De l’information ! 80% des intervenants sont des médecins ou des thérapeutes aux spécialités très variées, qui ne trouvent pas dans leur bagage académique les solutions structurantes pour une médecine de demain. Entre eux, ils vont créer des passerelles et échanger des connaissances.

Du côté du public, qui a bien compris que la médecine actuelle doit revoir sa copie, ce sera le grand bain ! Chaque année, les participants témoignent de l’ouverture de conscience qu’ils ont pu vivre ici. Par sa philosophie sous-jacente, un tel salon peut inviter à des remises en question personnelles, aboutissant à plus de lucidité et de responsabilité envers sa propre santé, pour une meilleure prévention. Pour beaucoup, cela permet aussi de retrouver un sens aux événements qui nous touchent physiquement ou psychologiquement.

affiche thérapies quantiques congrès

Justement, la psychologie de l’individu semble importante pour les praticiens qui s’intéressent aux thérapies quantiques. Pourquoi est-ce si fondamental ?

Toute information peut avoir des répercussions sur notre psychisme puis entraîner des désordres physiques. Lorsqu’on vous annonce une mauvaise nouvelle au téléphone par exemple. Vous avez beau être tranquille chez vous dans un pays en paix, vous êtes percuté de plein fouet, au point de devoir parfois vous asseoir. Le lien entre l’état émotionnel et l’état physique est une évidence qui n’est pas suffisamment prise en compte par la médecine conventionnelle.

Quels sont les outils scientifiques proposés pour analyser l’état d’un patient ?

Illustration Guillaume Amorin

Illustration Guillaume Amorin

Côté boîte à outil, les thérapies quantiques disposent d’appareils de pointe, souvent des applications civiles issues de la recherche au sein des armées ou des agences spatiales américaines et russes. Le saviez-vous : on ne donne pas de chimie aux astronautes malades dans l’espace, c’est trop dangereux. On leur envoie des fréquences inverses à celles de la signature électromagnétique du déséquilibre. Ce n’est pas un hasard si la recherche sur les thérapies quantiques est très avancée dans ces deux pays… Après la guerre froide, elle a simplement trouvé d’autres débouchés, comme c’est le cas par exemple de l’écran anti-ondes électromagnétiques inspiré de la technologie anti-radar des avions furtifs…

En matière de santé, la science dispose aujourd’hui de moyens fiables et efficaces pour quantifier et rectifier l’état physiologique et psychique d’un individu. Ce sont toutes ces avancées, à mon avis inéluctables, que le grand public est invité à découvrir au congrès.

Comment faites-vous la différence entre appareils bidons et appareils scientifiques ?

Je teste ! Tout cela est vérifiable par l’expérience. Il existe beaucoup d’appareils sur le marché, mais on retrouve souvent la même technologie. J’en utilise plusieurs personnellement. Les résultats sont bons quand ils sont associés à un travail en nutrition et en psychologie, les appareils pouvant aider les gens à se détendre et à éliminer le stress tout en visualisant leur propre guérison. Ces appareils doivent obligatoirement s’utiliser dans le cadre d’une pratique sérieuse, dans une relation de confiance avec un thérapeute ou médecin bien formé.

Quelle définition commune rassemble les thérapies quantiques ?

Les thérapies quantiques parlent d’état vibratoire, de signature du vivant, de biorésonance et de biofeedback, où l’information perçue et gérée par un individu joue une place centrale. Ces thérapies ont l’intelligence de ne pas dissocier le corps et l’esprit. Le plan physique – mauvaise alimentation, perturbations vaccinales, exposition bactérienne ou environnementale – peut en effet avoir des répercussions sur le plan psychique, et vice et versa – traumatisme psychologique, stress chronique, etc. Toute la difficulté de la relation d’aide est d’identifier les « barrières », qui entravent la libre circulation des informations ou des bonnes fréquences qui régulent notre équilibre.

Informations pratiques. IIIe Congrès des thérapies quantiques, centre des congrès de Reims, les 17,18,19 novembre de 8 h 30 à 19 heures. Nocturnes les 17 et 18 novembre jusqu’à 22 heures  (Télécharger le programme complet). www.quantiqueplanete.com/congres/
> Espace congrès et conférences avec le Dr Konstantin G. Korotkov, le Dr Léonard Laskow, le Dr Erwin Laszlo, Pier Rubesa et Dominiques Lussan. Complet.
>Espace Forum avec conférences et ateliers, et une journée spéciale nutrition le lundi 19 novembre. Tarifs : de 80€ à 150 € (trois jours).

