Smart médias: quelle renaissance pour le journalisme?

smart médias et renaissance du journalisme«  Smart Médias et Renaissance du Journalisme », le thème du second rendez-vous annuel proposé par l’Association des Amis d’Aqui et le site aqui.fr évoquera la question essentielle de la qualité de l’information, à l’heure où les nouveaux outils envahissent notre vie quotidienne et structurent nos comportements. Avec le souci de donner la parole aux jeunes journalistes et aux citoyens.

Ouvertures.net participera à l’événement, au cours d’une table ronde sur le thème : «Information : les relations renouvelées avec les citoyens».

Quel avenir pour la presse locale en ligne?

Un échange prometteur s’engagera à ce sujet entre quelques uns des professionnels au cœur de cette mutation décisive au sein du métier de la presse écrite (qui doit désormais tenir compte d’une nouvelle forme de presse écrite : la presse en ligne).

Cette mutation du métier sera abordé “avec ceux qui comme Pierre Haski fondateur de Rue 89, Sabine Torrès éditrice de Dijon Scope, occupent le devant de la scène sur le net ou ont l’ambition d’y accéder comme Xavier Lalu, créateur de Carré d’info à Toulouse. Et ceux qui, comme Patrick Venries directeur de la publication, à la tête de la rédaction de Sud Ouest s’activent pour la mettre en œuvre. Jean-Marie Charon et Erwann Gaucher apporteront à ce débat le fruit d’une observation approfondie”, explique Aqui.fr.

> Trois questions à Joël Aubert, Directeur de l’information du site Aqui.fr

Joël AubertOuvertures.  Les citoyens sont nombreux à ne plus se reconnaître dans les médias comme en témoigne l’émergence du journalisme citoyen grâce à l’outil internet. Cette question de la crise des médias sera-t-elle abordée au rendez-vous  que vous proposez ?

Joël Aubert. Elle ne le sera pas directement mais elle sera nécessairement évoquée dans la table ronde consacrée à la question de l’hyperlocale. L’hyperlocale s’intéresse à la façon de rendre compte de la vie des gens et aux associations de la démocratie locale. La place du citoyen dans la construction de l’information de proximité y sera abordée, notamment à l’aune de la crise actuelle des médias.

Comment la presse en ligne régionale peut-elle contribuer à redonner de la crédibilité à la profession?

D’abord, en se mettant à l’écoute de la vie des gens, en les abordant avec l’humilité nécessaire à la pratique de notre métier. Assez de surplomb ! Une nouvelle disposition d’esprit est plus que jamais indispensable dans un monde et une société si complexes que nous croyons tout savoir alors que nous ne savons pas grand chose. En même temps, gardons-nous de tirer à boulets rouges sur les institutions ; faisons notre travail, y compris pédagogique. Chercher, dire, présenter plutôt que dénoncer sans autre forme de procès.

Qu’attendez-vous des débats qui se tiendront devant les citoyens?

Nous en attendons un partage de connaissances, de savoirs, d’ouverture, de retours aussi. C’est pourquoi j’ai souhaité que les associations puissent être là pour s’informer et nous informer. Si elles le veulent.

> « Smart Médias et Renaissance du Journalisme »,
Vendredi 21 septembre 2012
Rocher de Palmer, Cenon, Gironde

Gaz de schiste : le nouveau docu de Josh Fox

« En 18 minutes, le nouveau documentaire “Le ciel est rose” de Josh Fosh fait le parallèle entre les méthodes de l’industrie gazière pour promouvoir le gaz de schiste et celles de l’industrie du tabac dans les années 50 : “Vous pouvez fumer sans risque pour votre santé” », relate DD Magazine, le magazine du développement durable.

« Josh Fosh a été nominé aux Oscars pour son film Gasland, le documentaire de référence contre l’exploitation des gaz de schiste. Le monde entier a désormais en mémoire ces images d’un habitant d’une zone d’exploitation de gaz de schiste qui enflamme l’eau de son robinet avec un briquet : la preuve que le gaz et son cortège d’hydrocarbures remonte dans les nappes phréatiques, nous dit Josh Fosh. Dans “The sky is pink”, en français “Le ciel est rose”, Josh Fosh revient sur cet épisode, dont les représentants de l’industrie ont déclaré qu’il s’agissait d’un faux, puis d’un phénomène naturel qui n’aurait rien à voir avec l’exploitation des gaz de schiste dans la région ».

Pour voir la vidéo : ddmagazine.com

Bientôt la conférence environnementale

Rassemblement pour la planète. Fédération d’ONG dont les membres fondateurs sont Ecologie sans frontière (ESF), Générations Futures, Greencross, Respire, Robins des Toits, le Réseau Environnement Santé et Sea Shepherd, le Rassemblement pour la planète participera à la conférence environnementale des 14 et 15 septembre prochain, organisée par le gouvernement.

Le mouvement présentera propositions du rassemblement pour la planète en avant-première, mardi 11 septembre prochain, lors d’une conférence de presse. Un premier succès de la création du Rassemblement est d’avoir obtenu que le thème « Santé Environnement » soit retenu par les organisateurs de la conférence au même titre que biodiversité et énergie.

Pour le Rassemblement, l’enjeu de la conférence environnementale est d’amorcer la transition écologique dans 3 domaines majeurs : énergie, biodiversité et santé.

 

L’association Lyme sans frontières reçue au ministère

L’association Lyme Sans Frontières a été reçue lundi 3 septembre 2012 au ministère de la santé, à Paris, à la suite de la demande d’audience qu’elle a formulée le 22 juin dernier à Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé.

