La France est aujourd’hui le 4ème exportateur mondial de chevaux. Survol d’un marché qui progresse d’environ 10 % en valeur chaque année. Toutes les données de cet article sont tirées du rapport de Jacky Lebrun « Les enjeux et les perspectives de la filière équine en France », publié cet été par le Conseil économique, social et environnemental (CES). Le CES, en conclusion, se dit, au nom de la sauvegarde de la filière équine, contre la proposition parlementaire de classement du cheval en « animal de compagnie ».
Pénélope Leprévost aux Jeux équestres mondiaux de Lexington (octobre 2010). Photo : FFE/PSV. |
Aujourd’hui, l’image et la place du cheval en France ont beaucoup évolué. On l’utilise essentiellement pour les loisirs, l’équitation et les courses hippiques. Mais on observe aussi l’émergence ou le retour de l’usage du cheval pour le travail ou encore à des fins thérapeutiques ou de réinsertion sociale.
Faire ainsi appel au cheval permet de répondre à des objectifs de développement durable et aux souhaits de certains de nos concitoyens de réhabiliter des modes de vie oubliés.
La filière équine
La filière équine représente environ 75 000 emplois en équivalent temps plein (ETP), dont près de 50 % liés aux courses. On recensait ainsi en 2008, 44 200 emplois directs :
– 38 900 emplois agricoles dans les élevages, les écuries d’entraînement et les centres équestres. Ce nombre augmente régulièrement depuis 10 ans (+ 4 % en un an) ;
– 5 300 emplois non agricoles, au contact du cheval : vétérinaires, maréchaux-ferrants, marchands…
Les 29 050 emplois indirects se répartissent de la manière suivante :
– 22 800 non spécifiques au cheval (enregistrement des paris, fabrication des matériels et d’aliments…) ;
– 6 250 au sein des organismes publics et socioprofessionnels (Haras nationaux, PMU, fédérations sportives…).
Selon une estimation de 2009 réalisée par les observatoires économiques des conseils régionaux des équidés, la filière regroupe 55 000 entreprises souvent de très petite taille (1,3 ETP en moyenne). Elle génère environ 12 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont près de 10 milliards pour les courses et 350 millions pour la boucherie chevaline (exportations et consommation française).
Elle comprend au moins quatre secteurs. Le premier, l’élevage, est composé majoritairement d’amateurs. Le deuxième, les centres équestres, regroupe des structures associatives et privées. Enfin, les troisième et quatrième, constitués par les courses et la boucherie chevaline, ne comprennent que des entreprises.
Le cheptel et l’élevage
On estime entre 900 000 et 1 000 000 le nombre d’équidés en France dont 10% dans la seule région Basse-Normandie. La plupart d’entre eux sont des chevaux de selle qui représentent 82 % du total, contre seulement 18% pour les races de trait. L’effectif des chevaux reproducteurs se décomposait en 2008 entre 95 900 poulinières et 7 450 étalons.
45 000 éleveurs étaient recensés en 2008 contre 42 368 en 1998 (+ 6 %). Les élevages d’équidés sont de petite taille : 81 % des éleveurs détiennent une ou deux juments.
Le secteur des courses
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On compte en France environ 6 500 000 parieurs qui misent au total plus de 10 milliards d’euros chaque année, ce qui représente près de 1,5 milliard d’€ de recettes pour le budget de l’État et environ 750 millions d’euros pour le financement de la filière. Plus de 17 000 courses dont un peu plus de 10 000 pour le trot et 6 800 pour le galop, sont organisées dans les quelque 250 hippodromes en activité par plus de 200 sociétés de courses réunies au sein d’une fédération nationale. Les deux principales sociétés de courses, France galop et le Cheval français, assument des fonctions juridictionnelles et disciplinaires.