Des signatures électromagnétiques ou l’effet diapason

Un certain nombre de chercheurs tentent de bousculer l’approche essentiellement réductionniste de la science actuelle, qui réduit la vie et la pensée à des processus compréhensibles ultimement en termes de ses constituants matériels (cellules, macromolécules, etc.).. Une nouvelle biologie émerge, basée sur la mise en évidence et la caractérisation de « signatures électromagnétiques » complexes du vivant.

Selon le paradigme en vigueur, deux molécules ne pourraient échanger de l’information qu’après s’être « rencontrées » physiquement ou chimiquement.

Ce paradigme est battu en brèche par les travaux de Jacques Benveniste et Luc Montagnier, selon lesquels certaines molécules émettent des ondes électromagnétiques à basse fréquence qui laisseraient leur empreinte dans l’eau.

Ces fréquences correspondent à celles des ondes acoustiques. Même si elles sont inaudibles, Benveniste a montré que l’on pouvait les enregistrer simplement en se servant d’un amplificateur et de bobines électromagnétiques. Encodées sur un ordinateur, ces fréquences peuvent même être transmises par mail !

D’autres avant Benveniste, plus précisément Robert O. Becker et Cyril Smith, ont mené des recherches sur les fréquences électromagnétiques des organismes vivants. Mais l’innovation de Benveniste est d’avoir montré que les molécules et les atomes possèdent des fréquences propres et uniques, une carte d’identité en quelque sorte (une signature électromagnétique).

« C’est un terrain qui fait le pont entre la biologie et la physique et qui est basé sur le fait que les molécules et les atomes ont des vibrations. Elles ne sont pas que de la matière mais aussi des ondes. Je pense qu’on reconnaîtra, finalement, que Benveniste avait raison », a déclaré Luc Montagnier, le 27 octobre 2007, devant une caméra italienne, en marge de la conférence de Lugano (Suisse).

>> Pour aller plus loin , lire l’article complet « La biologie numérique sort la tête de l’eau », par Pryska Ducoeurjoly et sur Ouvertures « La mémoire de l’eau, et après ? »

Les citoyens veulent s’approprier la question de l’énergie

Journées énergie et territoires ruraux Tepos

Un des ateliers des journées Energie et territoires ruraux, animé par Yannick Régnier, du réseau pour la transition énergétique. Photo Pryska Ducoeurjoly

Plusieurs ateliers de réflexion autour du développement des territoires à énergie positive ont été organisés fin septembre, à l’occasion des « journées Énergie et territoires ruraux », qui se tenaient cette année dans la Biovallée (voir notre article annonçant cette rencontre). Objectif : partager les enseignements d’expérimentations locales ayant pour objet le développement des énergies renouvelables.

Parmi ces ateliers, celui consacré aux projets initiés par des habitants et des acteurs locaux. Animé par Yannick Regnier, du Réseau pour la transition énergétique, cet échange autour de plusieurs expériences a montré à quel point il est aujourd’hui difficile de porter un projet citoyen à cause des nombreux freins administratifs et financiers. « Ces expériences sont portées à bout de bras, avec beaucoup d’huile de coude ! », a prévenu en introduction Yannick Régnier.

 La centrale villageoise photovoltaïque de la Gervanne (Drôme) en panne

Au départ, c’était une belle idée : valoriser les ressources d’un territoire au profit de ses habitants. Mais développer un modèle de centrale photovoltaïque d’environ 1 000m2 de panneaux sur des toitures privées et publiques du Vercors n’est pas si simple. Pas tant à cause de l’intégration au paysage, qui a fait l’objet d’un soin particulier, mais plutôt à cause de conditions extérieures indépendantes de la volonté des habitants particulièrement motivés par le projet.

Carole Thourigny, maire de Gigors-et-Lozeron, est venue expliquer comment les acteurs locaux étaient allés de déception en déception : coûts de raccordement proposés par ERDF rédhibitoires, difficulté autour du choix du statut juridique (aucun n’étant pleinement satisfaisant), modèle économique fragilisé par la baisse du tarif de rachat de l’électricité photovoltaïque. Aujourd’hui, le projet n’est pas abandonné, mais en panne de solutions.