«L’objet de cette demande concernait le déni relatif à la borréliose de Lyme et aux maladies vectorielles à tiques (MVT) en France. Laurent Chambaud, conseiller, chef du pôle santé publique et sécurité sanitaire au Cabinet de Madame Touraine, a reçu la délégation constituée :

– de plusieurs médecins cliniciens dont certains font référence en France et à l’étranger sur ce sujet de la Maladie de Lyme et des MVT de par leur expertise de terrain et leurs publications médicales internationales;
– de  Viviane Schaller – la biologiste alsacienne actuellement aux prises avec l’administration française pour non application des protocoles consensuels de sérodiagnostics, et à qui l’on reproche de « trouver trop de sérologies de Lyme positives »;
– de Judith Albertat, présidente de l’association LSF».

Pour en savoir plus sur la réunion. 

Etats-Unis : la bataille du lait cru prend de l’ampleur

Alors que l´Union européenne a su conserver la légalité du lait cru, notamment grâce aux pressions de la France (le pays aux 250 variétés de fromage!), il en va tout autrement aux États-Unis. Depuis la découverte de la pasteurisation, ce produit naturel et vivant est victime d´une réputation d´insalubrité. Sa commercialisation a été interdite dans de nombreux États.

Fait grave, de nombreux cas de répression à l´encontre des producteurs de lait cru sont rapportés par les associations citoyennes. Parmi les récentes affaires emblématiques, celles de James Stewart, responsable de la coopérative de produits fermiers Rawesome foods, plusieurs fois arrêté dans des conditions musclées ces dernières années, et même torturé pendant plusieurs jours selon le site de référence Natural News en mars dernier Une information basée sur le témoignage du principal intéressé, difficile à recouper.

Ouvertures revient sur la « bataille du lait cru » qui se déroule actuellement au pays de l´oncle Sam, avec une interview de Anji Sandaje, qui anime la page Raw Milk sur Facebook.

Ouvertures. Sorti en 2011, le documentaire engagé Farmageddon, de Kristin Canty, relate le harcèlement dont sont victimes quelques producteurs de lait cru américains, et par extension les coopératives associatives qu´ils fournissent, parfois fermées par les autorités sanitaires. Le contexte législatif aux États-Unis sur le lait cru est-il à la répression?

anji sandaje

Anji Sandaje, animatrice et créatrice de la page Raw Milk (lait cru) sur Facebook.

Anji Sandaje. Chaque État possède ses propres lois sur le lait cru. Certaines sont plus restrictives que d´autres. L´association Farm-to-consumer a dressé une carte où l´on voit en rouge les États qui ont rendu illégal son commerce. Ces États sont souvent le fief de grosses industries laitières. Par exemple, le Wisconsin est l´un des plus gros producteurs industriels de produits laitiers aux États-Unis. Il faut aussi préciser que le pays se classe au second rang mondial pour la production laitière, ceci explique selon moi, la position de l´USDA (le département américain de l´agriculture). Ce dernier a déclaré qu´il souhaitait éradiquer la consommation de lait cru aux États-Unis d´ici 2020.

Farmageddon expose la manière avec laquelle les services sanitaires et policiers opèrent. Descentes impromptues, responsables d´établissements menottés, interrogatoires et saisies sous la menace d´une arme. Certains agriculteurs produisant du lait cru sont simplement accusés de fraude financière ou de défaut de licence, mais ils sont visiblement traités comme des criminels. « Welcome in America » ?

C´est quelque chose de choquant pour nous aussi Américains. Mais beaucoup de personnes n´y croient toujours pas, ils pensent à des canulars. Ce type de raids durent maintenant depuis plusieurs années. J´en ai pris connaissance en 2008, mais d´autres affaires ont eu lieu auparavant comme le montre cette chronologie mise en ligne sur le site Natural News.
Au départ, quand cela a commencé, les gens n´en entendaient pas parler. Toutefois, le gouvernement américain devient de plus en plus militant dans sa mise en application des lois de sécurité sanitaire, et le public commence à y prêter davantage attention.

Des contrôles manu militari dans les fermes américaines productrices de lait cru (source: Farmageddon, documentaire de Kristin Canty) : “M. Nolt, reculez, svp, et laissez-nous faire notre travail.”

Est-ce un phénomène marginal ou courant ?

Ces raids se produisent dans à peu près tous les États. Et pas seulement à propos du lait cru. Par exemple, il y a un an, au Nevada, des agents officiels ont investi un repas à la ferme destiné à lever des fonds et fait jeter tous les plats avant de verser de l´eau de Javel dessus.
Egalement, il y a quelques années en Pennsylvanie, une église locale s´est vue confisquer toutes les tartes maison lors d´une vente pour collecter des fonds. On ne compte plus les stands de citronnade tenus par les enfants qui ont été démontés par les officiels en santé publique pour non présentation d´une licence de vente (la vente de citronnade, appelée « lemonade » aux Etats-Unis, est une tradition chez les enfants, mais elle devient de plus en plus difficile à pratiquer, apparemment pour des raisons de concurrence commerciale, ndlr).

Comment expliquez-vous cette répression sur le lait cru alors que son commerce est autorisé dans plusieurs États ?

Je pense que la vraie raison à tout cela est que l´industrie laitière et le lobby pharmaceutique ont une certaine influence sur ceux qui font la loi. Ils se plaignent de la compétition des fermes qui font de la vente directe et des gens qui prennent en main leur santé en faisant leur propre médication par un régime alimentaire sain.
Maintenant que ces raids sont davantage médiatisés, la colère commence à monter chez les Américains. C´est pourquoi le Tea Party et d´autres courants issus de la base, qui font la promotion de la liberté américaine, gagnent en popularité. Mais les médias ont tendance à les discréditer et à laisser penser qu’ils manquent de soutien.

Où en est la mobilisation citoyenne ?