En parallèle, le PMU conçoit et assure la promotion et le traitement des paris sur les courses de chevaux organisées dans une cinquantaine d’hippodromes parmi les plus importants. De son côté, le Pari mutuel hippodrome propose de parier sur toutes les courses mais seulement sur place, c’est-à-dire dans les hippodromes. Ce sont deux groupements d’intérêt économique, créés par les sociétés de courses pour collecter et gérer les paris hippiques pour leur compte.
Ils assurent également le financement de la filière équine française. En 2008, le PMU a réalisé un chiffre d’affaires de 9,26 milliards d’euros en hausse de 5 % par rapport à 2007 et en progression de 69 % de 1998 à 2008.
Globalement, sur 100 euros pariés, 75 retournent aux parieurs, 13 sont destinés aux sociétés de courses, qui disposent ainsi des ressources pour organiser et doter les courses, entretenir les hippodromes, les centres d’entraînement… enfin, 12 sont perçus par l’État sous forme d’impôts.
En 2008, on dénombrait ainsi 4 500 propriétaires de galopeurs et 5 300 propriétaires de trotteurs.
La viande chevaline
Le marché français est principalement alimenté par les importations (80 % de la consommation) en provenance notamment du Canada et d’Amérique Latine, et l’abattage de chevaux de réforme.
En 2008, la France a importé pour 140 millions d’€ de viande chevaline et de chevaux de boucherie, alors qu’elle n’en a exporté qu’à hauteur de 71,5 millions d’€. Le déficit commercial en la matière s’élève donc à près de 70 millions par an. En 2008, 16 100 équidés ont été abattus contre 33 824 en 1999. Depuis 2001, le nombre d’animaux abattus est en baisse constante.
Actuellement, seuls 18% des foyers français (quand même environ 10 millions de consommateurs), sont acheteurs de viande chevaline, commercialisée pour moitié chez les 800 bouchers spécialisés qui subsistent, l’autre moitié provenant des grandes surfaces, alors que nos concitoyens sont 94 % à consommer du bœuf dont 70 % proviennent de la grande distribution. La consommation de viande chevaline par habitant ne s’élève qu’à 0,3 kg, soit la moitié de celle des Italiens, contre 25,8 kg pour la viande bovine, 24,5 kg pour la volaille et 35,2 kg pour le porc.
La filière hippophagique française est actuellement dans une situation extrêmement délicate. Celle-ci est due simultanément à la baisse régulière de la consommation et à l’inadéquation de sa production par rapport à ses débouchés nationaux. Les récentes campagnes anti-hippophagie et la récente proposition de loi visant à donner au cheval le statut d’animal de compagnie pourraient conforter les évolutions actuelles.
Les sports équestres
Numéro de voltige par Nicolas Andréani. Photos FFE/PSV. |
Les sports équestres dans lesquels les Français se sont souvent illustrés au plus haut niveau, regroupent des disciplines variées : le dressage, le saut d’obstacles, le concours complet, l’endurance, ou encore l’attelage qui comprend des épreuves de marathon, de dressage et de maniabilité.
La France, premier organisateur mondial de compétitions (plus de 27 000 par an) va accueillir prochainement un grand évènement car la Fédération équestre internationale (FEI) a attribué les Jeux équestres mondiaux 2014 à la Normandie. Cette manifestation est le plus grand rendez-vous équestre au monde.
L’équitation de loisirs
La France compte plus d’un million de cavaliers dont une large moitié sont licenciés de la Fédération française d’équitation (FFE). Ils sont maintenant ainsi plus de 650 000, dont près de 80% de femmes, ce qui fait de la FFE la 3ème fédération sportive nationale et de l’équitation le premier employeur du secteur sportif.
Ils pratiquent ce qui est pour eux tout autant un loisir, un sport et une passion, dans les 7 000 établissements équestres.