Ce cas soulève la dépendance des projets locaux au contexte juridique actuel, notamment le problème du monopole d’ERDF sur les travaux de raccordement ou de renforcement du réseau. Un des participants de l’atelier n’a pas hésité à évoquer les « coûts délirants » et une « prise en otage des collectivités ». Des observations qui rejoignent celles des élus de la fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR), qui a édité en 2011 un livre blanc contestant la politique d’ERDF.

Une heureuse expérience dans le Lot

La coopérative des fermes de Figeac témoigne que certains projets citoyens peuvent avoir une issue plus favorable. . Cette coopérative de 600 agriculteurs, principalement des éleveurs bovins, a développé un nouveau secteur d’activité au sein de la structure agricole : le service énergie, via la filiale Ségala agriculture et énergie solaire. Cette société par action simplifiée (SAS) regroupe 120 agriculteurs, les seuls actionnaires, qui louent leurs toitures à la SAS. Cette dernière gère une production photovoltaïque de 7,5 mégawatts répartie sur 190 bâtiments, soit une surface de six hectares. Dans le cadre de ce projet, une bonne partie des toitures a pu être rénovée et désamiantée, impliquant de nombreuses retombées économiques locales.

«Au final, les banques ont financé 100% de cette opération d’un coût total de 33,7 millions d’euros. Elles ont prêté 6,5 millions (20%) aux agriculteurs pour constituer le capital de la société et 27.2 millions (80%) à celle-ci », explique Laurent Causse, responsable du service énergie. Bilan prévisionnel de l’opération sur 20 ans : 20 euros net par m2 de toiture photovoltaïque. « Cela bénéficie directement au territoire et a permis de créer trois emplois ».

La réussite de ce projet, initié en 2006, en entraîne d’autres. Le service énergie développe une filière bois-énergie mais également un projet éolien avec les citoyens. Il a aussi pu mettre en place son propre service de maintenance, permettant l’intervention rapide de ses techniciens spécialisés. « On est devenu très pointu! », se félicite Laurent Causse.

L’épineuse question du financement

Christel Sauvage, présidente de l'association Énergie Partagée, a présenté l'outil financier du fonds d'investissement solidaire

Christel Sauvage, présidente de l’association Énergie Partagée, a présenté l’outil financier du fonds d’investissement solidaire. Photo Pryska Ducoeurjoly

En matière d’énergies renouvelables, deux constantes reviennent dans les projets émanant de la base : la motivation des acteurs et… les difficultés de financement. D’où l’idée de créer un fond d’investissement solidaire dans les énergies renouvelables : « Energie Partagée ».

« Les technologies d’énergies renouvelables sont, par nature, locales et accessibles aux citoyens. Par le levier de l’investissement solidaire, le mouvement Énergie Partagée veut permettre une réappropriation citoyenne des enjeux énergétiques sur les différents territoires et sortir le développement des énergies renouvelables de la seule logique financière, source de conflits ».

Christel Sauvage, présidente de l’association Énergie Partagée, a présenté l’outil financier de la structure lors de ces journées énergie et territoires ruraux. Cet outil permet à des porteurs de projets et des acteurs locaux de réunir les fonds propres nécessaires au lancement opérationnel d’un projet, et d’en garder la maîtrise citoyenne.

Actuellement, le fonds est « riche » de 2,3 millions d’euros (pour 1518 souscripteurs). Mais il permet aussi de proposer une aide juridique appréciable à tout nouveau projet.

Des acteurs ruraux plus prévoyants que l’État !

Jacky Aignel, madeleine Charru, Nordine Boudjelida

Clôture des journées énergie et territoires ruraux, vendredi 28 septembre. De gauche à droite : Jacky Aignel (président du réseau Rurener), Madeleine Charru (présidente du Réseau pour la transition énergétique), Nordine Boudjelida (directeur de l’Ademe Rhône-Alpes). Photo Pryska Ducoeurjoly

Bilan de ces ateliers, « la dynamique et l’élan émanant des territoires engagés dans les énergies renouvelables sont actuellement freinés par un carcan institutionnel », assure Madeleine Charru, présidente du Réseau pour la transition énergétique.

« Il y a beaucoup de motivation et d’envie de la part des acteurs locaux, mais le contexte est celui d’une société bloquée, incapable d’innover et de se développer », explique Jacky Aignel, président du Réseau européen des petites communes rurales pour la neutralité énergétique. Imaginez que nous n’ayons plus de pétrole du jour au lendemain pour une raison imprévue, rien n’est vraiment envisagé en solution de rechange. Chez les responsables de notre destin collectif, on navigue à vue. Politique du zéro stock et du flux tendu ».