Lentement, les gens deviennent conscients du problème grâce à des documentaires comme Farmageddon, grâce à l´association Raw milk freedom riders ou à la fondation Weston A. Price, grâce aussi à des blogs comme the Complete patient, the Bovine, Real food media, Max Kane, et Hartke Online. Sans oublier les réseaux sociaux, dont ma page Raw Milk. Le Raw milk freedom riders a organisé de nombreux événements de protestation et de sensibilisation. L´organisation s´est associée au Lemonade freedom day, créé par Robert Fernandes en réaction au durcissement de la loi contre les stands de limonade. D´ailleurs, vendredi et samedi derniers (17 et 18 août 2012), ils ont appellé à un grand rassemblement de protestation nationale (voir le programme).
La Farm food freedom coalition (la coalition pour la liberté de l´alimentation de ferme) a organisé le premier événement Freedom riders en novembre 2011. Un convoi de lait cru s´est rendu de Pennsylvanie au Maryland. Cette caravane composée de mères de famille a ensuite rejoint un rassemblement devant le siège de la FDA (la Food and Drug Administration) à Silver Spring, dans le Maryland, où ont été distribués du lait et des cookies.
La FDA a ensuite rendu publique la déclaration suivante : « La FDA n´a jamais pris, et ne prendra pas, de mesures coercitives contre les particuliers qui achètent et transportent du lait d´un État à un autre, s´il s´agit de leur consommation personnelle ». Depuis, de nombreuses manifestations ont pu être organisées à travers tout le pays.

Descente armée à la coopérative de produit fermiers Rawesome Food

Descente armée à la coopérative de produit fermiers Rawesome Food, en 2010, en Californie.

Comment vous êtes-vous personnellement impliquée dans la défense du lait cru ?

J´ai été élevée au lait de vache et j´ai recommencé à boire du lait cru en 2002, après des problèmes de santé et d´infertilité pendant plusieurs années. Cela m´a pris un an pour trouver un fournisseur de lait cru, et c´était illégal à ce moment-là. Le lait cru fait partie des solutions qui ont amélioré ma santé.
Quand j´ai ouvert un compte facebook personnel, j´ai voulu cliquer « J´aime » sur une page Raw Milk. Mais elle n´existait pas, alors je l´ai créée ! Peu après j´ai entendu parler de l´affaire Michael Schmidt et des descentes dans sa ferme au Canada. J´ai commencé à poster des billets sur les opérations de répression ou sur les bénéfices du lait cru.
Après quelques mois, la page a décollé et en deux ans elle a les 10 000 fans. Elle en compte aujourd´hui près de 17 000. Nous atteindrons sans doute les 20 000 d´ici la fin de l´année. Enfin, j´ai aussi participé à la création de l´Alliance pour le lait cru (ARMi) et de la coalition Farms (Families and farmers alliance for real food and market sovereignty).

 

>>> L´Amérique parviendra-t-elle à sauver le lait cru ? Ce dossier rappelle de nombreux autres combats pour la liberté de choix des individus en matière alimentaire : le droit à manger des aliments sans pesticides ou sans OGM par exemple. Les défenseurs du lait cru font valoir leur droit à consommer ce produit frais, qu´ils estiment sain et bon pour leur santé, à la différence, selon eux du lait pasteurisé. Mais ils sont rattrapés par les arguments des experts de la sécurité sanitaire qui estiment au contraire que le lait cru représente une menace pour les consommateurs, ce qui est loin d´être prouvé, bien au contraire, lorsque les vaches sont en bonne santé, grâce à des conditions d´élevage saines (élevage extensif plutôt qu´intensif) et à une nourriture naturelle (à l´herbe plutôt qu´aux granulés).
On retrouve dans l´affaire du lait cru le dogme de l´hygiénisme qui ne distingue pas les bonnes et mauvaises bactéries potentiellement présentes dans un lait de vache. A ce titre, faudra-t-il aussi bientôt pasteuriser le lait maternel des femmes et leur interdire la tétée ?

Le Gnis, une interprofession qui fait sa loi ?

Les procès contre l´association Kokopelli, spécialisée dans les semences de variétés anciennes, de la part du Gnis, de Graines Baumaux et de l´Etat, révèlent tous les enjeux qui gravitent autour d´une petite  graine : liberté de commerce, autonomie des paysans, biodiversité. Mais bien que défendant ces louables causes, Kokopelli pouvait difficilement s´en sortir face à une législation taillée sur mesure pour et par les gros semenciers.


Le site du groupement interprofessionnel des semences.

Le Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis) défend les intérêts des semenciers. « Le secteur des semences est soumis à une pression réglementaire qui dépasse souvent le contexte professionnel. L´une des missions du Gnis est que les législateurs européen et français prennent en compte les préoccupations de la filière sur ces sujets », écrit le Gnis sur son site. Mais entre les professions représentées par le Gnis et les activités de Kokopelli, il y a un fossé.

Le cadre légal de l´interprofession agricole date de 1975. On le doit à Jacques Chirac, premier ministre, très sensible à la défense du monde paysan (version FNSEA…). Le statut d´interprofession agricole accorde un privilège de taille : la possibilité de faire appliquer ses propres lois au plan national. « Un accord conclu dans le cadre d’une organisation interprofessionnelle reconnue peut, à la demande de l’interprofession, être rendu obligatoire, par arrêté interministériel, à l’ensemble des membres des professions couvertes par le champ de l’interprofession : il s’agit, dans ce cas, d’un accord étendu ».

Ceci explique pourquoi la réglementation des semences est plus favorable (comme le montrent les déboires de Kokopelli) aux fabricants de semences industrielles.


Photo : Pr.D.

Ces derniers visent à élaborer des semences à haut rendement, dans des conditions « biotechnologiques ». Elles sont souvent dépendantes des intrants chimiques et de plus en plus manipulées, avec des capacités de reproduction moindres dans le champ (souvent des hybrides F1). L´intérêt des membres actifs du Gnis est que leurs clients rachètent chaque année des graines, afin d´amortir les coûts des certificats d´obtention végétale (COV) et de l´inscription au catalogue officiel. Cela restreint de fait le droit des paysans d´utiliser les semences issues de leur récolte.

