Mémoire de l'eau

Le Pr. Luc Montagnier explique son expérience de reproduction de l’ADN à distance

Interview Après avoir décrypté la dernière expérience du Pr Luc Montagnier révélée par le documentaire "On a retrouvé la mémoire de l’eau" diffusé en juillet 2014 par France 5, Ouvertures lui a demandé de préciser certains points. Voici ses réponses co-signées par Jamal Aïssa, son collaborateur, qui fut également le collaborateur de Jacques Benveniste.

– Ouvertures.- Les résultats qui sont révélés dans le film ont-ils été publiés ? Si non, pourquoi ?

Le Pr. Luc Montagnier, colauréat du prix Nobel de médecine 2008 pour la découverte du virus du Sida. Source : Wikipedia

Le Pr. Luc Montagnier, colauréat du prix Nobel de médecine 2008 pour la découverte du virus du Sida. Source : Wikipedia

– Pr. Luc Montagnier.- Les résultats ont été publiés en grande partie (voir le 1er encadré de notre article Le Pr. Luc Montagnier a-t-il retrouvé la mémoire de l’eau ?) ou sont en cours de publication.

– Pourquoi l’étape de filtration a-t-elle été abandonnée alors qu’elle était jugée essentielle dans les protocoles publiés en 2009 ?

– L’étape de filtration est toujours essentielle et n’a pas été abandonnée. On ne la mentionne pas à chaque fois car elle fait partie de la routine.

– Vous déclarez dans le film qu’à ces dilutions, il n’y a plus d’ADN. Or un calcul  basé sur vos données indique qu’à la première dilution qui marche (10-6), il y aurait encore environ  17 000 molécules d’ADN en solution.

– Ce que vous dites sur la dilution 10-6 est exact, mais l’est moins quand on passe à 10-9 à 10-12, des dilutions également émettrices de signaux électromagnétiques. Mais certains travaux suggèrent que des entités moléculaires ou submoléculaires associées à des nanobulles ne suivent pas forcement les dilutions décimales.
Donc je n’insiste pas sur cet aspect de l’expérience, mais sur le fait qu’un tube d’eau “naïve” ayant reçu une information qui peut venir d’une dilution d’ADN où il y a encore de l’ADN ou bien où il n’y a plus d’ADN, a acquis l’information de l’ADN.

– Dans la phase 2 (en Italie), avez-vous réalisé une PCR (abréviation anglaise de polymerase chain reaction, réaction en chaîne par polymérase ; voir le 2e encadré de notre article Le Pr. Luc Montagnier a-t-il retrouvé la mémoire de l’eau ?) sur un témoin d’eau pure non informée ?

Dans notre laboratoire, après une longue mise au point de tous les détails, les expériences de transduction de l’ADN vers des tubes d’eau marchent toujours, avec des contrôles (eau “naïve” non exposée aux signaux) tous négatifs.

– Le Pr Vitiello déclare dans le film : « Vous avez de la chance, car ça ne marche pas aussi bien à tous les coups ! ». Quel est le taux de réussite ? N’êtes vous pas retombé dans les problèmes de reproductibilité qui ont empoisonné la vie de Jacques Benveniste ?

– Nos collègues italiens ont eu le courage d’accepter de répéter ces expériences dans les conditions de leur laboratoire qui étaient, surtout au début, légèrement différentes des nôtres et pas optimales : importance plus grande du bruit électromagnétique, nombre de personnes autour du manipulateur (tout le personnel du labo était curieux d’assister à ces expériences considérées comme extraordinaires), chaque personne étant une antenne pouvant interférer avec la transmission de signaux. Enfin, risque de contamination plus élevé dans les PCR.
Il faut aussi mentionner que les tubes d’eau contrôles négatifs peuvent être influencés par des tubes positifs proches et aussi par les “antennes” humaines. Nous savons aujourd’hui qu’il est impératif que le labo ne soit pas suroccupé par un grand nombre de personnes, afin qu’un ou deux manipulateurs puissent travailler dans le calme, que les dilutions soient faites en atmosphère stérile (hotte à flux laminaire de classe 100). Les fumeurs, même s’ils s’arrêtent de fumer dans le labo, ne sont pas non plus conseillés.

C’est probablement l’ambiance de “foire” qui existait dans le laboratoire de Jacques Benveniste quand on lui a imposé la présence d’un illusionniste et d’un groupe d’observateurs, qui a contribué à créer la confusion et l’échec de la répétition de ses expériences, sans oublier le mélange sans précaution de tubes positifs avec des tubes-témoin.

– Avez-vous une idée du mécanisme qui permettrait à la PCR de fonctionner sans ADN ?