« La question que nous posons au final est celle-ci : quel pouvoir l’État est-il prêt à redonner aux territoires ruraux en vue de leur maîtrise énergétique, sachant que l’État est aussi derrière EDF ? Pour les acteurs locaux, c’est actuellement un peu l’histoire du pot de terre contre le pot de fer ».

Etes-vous éclaireur, vert bâtisseur ou consophage?

consommation responsable et comportement

En s’appuyant sur huit typologies, l’enquête de l’IME montre que 47% de la population est prête pour le développement durable.

Quels sont les leviers de changement de nos comportements en faveur du développement durable ? Comment favoriser une consommation responsable ? Pour tenter de répondre à ces questions, l’Institut de Médecine Environnementale (IME) a mené une étude interdisciplinaire, allant des neurosciences à la psychosociologie, en partenariat avec Ethicity, cabinet de conseil en marketing responsable.

L’étude IME identifie des attitudes favorables, ou à l’inverse défavorables, à la consommation durable, analysant de multiples dimensions dont l’adaptabilité, l’assertivité (la capacité à être dans un rapport équilibré à soi et aux autres), la confiance en soi et en autrui, les blocages sociaux (complexes, tabous, gênes sociales…), la tendance à être « addict ».

L’IME distingue ainsi huit typologies comportementales :

1. Les Eclaireurs : 10 % (vs 10 % en 2011)
2. Les Verts Bâtisseurs : 9,8 % (vs 9,4 % en 2011)
3. Les Bio-Beaux : 15,4 % (vs 14 % en 2011)
4. Les Bonne Conduite : 11,7 % (vs 6,6 % en 2011)
5. Les Eco-Restreints : 12,4 % (vs 15,6 % en 2011)
6. Les Minimiseurs : 15,3 % (vs 17,9 % en 2011)
7. Les Perméables : 11,8 % (vs 9,4 % en 2011)
8. Les Consophages : 13,6 % (vs 17,1 % en 2011)

Pour savoir à quelle catégorie vous pensez appartenir : lire l’enquête Ethicity sur la typologie des consommateurs 2012.

Presse en ligne : pas d’argent mais… de la créativité!

aqui.fr rencontre smart médias

Le dynamique et enthousiaste Joël Aubert, directeur de l’information d’Aqui.fr, a animé les tables rondes. Ici avec à sa droite Jean-Marie Charron, chercheur au CNRS, et à sa gauche Pierre Haski, co-fondateur de Rue89. Plus loin, Laurent Cramaregeas de Sud Ouest, Yann Bouffin, ancien rédacteur en chef de La dépêche du midi. Photo Pryska Ducoeurjoly

Les quelques 200 participants de la journée “Smart médias et renaissance du journalisme”, organisé par Aqui.fr à Cenon (Bordeaux), ont affiné ensemble le tableau de la transition périlleuse que vit la presse à l’heure du numérique. Un avant-goût de la journée du syndicat de la presse indépendante d’information en ligne, le 19 octobre 2012 prochain.

Ensemble, parce que pendant toute la journée, intervenants et public étaient interconnectés via twitter sous le hashtag “rdv_aqui”, faisant progresser le débat en temps réel sur grand écran, un “live tweet” au top des trending topics sur twitter en ce 21 septembre 2012. Au terme de débats foisonnants, tenus dans une ambiance quasi familiale, on retiendra surtout l’image d’un virage à haut risque pour la presse. Une transition vertigineuse.

“On sent bien que la presse régionale est dans un entonnoir”

Douloureuse mutation que vit Sud Ouest actuellement. Le discours de présentation de Laurent Cramaregeas, au sujet de la réorganisation du travail et des tâches au sein du journal, n’a pas pu occulter la difficulté d’une telle mutation dans des structures lourdes (négociations salariales, freins générationnels, coût financier, habitudes historiques). Surtout comparé à l’extraordinaire mobilité technique du numérique et à la souplesse des nouveaux concurrents, les sites d’infos locales (comme Dijonscope, Carré d’info à Toulouse, Rue89 Strasbourg, etc), véritables aiguillons, pas toujours bien vus du monde papier.