Mais dans la même profession, d´autres semenciers, plus petits donc non représentés, travaillent « à l´ancienne » autour d´intérêts non moins louables : la biodiversité, l´autonomie des agriculteurs, la perpétuation du savoir-faire ancestral d´adaptation des semences (par la sélection massale), la satisfaction des consommateurs exigeants en termes de qualité gustatives ou nutritionnelles. Ils déplorent l´élimination de la concurrence des semences paysannes à cause de l´obligation de l´inscription au catalogue officiel.

Où sont les juristes ?

La loi est-elle bien faite dès lors qu´elle a été rédigée en amont par les juristes du Gnis ? Pas forcément, sous-entendait Nathalie Kosciusko-Morizet, devant une opinion publique sensible aux déboires de Kokopelli (en plein Grenelle de l´environnement).

« L´Etat ne dispose pas de juristes spécialisés dans le droit de la semence. D´ailleurs aucune chaire d´enseignement n´y est consacrée, déplore Guy Kastler, chargé des questions juridiques du Réseau Semences paysannes. C´est pourquoi l´État a tendance à renvoyer ses interlocuteurs, comme les rédacteurs de la loi ou les magistrats, vers la meilleure source à sa disposition, la compétence des juristes du Gnis… »

Le Gnis est le partenaire privilégié de l´État dans les négociations en cours à Bruxelles sur la nouvelle réglementation semences. Est-ce bien normal ? En février 2011, la confédération paysanne soulevait que « le gouvernement a désigné le représentant du Gnis pour défendre la position française sur les droits des agriculteurs lors de la prochaine réunion du Traité international sur les semences ».

Dernièrement, dénonce Kokopelli, « le ministère de l´agriculture a dépêché l´une des collaboratrices du GNIS, Isabelle Clément-Nissou, auprès de la Commission Européenne (DG SANCO), afin de rédiger le projet de loi sur les semences ! ». Cette personne connaît bien les préoccupations et le fonctionnement du ministère puisqu´elle y travaillait auparavant. «Les conflits d´intérêts qui consistent à permettre à l´industrie d´embaucher d´anciens hauts fonctionnaires afin d´utiliser à son profit leur parfaite maîtrise des rouages règlementaires, à confier la représentation de l’État ou la rédaction des textes règlementaires à des représentants de l´industrie privée, ou encore à nommer ces représentants du privé à des postes publics, ne sont pas réservés aux secteurs des médicaments ou des OGM », fait remarquer Guy Kastler.

Le droit de contrôle par délégation d´État

La Répression des fraudes elle-même n´a pas les ressources humaines nécessaires pour effectuer les contrôles du commerce et de la qualité des semences. Outre le fait de s´appuyer sur les conseils du Soc (le service officiel de contrôle et certification du… Gnis), les fraudes confient directement le contrôle des professionnels des semences à des salariés du… Gnis, qui contrôlent ainsi leurs propres employeurs.

« Premier pays producteur de l´Union européenne et troisième exportateur mondial de semences, la France est également l´un des premiers pays a avoir organisé un contrôle de qualité et une certification officielle obligatoire des semences et plants agricoles, rappelle l´interprofession sur son site. En 1962, la certification a été confiée par le ministère de l´agriculture au Gnis. Cette mission est assurée par le Service officiel de contrôle et de certification, le Soc.

« Le Soc est chargé de faire appliquer les règlements arrêtés par le ministère de l´agriculture pour la production, le contrôle et la certification des semences et plants. Il s´agit d´une certification officielle de conformité de produit qui, s´appliquant aux semences agricoles, garantit leur identité et leur pureté variétales, leur pureté physique, leur faculté germinative et, pour certaines espèces, leur qualité sanitaire ». Quant à leur goût, leur qualité nutritionnelle, leur impact environnemental, ces aspects ne figurent pas dans les informations données aux consommateurs.

La jurisprudence en faveur du Gnis

Objet de 6 000 infractions relevées par la Répression des fraudes en 2004, le catalogue aux 2 000 références de Kokopelli n´a pas franchement reçu l´aval des contrôleurs ! Ces procès-verbaux ont permis de condamner l´association à 20 000 euros, dans la première action intentée par l´État.

Après l´arrêt rendu par la Cour de justice européenne, Kokopelli, toujours en appel à Nancy pour se défendre contre la plainte des Graines Baumaux, s´apprête à essuyer un nouveau revers. Petit à petit, une jurisprudence favorable au Gnis se met en place, tout au moins face à Kokopelli (le plus vindicatif des petits semenciers traditionnels).

Ce n´est pas pour rien que le président de l´ESA (Association européenne des semences, à laquelle appartient la plupart des adhérents du Gnis via l´Union française des semenciers) se réjouit en ces termes après l´arrêt de la cour européenne : « La décision intervient à un moment très important. La Commission avait besoin de cette confirmation juridique de la Cour au moment où elle finalise sa proposition législative de révision de la législation européenne sur le commerce des semences ».

Pouvoir législatif, pouvoir exécutif (avec le Soc), quasi pouvoir de conseiller juridique de l´Etat enfin, le Gnis a visiblement carte blanche pour veiller sur tout ce qui pousse.

> Bien que l´Etat siège aussi au Gnis comme le rappelle l´organigramme, on est en droit de se demander si la loi sur l´interprofession est encore légitime. N´encourage-t-elle pas au contraire les conflits d´intérêts? En effet, la vocation du Gnis est très claire : « l´une des missions du Gnis est que les législateurs européen et français prennent en compte les préoccupations de la filière sur ces sujets ». Mais les préoccupations de la filière ne riment pas forcément avec les préoccupations environnementales (réduction des pesticides, biodiversité, etc). On voit mal comment l´État, avec une telle organisation du secteur, peut assurer correctement l´arbitrage de tous ces enjeux. Ouvertures a contacté le Gnis, le ministère de l´agriculture et madame Isabelle Clément-Nissou qui n´ont pas pour l´instant répondu à nos sollicitations.