Les spectacles équestres
Aujourd’hui, on compte de plus en plus de troupes qui proposent des spectacles entièrement consacrés à cet animal. Depuis les années 1980, le cirque Gruss, le Cadre noir de Saumur, Bartabas et le Musée vivant du Cheval de Chantilly ont, par exemple, contribué à populariser ce type de spectacles. Dans le cinéma également, les chevaux jouent un rôle important. Mario Luraschi, basé dans l’Oise, est intervenu depuis 45 ans dans plus de 400 long-métrages français et étrangers célèbres, pour lesquels il a fourni de véritables « acteurs à quatre pattes ». Il est actuellement en train de créer une école de cascades équestres dans les locaux d’une ancienne caserne désaffectée.
La valorisation du cheval dans le domaine social et médical
Le cheval, animal à la fois doux et imposant, intervient de plus en plus dans des actions menées en matière d’éducation, d’insertion ou même de thérapie. En matière de sécurité ou de prévention de la délinquance, les experts considèrent que deux cavaliers sont aussi efficaces que dix policiers à pied.
Il est aussi un excellent médiateur pour sensibiliser les plus jeunes à différents thèmes comme la protection de l’environnement et le respect de la nature, de la faune et de la flore. Le cheval permet également à des personnes en difficultés physiques ou psychiques de se réinsérer dans la vie professionnelle en leur donnant la possibilité d’exercer une activité dans des structures équestres.
De même, on l’utilise en milieu carcéral auprès des détenus pour qui l’entretien de chevaux constitue une préparation efficace pour leur vie future après leur libération.
Enfin, des études médicales ont démontré que son contact facilite notamment l’apprentissage de la communication dans certaines pathologies comme l’autisme et que l’équitation permet d’améliorer l’équilibre et la locomotion pour remédier à certains handicaps physiques.
La création, le 1er février 2010, de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) résultant du regroupement des Haras nationaux et de l’École nationale d’équitation va contribuer à prolonger les profondes mutations engagées depuis plus d’une décennie en matière d’intervention de l’État dans le secteur du cheval.
L’avenir des courses et du PMU
La loi du 12 mai dernier ouvre le marché des courses et des jeux d’argent sur internet à tous les opérateurs privés qui, pour la plupart d’entre eux, sont basés à l’étranger. Ce ne sont donc, au moins pour le moment, ni des contribuables ni des financeurs des sociétés de courses ce qui leur permet d’offrir aux parieurs un taux de retour, part des mises totales reversée aux gagnants, supérieur à 90 % alors que celui du PMU est actuellement de 75 %.
Pour faire face à cette nouvelle donne, le PMU a mis en place une stratégie offensive. Elle passe par l’augmentation du nombre et de la fréquence des courses ouvertes aux paris, des efforts pour fidéliser les turfistes qui fréquentent ses points de vente, le développement des possibilités de jeu en ligne qui représente déjà un peu plus de 10 % de son chiffre d’affaires, et le futur élargissement de son offre à des activités extérieures aux courses (poker, football et autres sports), grâce notamment à des partenariats conclus avec des sociétés étrangères privées : Paddy Power, premier bookmaker irlandais et PartyGaming, spécialiste du poker.
Cette véritable mutation risque cependant de brouiller l’image traditionnelle du PMU et de créer d
s problèmes de positionnements respectifs avec sa « cousine » La Française des jeux. De plus, compte tenu de l’évolution des modes de vie, caractérisée par une progression ra
ide de l’utilisation d’internet, et des atouts dont disposent ses concurrents non soumis aux mêmes contraintes que lui, on peut s’interroger sur la capacité du PMU à ne pas perdre des parts de marché après la fin du monopole dont il bénéficiait précédemment.
De plus, le PMU affiche sa volonté de promouvoir le « jeu responsable », c’est-à-dire de lutter, en soutenant des programmes de recherche, contre les risques d’addiction qui peut avoir des conséquences dramatiques pour les parieurs dépendants, ce qui n’est pas, bien au contraire, une préoccupation pour les autres opérateurs de jeux en ligne.