“On sent bien que la presse locale est dans un entonnoir”, témoigne Joël Aubert, ancien directeur de la publication de Sud Ouest, qui a passé 32 ans dans cette grande “maison”. A 68 ans, le fondateur d’Aqui.fr s’est entouré de jeunes journalistes ayant “le feu sacré” malgré la sinistrose qui affecte même les nouveaux venus. “La presse en ligne n’est pas un secteur facile du tout. Nous sommes financièrement tous sur le fil. Mais nous avons au moins la liberté de faire preuve de créativité”.

Avec 300 000 visites quotidiennes sur le site SudOuest.fr, la presse locale historique a encore néanmoins sa carte à jouer, grâce à ses moyens humains. Mais les choix stratégiques seront-ils les bons? Ne faudrait-il pas mieux créer un pure player local plutôt que mettre en chantier tout un journal? Certains participants ont évoqué cette question.

Au final, l’avenir de Sud Ouest est apparu bien incertain. Comme en témoignent certains tweets parfois un peu durs : “Et pendant ce temps, plan social discuté par son conseil de surveillance” (Suzanne Galy). “Pas de “recrutement” de nouveaux correspondants à Sud Ouest… les “anciens” du papier seront réorientés sur le web” (Suzanne Galy). “Ça n’a pas l’air d’être la grosse poilade @sud-ouest…” (Hugues de Domingo).

L’épreuve du feu aussi pour les pure players

Pierre Haski, Rue89

Pierre Haski, Rue89. Photo Andrea Schmitz (voir tout l’album de la rencontre).

Le jeune secteur de la presse en ligne n’a toujours pas trouvé le modèle économique idéal. Pas sûr d’ailleurs qu’il en existe. La voie serait plutôt celle de solutions originales et variées. Ouvertures.net a présenté la sienne devant un public averti, à la fois ouvert à toute initiative nouvelle, mais demandant cependant à voir. Le secteur est en effet conscient des difficultés financières actuelles. A l’occasion de cette problématique, Rue89 s’est expliqué sur le rachat par le Nouvel observateur, “structure familiale” qui leur a permis mutuellement d’atteindre la masse critique.

Des pistes ont néanmoins pu émerger

> Développer davantage le concept marketing. Les journalistes doivent apprendre à vendre leur “marque” désormais.

> Se pencher sur la notion nouvelle de transmédia, présenté par Antoine Chotard, spécialiste de l’évolution numérique, dont les propos avant-gardistes ont atteint les limites de l’auditoire. “C’est un peu le George Clooney du #rdv_aqui. On comprend rien à ce qu’il dit mais comme il a l’air calé, on acquiesce”, dixit le trublion du live tweet, Mr Shuffle.

> Faire un travail de pédagogie auprès des annonceurs. “Leur faire comprendre l’intérêt de la publicité numérique, c’est ce que nous faisons depuis un an. Et ça commence à prendre”, explique à Ouvertures Xavier Lalu, co-fondateur de Carré d’Info sur Toulouse. Effectivement, les avantages, pas toujours perçus par le monde publicitaire, sont nombreux : faible coût, possibilité de trouver un public ciblé (local ou de telle sensibilité), fort taux de visibilité (une page vue est vue! Alors que dans un journal, il est difficile de dire si le lecteur a posé son regard sur la bonne page), accès immédiat au produit en un clic.

smart médias

Voir l’album de la journée réalisé par Isabelle Camus, (rédactrice en chef de My Global Bordeaux), sur Facebook

“Une chose est sûre, l’heure n’est plus à la concurrence mais à la coopération. Nous avons tous une spécificité. C’est ensemble qu’il faut réfléchir à notre avenir. Je souhaite que l’on se mette autour de la table et qu’on partage notre ressenti”, propose Joël Aubert, qui compte fédérer des personnes ressource pour faire émerger des solutions.

A noter. La recherche d’un éco-système de la presse en ligne sera au centre des débats du 3e rendez-vous du Spiil (syndicat de la presse indépendante d’information en ligne), le 19 octobre prochain.

Live tweet, ce qu’on a retenu

#rdv-aqui tweeter

OGM : une étude lève de sérieux doutes sur leur innocuité

Sécurité sanitaire. Des tests in vivo menés pour la première fois pendant 2 ans sur des rats nourris avec un maïs OGM tolérant au roundup (le NK603), mettent en évidence ses effets toxiques graves. La revue scientifique « Food and Chemical Toxicology »(1) vient de publier les résultats de cette étude très détaillée, réalisée par le Pr Gilles-Eric Séralini. Les “rats OGM” déclencheraient de deux à trois fois plus de tumeurs que les “rats non OGM” quel que soit leur sexe.