> Voir aussi : Les variétés anciennes sèment la discorde.

Les variétés anciennes de semences sèment la discorde

association Kokopelli est actuellement attaquée par les Graines Baumaux pour concurrence déloyale. Kokopelli commercialise en effet des graines de variétés anciennes, non inscrites au catalogue officiel. Dernièrement, la Cour de justice européenne a rendu un arrêt qui pourrait amener Kokopelli à perdre son procès en appel au tribunal de Nancy. Enjeux et analyse.


L´association Kokopelli se fait connaître par les nombreux salons auxquels elle participe. Ici à Saintes, aux Chantiers du futur. Photo : Pryska Ducoeurjoly.

Acheter et cultiver des semences anciennes : tout le monde peut le faire. Apparemment, pour le grand public, le soleil brille sur le potager. En revanche, pour les agriculteurs et les petits semenciers spécialisés dans les graines dites de « conservation » (les variétés anciennes, comme l´authentique tomate cœur de bœuf), rien ne va plus, et ce depuis plusieurs décennies, dans le monde très réglementé de la semence.

En l´état actuel de la législation française et européenne, vendre des semences de variétés anciennes, toujours « libres de droit », est devenu mission impossible. A moins que l´on ne s´adresse exclusivement au « jardinier amateur » (ce qu´a simplement « oublié » de préciser sur ses sachets l´association  Kokopelli, actuellement en litige avec les Graines Baumaux).

Quant à resemer et vendre le fruit de sa récolte : ce n´est possible que pour les semences appartenant au domaine public mais on n´en trouve presque plus dans le catalogue officiel. Or seul ce catalogue européen permet la commercialisation de semences.

Redevance « volontaire » obligatoire

Presque impossible donc, aujourd´hui, d´échanger et d´user librement de ses graines, comme les anciens avaient coutume de faire il n´y a encore pas si longtemps. On doit se contenter de variétés protégée par un certificat d´obtention végétale (COV), que les agriculteurs n´ont pas le droit de ressemer. Une vingtaine d´espèces dérogatoires peut néanmoins être resemée, mais seulement si l´agriculteur s´acquitte d´une redevance « volontaire obligatoire ». « Volontaire », parce qu´aucun moyen ne permet actuellement de repérer les nombreux récalcitrants ! Mieux les identifier, c´est l´un des objectifs sous-jacents de la dernière loi relative au COV, fort contestée, dont on attend les décrets d´application.

Outre l´enjeu commercial, les déboires judiciaires de Kokopelli soulèvent des questions de fond, relatives à la liberté du commerce des semences, à l´autonomie des paysans et au maintien de la biodiversité. Attaqué par l´État et les grands semenciers qui semblent bénéficier de textes législatifs et de conditions de certification sur mesure de leurs semences, Kokopelli se retrouve sur la sellette. En sera-t-il de même pour Biau Germe, Germinance, et autres petits semenciers engagés dans le commerce des graines de variétés anciennes, soutenus par le Réseau Semences Paysannes?

Deux procès en parallèle

Les problèmes de Kokopelli remontent à 2003. Objet de nombreux procès-verbaux de la part de la répression des fraudes, Kokopelli a été attaqué une première fois en 2004 par l´État français. En partie civile : la FNPSP (Fédération nationale des professionnels de semences potagères et florales) et le Groupement national des semences et plants (le Gnis).

Le Gnis défend les intérêts de la filière (voir notre article : Le Gnis, une interprofession qui fait sa loi ?), un groupement auquel Kokopelli est obligé de cotiser du fait de son activité de vente de semences (1). Mais entre le Gnis et Kokopelli, c´est loin d´être le grand amour… Le premier représente les plus grosses entreprises semencières, intéressées par un retour sur investissement de leurs graines hybrides F1 entre autres, le second participe au maintien d´espèces naturelles, rares ou libres de droit, qui se reproduisent sans problème, sur des générations.

En 2004, l´État reprochait à Kokopelli d’avoir commercialisé des semences de variétés non inscrites au catalogue officiel, en violation des dispositions du décret du 18 mai 1981 notamment. La première partie judiciaire a été favorable à l´association. Les motifs de la décision rendue en mars 2006 faisaient en effet le constat de l’incompatibilité de la réglementation française avec les objectifs poursuivis par une directive communautaire de 1998, jamais transposée en France, censée assouplir la loi pour les variétés dites de conservation (les variétés commercialisées par Kokopelli).

C´était sans compter sur l´appel interjeté par l´État. Kokopelli a finalement été condamné à payer quelque 20 000 euros, un jugement confirmé par la cour de cassation début 2008.

Parallèlement à ce procès perdu, Kokopelli essuie depuis 2005 les foudres des Graines Baumaux, pour concurrence déloyale. Le procès, favorable en première instance à Baumaux (janvier 2008), est actuellement en appel au tribunal de Nancy. Ce dernier a fini par solliciter la Cour de justice européenne pour savoir si la réglementation européenne relative au commerce des semences, sur laquelle s´appuient les juges français, était bien compatible avec les principes fondamentaux qui régissent le droit européen, comme la préservation de la biodiversité, le libre échange ou la liberté d´entreprise.

La Cour de justice européenne à la rescousse

« Les semences de la plupart des espèces de plantes agricoles ne peuvent être commercialisées que si la variété en question est officiellement admise. Cette admission suppose que la variété soit distincte, stable ou suffisamment homogène. (…) il faut que soit en outre établie la capacité de rendement – une « valeur culturale ou d’utilisation satisfaisante » – de la variété. Or, pour bon nombre de « variétés anciennes », ces preuves ne peuvent pas être apportées. La question se pose dès lors de savoir si cette restriction aux échanges de semences est justifiée », écrit l´avocate générale de la cour européenne en préambule de ses conclusions.