Les chevaux de trait : un patrimoine génétique en danger ?
Percheron. Photo : france-trait. |
Avec ses 9 races, la France dispose aujourd’hui dans ce domaine d’un patrimoine génétique unique au monde. Celui-ci a été construit et entretenu grâce à deux facteurs : le rôle des Haras nationaux qui ont sélectionné et amélioré progressivement ces races et l’existence de nombreux éleveurs produisant des animaux originaires de leurs terroirs respectifs (Percherons, Boulonnais, Postiers Bretons, Traits Comtois, Ardennais, Traits du Nord, Cobs Normands, Poitevins Mulassiers et Traits Auxois). Ces élevages étaient initialement destinés à la fois à fournir de la force de travail et de la viande, puis, avec l’essor de la mécanisation, seul le second objectif a perduré.
C’est pourquoi, si la boucherie chevaline cessait en France, il apparaît peu probable que l’élevage des chevaux de trait demeure en tant qu’activité économique car ce ne sont pas les autres utilisations de ces animaux, encore marginales, qui justifieraient le maintien de leur production par des professionnels. Dans ces conditions, on peut redouter à brève échéance la disparition définitive de ces races dont les effectifs pour certaines d’entre elles ont déjà commencé à fondre ; on ne compte ainsi actuellement plus qu’une centaine d’Auxois et de Traits du Nord immatriculés en France.
Contre le classement en animal de compagnie
En conclusion de son rapport, le CES se positionne contre le « classement juridique du cheval comme animal de compagnie, pour empêcher l’interdiction de commercialiser et d’exporter sa viande et peut-être même à terme de l’utiliser comme force motrice ainsi que pour les courses, au nom de la défense du bien-être animal. Il ne s’agit pas là d’une position dogmatique mais seulement de prendre en compte des réalités socioéconomiques indiscutables ». Le Conseil souhaite que soit assurée « une meilleure communication auprès du grand public, et notamment les plus jeunes, quant aux véritables enjeux de la filière, pour dépassionner et rationnaliser les débats lancés dans le cadre de campagnes anti hippophagies menées par certaines associations qui ne se fondent que sur des considérations purement affectives ».
Bonjour,
Ne vous en déplaise, oui le cheval est un animal de compagnie. J´ai un cheval que je bichone au quotidien, comme mon chien et mes chats il fait partie intégrante de notre famille.
Il et temps d´évoluer ! Qu´avons-nous besoin de manger de la viande ? Nos sociétés modernes et riches peuvent fabriquer des produits bio très équilibrés qui permettent de supprimer l´élevage odieux et l´abus fait par les besoins de productions de nourriture contaminée par des engrais destructeur de notre environnement.
Prendre en dérision les associations dont les bénévoles offrent leur temps pour les animaux que d´autres ont souvent lâchement abandonnés. Donner comme prétexte que cela aurait un impact sur la sauvegarde des races est tellement petit et totalement dépourvu du bon sens. Pourquoi ne pas créer une association de sauvegarde de chacune de ces races cela coûterait certainement moins cher à la communauté.
Oui il est enfin temps d´ouvrir nos consciences au respect de la vie sous toutes ses formes. On ne peut plus agir mécaniquement parce nos ancêtres faisaient cela alors on fait pareil. Non l´ère de la reconnaissance de ce que nous apportent les autres espèces sur cette planète à sonner. Nous n´avons pas le droit de prendre sans rien donner. Le cheval est l´animal qui a le plus contribuer à l´évolution humaine. La cruauté mentale affichée par l´indifférence à la souffrance pour le profit n´a plus sa place dans le monde qui commence à pointer. C´est ainsi et c´est tant mieux.
.Bonjour
je serais interesse de connaitre par specialite.( jumping ,course ,attelage,loisirs, ect..) le nombre de chevaux ressences en France officielement ,car le chiffre de 1millions me parait faible
d avance merci JGD