“Nous avons pris 10 groupes de 10 rats mâles  et 10 groupes de 10 rats femelles. Chez les mâles comme chez les femelles nous avions 1 groupe de rats témoins, 3 groupes de rats mangeant de l’OGM seul à la dose de 11%, 22%, 33%, 3 groupes de rats mangeant de l’OGM  à 11, 22, 33% pulvérisés pendant la culture par du Roundup, et 3 groupes de rats mangeant le maïs non OGM mais buvant du Roundup à trois doses : celle que l’on peut trouver dans l’eau du robinet, celle équivalente au résidus de Roundup toléré dans l’alimentation et celle correspondant à la dose susceptible d’être absorbée par les utilisateurs de Roundup”, explique Joël Spiroux, directeur adjoint de l’étude réalisée par l’équipe scientifique du Pr Séralini, interviewé par le site Passeport Santé.

Les scientifiques ont travaillé de manière quasi clandestine, cryptant leurs mails et s’interdisant toute conversation téléphonique, selon le Nouvel Observateur.

“Le premier résultat inattendu est que les premiers rats sont morts à 4 mois, alors que les durées d’études réglementaires sont limitées à 3 mois !”

tous cobayes- film de JP Jaud> Voir l’interview de Joël Spiroux, directeur adjoint de l’étude réalisée par l’équipe scientifique du Pr Seralini, sur le site Passeport Santé.

> Lire aussi le communiqué de presse de l’association Générations futures.

> Voir les photos des rats de l’étude… issues du film “Tous Cobayes ?”, dont la sortie est prévue le 26 septembre prochain.

1. Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize”. Food and Chemical Toxicology, Séralini G.E. et al. 2012

Expérience Biovallée : voyage en territoire durable

Biovallée

Photo Noak Carrau, Communauté des communes du Diois.

Ouvertures. A l’occasion des deuxièmes rencontres nationales « Énergie et Territoires ruraux », la Biovallée présentera un objectif ambitieux en matière de production d’énergies renouvelables : dès 2020, vous souhaitez couvrir les consommations énergétiques des ménages (hors transport). Mais peut-on vraiment couvrir tout un territoire, pas seulement un quartier, avec les énergies alternatives ?

Philippe Méjean, chef de projet Biovallée

Philippe Méjean, chef de projet Biovallée.

Philippe Méjean. C’est tout à fait possible mais l’idée n’est pas de régler définitivement la question par l’implantation de cinq ou six grands parcs d’éoliennes, ce qui serait en soi largement suffisant pour y parvenir. Nous souhaitons d’abord procéder à des économies d’énergie afin de diminuer la facture des ménages. Biovallée a par exemple lancé l’opération DORéMi (dispositif opérationnel de rénovation de la maison individuelle) en proposant aux particuliers de concevoir la rénovation énergétique de leur maison. Les artisans locaux sont invités à se fédérer pour proposer une offre groupée; Biovallée les aide à se former pour que leurs prestations soient optimales. L’objectif est de réaliser dix chantiers pilotes sur le territoire Biovallée pour diviser par quatre en moyenne les consommation d’énergie. Mais aussi de diminuer par deux les coûts de rénovation de l’habitat privé pour la rendre accessible au plus grand nombre.

Parallèlement, vous voulez devenir un territoire produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme ?

carte de la Biovallée

↑ Fiche d’identité et historique de Biovallée : cliquez sur l’image.

Dès 2020, grâce au développement des énergies renouvelables sur notre territoire, nous espérons couvrir la consommation des ménages par une production équivalente en énergies alternatives diversifiées (aussi bien en taille qu’en type d’énergie). A l’horizon 2040, nous visons une production énergétique verte égale à 100% de nos besoins totaux : ménages, transports, activités économiques. Devenir un territoire à énergie positive, tel est l’objectif à terme que nous partageons au sein du réseau Tepos.