En janvier 2012, l´avocate générale apporte une réponse qui donne entièrement raison à Kokopelli : « L’interdiction prévue à l’article 3, paragraphe 1, de la directive 2002/55/CE du Conseil, du 13 juin 2002, concernant la commercialisation des semences de légumes, de commercialiser des semences d’une variété dont il n’est pas établi qu’elle est distincte, stable et suffisamment homogène (…), est invalide en ce qu’elle viole le principe de proportionnalité, la liberté d’entreprise (…), la libre circulation des marchandises (…) ainsi que le principe d’égalité de traitement (…) ».

Biodiversité versus productivité ?

Malheureusement pour Kokopelli, ces conclusions ont été réduites à néant par l´arrêt rendu le 12 juillet 2012 par la Cour européenne de justice. Celle-ci estime au contraire que la réglementation européenne apporte un cadre approprié au commerce des semences. Un présage de mauvais augure pour Kokopelli dans son procès en appel à Nancy.

L´association a donc vivement réagi en estimant « la biodiversité sacrifiée sur l´autel de la productivité » (son communiqué). Elle dénonce « le totalitarisme de ce corpus juridique, mis au service des intérêts corporatistes des semenciers professionnels et de leurs desseins d’appropriation privée de tout le vivant cultivé ».

Derrière elle, le Réseau Semences Paysannes et les Croqueurs de carottes appellent les vendeurs de graines anciennes à continuer malgré tout leurs activités, revendiquant haut et fort leur droit inscrit dans les directives européennes de commercialiser des semences de variété non inscrites « en vue d´une exploitation non commerciale » comme le jardinage pour l´autoconsommation ou la conservation de la biodiversité. Partant du principe qu´un droit ne s´use que lorsqu´on ne s´en sert pas, ils s´engagent à « continuer à  faire vivre et diffuser la biodiversité cultivée dans les fermes et les jardins ».

Contorsions des magistrats et des politiques

Ce que montrent ces deux procès, c´est la difficulté à juger ce type d´affaire, avec des positions diamétralement opposées chez les magistrats. Sans parler des contorsions des hommes politiques : l´association Kokopelli, en préservant des variétés anciennes, « remplit une mission de service public et (…) sa condamnation pose un problème », dixit Nathalie Kosciusko-Morizet, en février 2008, à l´issue de la perte en cassation par Kokopelli de son premier procès – à l’initiative de l´État, il faut le rappeler !

« Nous travaillons à une éventuelle évolution législative pour sortir de cette situation absurde », avait déclaré la secrétaire d´état à l´écologie. Une éventualité qui n´a été concrétisée en France que par l´ouverture d´un nouveau « catalogue de conservation », « tout aussi inapproprié que le catalogue commun », selon les vendeurs de graines anciennes.

Par ailleurs, Bruxelles travaille actuellement sur une nouvelle réglementation des semences, qui ont déjà fait l´objet de multiples directives sans jamais résoudre pour autant la situation d´illégalité des vendeurs de graines d´antan. Cette nouvelle réglementation pourrait donner un meilleur cadre aux variétés ancestrales, mais aussi aux… OGM et aux plantes brevetées.

1. L´achat d”une « carte GNIS » est obligatoire pour tout vendeur de semences (y compris les agriculteurs ne commercialisant que quelques plants de légumes) qui devient ainsi, même contre son gré, membre du GNIS. A noter que les vendeurs Biaugerme et Croqueurs de Carottes (qui ont la même activité que Kokopelli) refusent le tarif actuel inadapté pour des petites entreprises.

> Voir aussi :Le Gnis, une interprofession qui fait sa loi ?”

Ils contestent le lien entre le sida et un virus

Un groupe de « dissidents » de l´origine virale du sida s´est réuni du 20 au 22 juin 2012 dans le Gard. Autour du professeur Etienne de Harven, spécialiste des rétrovirus, une trentaine de participants, dont des séropositifs, se sont interrogés sur les « véritables » causes du sida. Une conférence qui soulève des interrogations à l´encontre des affirmations scientifiques officielles.


Joan Shenton, journaliste britannique, plusieurs fois primée dans sa carrière, est passée dans la
dissidence à la suite de plusieurs reportages sur le Sida. Ici aux côtés d´Etienne de Harven, virologiste
et pionnier de la microscopie électronique, dans le cadre de la conférence de Pont-du-Gard,
du 20 au 22 juin 2012.
Photo : Pryska Ducoeurjoly.

En marge de la communication officielle sur le sida, il existe un certain nombre de personnes qui ne souscrivent pas au consensus. Accusés d´être des négationnistes, ces scientifiques affirment que la preuve de l´existence d´un virus du sida n´a jamais vraiment été apportée… Leurs deux arguments principaux se résument ainsi : aucun chercheur n´a formellement établi de lien entre le VIH et le sida et le virus du sida n´a jamais été mis en évidence dans le sang d´un malade.

Info ou intox ? Force est de constater que les publications pouvant démentir ces arguments restent obstinément introuvables !

Dissidence active

Aussi surprenant que cela puisse paraître, surtout face aux discours officiels bien rodés, il existe donc bel et bien une dissidence active depuis presque trente ans (voir l´historique sur wikipedia), autour de grands noms de la recherche (comme les professeurs Duesberg, Mullis, De Harven, entre autres). N´ayant jamais eu la possibilité de faire entendre leurs arguments dans les médias, le débat n´existe pratiquement pas.

« Comment faire émerger un autre point de vue sur le sida ? » Tel était le thème de la rencontre informelle qui s´est tenue la semaine dernière, du 20 au 22 juin, dans un petit village tranquille aux environs du Pont-du-Gard (dans la région de Nîmes), où réside le porte-parole de « Rethinking aids », groupe international pour la réévaluation scientifique de l´hypothèse VIH-Sida.