Deuxièmes rencontres Énergie & territoires ruraux

Biovallée et le jeune réseau « TEPOS » des Territoires à Énergie Positive souhaitent faire entendre la voix de la ruralité dans le grand débat national sur la transition énergétique.
Pendant trois jours, du 26 au 28 septembre 2012, les rencontres nationales Énergie & territoires ruraux accueilleront pas moins de 400 élus, experts et citoyens.
Les participants proposeront de mutualiser leurs compétences pour couvrir les besoins énergétiques des territoires ruraux par les énergies renouvelables. Dans le cadre d’ateliers, ils formuleront des propositions.
Delphine Batho, ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie est invitée à conclure cet événement.
Info pratiques : www.biovallee.fr

Biovallée, c’est un territoire rural où la voiture s’avère indispensable… quelles parades a-t-on imaginées et mises en place dans la logique des économies d’énergie ?

la motte-chalancon

La Motte-Chalancon, un petit chef-lieu de canton. Photo Noak Carrau, Communauté des communes du Diois.

Les déplacements représentent un tiers de notre consommation énergétique. On ne pourra pas, en effet, se passer la voiture dans certaines zones reculées. Mais développer des solutions économes reste à notre portée autour de l’axe principal de la vallée : grâce à internet et au co-voiturage de proximité (le site web du département de la Drôme est lancé cette semaine), grâce à des animations pour faire connaître ces solutions au grand public, grâce aussi à la mise en place d’aires de stationnement spécialement dédiées, à l’optimisation des transports collectifs, au développement de la fibre optique pour le télétravail ou pour économiser un certain nombre de déplacements.

Comment cette question des transports est-elle prise en compte dans votre réflexion sur l’aménagement du territoire ?

ecosite val de drôme à Eurre

L’écosite du Val de Drôme, à Eurre, ouvre ses portes les 28 et 29 septembre prochain.

Nous essayons de développer l’emploi en tenant compte de l’accès de proximité aux services et à l’habitat. Une manière aussi de préserver nos espaces agricoles et naturels. Un premier écosite, à Eurre, a été aménagé, trois autres sont en cours à Die, Livron et Loriol. Un cinquième écoparc d’activités est en projet à Aouste. Nous essayons par ailleurs de pousser aussi loin que possible l’excellence environnementale de ces parcs dans leur gestion quotidienne : proximité de bourgs centres et des gares, services aux salariés (restauration bio et/ou locale, paniers d’Amap…), aux entreprises (gestion mutualisée des déchets, gardiennage, conciergerie d’entreprise…). Un système de management environnemental type ISO 14 000 sera mis en place.

Comment les habitants prennent-ils part au projet Biovallée ?

Comme le dit Jean Serret, président du comité de pilotage, Biovallée existe aujourd’hui du fait du nombre d’initiatives individuelles et collectives réussies en matière de développement durable. Le territoire était déjà leader en agriculture biologique, grâce à des pionniers qui avaient fait ici ce pari dès les années 70. Le mérite leur revient. Idem sur les énergies renouvelables, avec trois fois plus de particuliers qui sont équipés, par rapport à la moyenne régionale.

biovallée agriculture bio

Photo Noak Carrau, Communauté des communes du Diois.

Les citoyens et les entreprises restent étroitement associés aux phases d’élaboration de nos divers projets (réunions publiques, forums, réunions de travail avec les conseils locaux de développement…). Toute structure peut s’approprier la marque Biovallée®, dans la mesure où une partie des mesures de la charte sont mises en œuvre. Biovallée n’est pas une marque exclusive, mais inclusive. Toute action nouvelle allant dans le sens de la charte peut y être ajoutée et donner droit à l’utilisation de cette marque qui n’est pas figée.

Sur la base du volontariat, chacun est amené à « faire sa part », dans la mesure de ses possibilités et avec un rythme adapté. Enfin, dans la communication au quotidien, nous nous appuyons bien sûr sur de nombreux relais de la société civile qui croient en cette démarche.

Biovallée, ce sont aussi et surtout des élus qui ont cru et financé le projet. Au-delà des clivages politiques ?

Jean Serret biovallée

Jean Serret, président de la communauté du Val de Drôme et du comité de pilotage de Biovallée.

Des communes de différents bords politiques se retrouvent dans le projet autour de la gestion durable du bien commun. L’expérience Biovallée s’inscrit au-delà des couleurs et montre que sur un certain nombre de questions les clivages peuvent être dépassés. Nos projets trouvent des financements sur leurs lignes de crédits générales auprès de l’État, de l’Europe et du département. La Région a multiplié par trois son soutien financier pour nos contrats de territoire. Le projet Biovallée fait partie des sept Grands Projets Rhône-Alpes (GRPA). Elle y consacre 10 millions d’euros entre 2009 et 2014.