Journalistes étrangers

Parmi les participants (voir la vidéo tournée sur place par un documentariste), quelques chercheurs, d´anciens praticiens hospitaliers, des personnes séropositives avec ou sans traitement, des activistes de la première heure, des journalistes étrangers, dont Joan Shenton, très connue en Grande-Bretagne, désormais membre de la dissidence, venue présenter son dernier documentaire « Positively false », synthèse de ses nombreux reportages, interviews et archives. « Nous voulons depuis longtemps discuter avec les tenants de l´hypothèse officielle, mais eux ne le veulent pas », explique de son côté Nancy Turner Banks, ex-directrice du service de gynécologie ambulatoire de l´hôpital de Harlem (New-York), venue des États-Unis pour assister à la rencontre.

La majorité du grand public n´a pas connaissance de la controverse qui s´applique aussi aux tests de dépistage et à la détection de la charge virale. Le scientifique Kary Mullis, prix Nobel de chimie pour son invention de la PCR (réaction en chaîne par polymérisation), conteste par exemple l´utilisation de son procédé dans la détermination de la charge virale du VIH. « Il faudrait faire une étude clinique de la charge virale chez des séronégatifs atteints de cancer et d´infections chroniques, a demandé Etienne De Harven lors de la conférence. Actuellement, aucun chercheur n´a reçu de crédit pour établir cette référence, pourtant indispensable d´un point de vue scientifique. Est-ce parce qu´elle pourrait invalider le procédé PCR pour les patients séropositifs ? ».

Les dissidents pointent aussi les lacunes des test Elisa et Western Blot, non spécifiques au VIH selon eux, susceptibles de délivrer de faux positifs dans un grand nombre de situations : en cas de grossesse, de grippe, de vaccination récente, entre autres.

Témoignage :  « Il faut revenir aux malades »

« Cela fait longtemps que j´ai des doutes sur ce qu´on entend habituellement sur le sida », témoigne Antoine, un homosexuel présent à la conférence de Pont-du-Gard, diagnostiqué séropositif depuis 2010, à la suite d´une « séroconversion », qui s´est manifestée par un syndrome de type grippal et ganglionnaire.
« Il faut que je fasse la synthèse de ce que j´ai entendu. De bonnes questions restent posées et méritent d´être débattues mais ce n´est pas parce qu´il y a des manquements au niveau scientifique qu´il faut banaliser les pratiques à risques, le “no capote” ! Pour l´instant, j´ai envie de renvoyer tout le monde dos à dos. C´est facile de refaire le monde lorsqu´on n´est pas impliqué par la séropositivité…
« Je pense que, si on exclut les comportements à risques, comme l´usage de drogues, et les possibles faux positifs au test HIV, il y a certains cas d´immuno-déficience acquise qui ne peuvent s´expliquer autrement que par une transmission sexuelle. Or ce fait est majoritairement nié ici.
« J´aurais aussi aimé avoir des témoignages de survivants après des signaux très négatifs au départ. Pour moi, il faut revenir aux malades et leur proposer des choses concrètes pour remonter la pente. J´ai tout de même pu prendre connaissance de solutions intéressantes à mettre en place pour ma propre santé, comme prendre soin de mon système intestinal et faire attention à l´abus d´antibiotiques qui peuvent perturber nos défenses immunitaires ».

Selon la dissidence, des rétrovirus existent bien. Le premier à les avoir observés au microscope électronique est Etienne de Harven, directeur de recherche sur les rétrovirus au Sloan Kettering Institute de New York de 1956 à 1981. Mais « l’article “historique”, qui a valu le prix Nobel de médecine 2008 à Luc Montagnier et Françoise Barré-Sinoussi, présente d´importants manquements scientifiques. Il ne fait pas de doute que des rétrovirus sont présents dans leurs cultures, mais il n’y a strictement aucune preuve que ces rétrovirus proviennent du malade “exposé au risque du sida” », assure De Harven.

Serait-on face à l´erreur scientifique du siècle ? Le débat mérite d´être rouvert, comme a tenté de le faire en l´an 2000 le président sud-africain, Thabo Mbeki, avant de savoir s´il devait accepter l´AZT (le traitement par antirétroviraux) et comme cela s´est produit au cours d´un colloque européen sur le sida en Afrique en 2003 (dont les actes sont disponibles dans un livre aux questions dérangeantes). Mais cela semble pour l´instant bien difficile à envisager pour la majorité de la communauté scientifique, et pour le monde médiatique qui relaye le même discours depuis trente ans, en passant sous silence les voix discordantes. Au nom, sans doute, de la santé publique.

> Lire : Les conclusions officielles publiées par le comité organisateur à l’issue de la conférence.

>  Sur un sujet de première importance comme le sida, maladie incurable qui fait l´objet d´une intense communication officielle et de nombreuses opérations de prévention, la rédaction d´Ouvertures estime indispensable de faire entendre les avis contradictoires d´une minorité de la communauté scientifique. Les interrogations soulevées sont argumentées et émanent de personnalités hautement qualifiées. Cet article est le premier volet d´un dossier qui sera consacré au sujet.

Chat vidéo : entrez dans la bulle du off

Les lecteurs d´Ouvertures sont invités à participer à un chat vidéo sur Google+.

La rédaction d´Ouvertures propose à ses lecteurs un chat vidéo en direct avec Christel Leca, journaliste environnement, mercredi 20 juin, à 15h30 (voir encadré).

En direct de Rio+20, Christel Leca partagera son ressenti sur l´ambiance qui règne au sein du off, et sur le foisonnement d´événements organisés par la société civile. Les internautes pourront participer en posant eux-mêmes des questions, sous la coordination du rédacteur en chef d´Ouvertures et d´Emmanuelle Audebert, notre community manager.

Christel Leca, bio express : Membre active du réseau Lyon-Piges, fondatrice de l´association Participe Futur, administratrice de l´association des Journalistes-écrivains pour la Nature et l´Ecologie (JNE), c´est au nom de cette dernière que Christel sera à Rio de Janeiro du 15 au 25 juin, avec ses confrères des JNE, pour suivre les différents sommets qui auront lieu : Sommet des peuples puis Rio+20. Rédactrice indépendante spécialiste de l´environnement depuis 20 ans, Christel Leca a été directrice de la communication du Réseau Ideal, puis attachée de presse indépendante (Institut français de l´environnement, Conservatoire du littoral, Espaces naturels de France, Observatoire des énergies renouvelables, salons et événements…). Toujours spécialisée dans l´écologie au sens large, elle est aujourd´hui auteure (Anthologie des dauphins et des baleines, Le dauphin comme on ne l´a jamais lu, Le bois dans votre vie, Mon école écolo, Baleines et dauphins…), journaliste free lance (Le forestier privé, Mook-Autrement, Comité de liaison Energies renouvelables…) et consultante (rédaction/communication).

Rendez-vous : mercredi 20 juin à 15 h 30 sur google+ avec Ouvertures.net.> Pour participer : A partir de votre compte Google +, facile à créer si vous n´en avez pas encore, rejoignez la page Google + d´Ouvertures. Cliquez sur “suivre” en haut à droite de la page. Ouvertures vous suivra alors à son tour et vous enverra une invitation pour rejoindre la bulle Rio+20, le mercredi 20 juin au plus tard à 15h30. Vous n´aurez plus qu´à cliquer sur “rejoindre la bulle” pour participer au vidéo-chat.

Les « Nains de jardins » vont à Rio !

Le réseau Ecoaction 21 dit des « Nains de jardin pour la planète » fait partie des nombreux réseaux alternatifs qui seront à Rio de Janeiro pour le Sommet des peuples, contrepoids citoyen du sommet des Nations Unies Rio+20.

> Chat vidéo : entrez dans la bulle du off !

Les lecteurs d´Ouvertures sont invités à participer à un chat vidéo avec la journaliste Christel Leca, sur place le mercredi 20 juin après-midi, par le biais de Google+.

Difficile de savoir combien de structures issues de la société civile (mondiale) se sont données rendez-vous cette semaine. Dans les médias, le sommet Rio+20 ne se limitera pas à l´organisation officielle, sous l´égide des Nations Unies. Vingt ans après la conférence de Rio qui s´est tenue en 1992, l´essor d´internet a créé de nouvelles opportunités pour les mouvements alternatifs. Plus que jamais, c´est l´occasion de médiatiser leurs nombreux « side events », événements parallèles, consacrés aux initiatives citoyennes, dans le cadre du Sommet des peuples.

Parmi les réseaux alternatifs présents, Ecoaction 21, dit des « Nains de jardin pour la planète », une organisation qui prône la dérision pour résister au désespoir, mais aussi l´action plutôt que la passivité. Leur side event intitulé Eyes Communities, ambitionne de recenser toutes les initiatives durables, responsables, citoyennes qui vont trouver une tribune à Rio. Défini sous l´angle « Internet pour relier les acteurs du changement », l´événement aura lieu le mercredi 20 juin prochain entre 10 heures et midi et retransmis en ligne sur Eco débat, à 15 heures.

Ces petites choses qui marchent. « Rio+20, ce sera une bataille de la communication, explique Michel Giran, “grand Nain” de l´association Ecoaction 21. Les multinationales vont communiquer autour de leurs « solutions », comme résoudre la faim dans le monde avec les OGM, alors qu´il existe une multitude d´initiatives intéressantes jusqu´ici peu connues, mais non moins efficaces. Mon ami Philippe Desbrosses présentera par exemple les rendements exceptionnels de la riziculture à Madagascar avec des méthodes naturelles. L´objectif de notre présence à Rio est de repérer et de médiatiser toutes ces petites choses qui marchent ».

Rio+20 devrait marquer l´avènement d´une nouvelle ère : l´émergence d´une structuration citoyenne en marge des grandes conférences mondiales environnementales. Décriés pour leur immobilisme, ces sommets pourraient être dépassés médiatiquement par leur propre off du fait des moyens extraordinaires fournis par internet : mise en réseau, communication instantanée avec les internautes, révélation d´informations jusqu´ici confidentielles, etc!

Veille citoyenne sur les enjeux de Rio+20. De nombreuses associations se sont déjà formées après Rio 1992, point de départ d´une prise en main par les citoyens de leur propre destinée. C´est le cas notamment de l´association 4D,  créée en 1993, par Pierre Radanne, « afin de constituer un réseau citoyen pour la promotion du développement durable et le suivi des engagements pris par la France, comme par les autres états membres de l´ONU ». Cette veille permet aujourd´hui de décrypter avec un regard averti et aiguisé les enjeux de Rio+20 (voir la note de synthèse proposée par Pierre Radanne).

Ce travail de fond va servir à toute la communauté francophone réunie à Rio. « Tous les matins, les Nains de jardin pour la planète se retrouveront à l´hôtel de Pierre Radanne, pour un petit déjeuner de mise en relation, sorte de mélange entre le off et le on », détaille Michel Giran. Preuve que la frontière n´est pas aussi étanche entre les acteurs officiels et la société civile : « Rio, ce n´est pas forcément les bons contre les méchants. Chacun pourra prendre conscience qu´il existe des personnes dans « le camp du on » qui œuvrent inlassablement pour créer des avancées, certes minimes, mais des avancées tout de même. Sans ces marathoniens, rien n´aurait jamais bougé ». Avec Rio+20 et le sommet des peuples, ils pourront désormais compter sur un plus grand soutien de la part des citoyens.