Tout d’abord, nous devons nous incliner devant les faits, ces faits étant non reconnus par les négativistes qui parlent de simples contaminations de nos PCR. Nous avons pris d’extraordinaires précautions pour éviter ce risque qui est permanent et nos multiples témoins (eau non exposée, autres amorces, etc.) sont toujours négatifs à chaque expérience.
Devants ces faits, nous devons supposer que la polymérase de la bactérie thermophile utilisée dans la PCR, a la capacité de “lire” des structures de l’eau qui elles-mêmes ont gardé l’information de la séquence de l’ADN de départ.
Cette polymérase semble ne pas être la seule qui ait cette propriété, puisque nous la retrouvons dans des cellules humaines qui ont des polymérases bien différentes.
C’est à nos collègues physiciens et chimistes que nous demandons de trouver l’explication : il est déjà connu que l’eau liquide peut changer de conformation sous l’effet de champs magnétiques, que dans l’ADN d’autre part existent des mouvements d’électrons à grande distance, notamment après son oxydation. C’est une énigme qui va sans doute être résolue un jour, à condition bien sûr qu’on  ne commence pas par nier le phénomène !

Le génome de Mycoplasma genitalium serait l'un des plus petits au monde (hors-virus)

Le génome de Mycoplasma genitalium, l’un des plus petits au monde (hors-virus). Source Wikipedia

– Vous indiquez dans votre premier article qu’un filtrat stérile de mycoplasmes régénère ceux-ci au bout de 2 à 3 semaines. A supposer que l’information génétique soit effectivement présente dans les nanostructures de l’eau, les matériaux de construction des mycoplasmes sont-ils présents dans le milieu de culture ?
Dans la PCR réalisée en Italie, il y a des nucléotides, briques élémentaires de l’ADN. Pour refaire des mycoplasmes, c’est-à-dire la cellule complète, ne faut-il pas plus de composants qu’il n’y en a dans un milieu de culture ordinaire ?

– J’ai mentionné cette expérience dans nos premiers articles pour expliquer la démarche de chercheur qui m’a amené aux théories de J. Benveniste et à ses expériences de dilution. Mais je ne proclame pas aujourd’hui que tout l’ADN d’un mycoplasme (400 000 paires de base au minimum) puisse être transmis en petits fragments par l’eau et reconstitué ! Je rappelle cependant qu’il fallait des lymphocytes humains pour reconstituer le mycoplasme, l’eau n’était pas seule !

– Vous avez déclaré dans une conférence à Lugano en 2007 qu’il pourrait y avoir une mémoire de l’eau antérieure à la mémoire génétique. Comment est-ce compatible avec le fait que les nanostructures de l’eau ne sont pas stables au delà de quelques jours et sont sensibles à la chaleur et à la congélation ?

– L’eau dans certaines conditions peut former des structures hélicales. Si ces structures étaient relativement stables, elles pouvaient avoir un avantage sélectif considérable sur les constructions chimiques éphémères d’acides aminés ou des nucléotides. Elles ont pu donc être la première matrice à l’origine de structures hélicales stables d’acides aminés (protéine) ou de nucléotides (ARNs, puis ADNs).

– Qui est Jean-Luc Montagnier, rattaché à Nanectis, coauteur de votre première publication de 2009 ?

– C’est mon fils, ingénieur informaticien de haut niveau, qui a largement contribué à la publication de 2009, notamment pour l’amélioration des techniques de mesure des signaux électromagnétiques et le traitement du signal.

Lire aussi Le Pr. Luc Montagnier a-t-il retrouvé la mémoire de l’eau ?

Onde_150x150On ne peut balayer des résultats scientifiques, même s’ils paraissent extravagants. La démarche expérimentale présente certes des faiblesses, mais il n’en demeure pas moins que de l’ADN identique à 98% à l’ADN de départ a été retrouvé par le laboratoire italien, alors qu’il n’y a pas eu d’échange d’échantillons et donc pas de contamination possible entre laboratoires.

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8 commentaires pour cet article

  1. Ping : Ondes électromagnétiques et vivant | Mon blog de scIence

  2. Bonjour,

    A la lecture de l’échange ci-dessus, je suis d’accord avec le Professeur Luc Montagnier sur le point de vue qu’il faut que les chimistes et les physiciens contribuent à trouver l’explication des phénomènes. Pour ma part, les simulations dynamiques moléculaires que j’ai commencé à effectuer sur la mémoire de l’eau et le signal électromagnétique émis par l’eau dans le cas de molécules organiques (hydrocarbures) bien plus simples que l’ADN montrent qu’il y a un effet mémoire de l’eau et la probabilité d’un signal électromagnétique émis par l’eau. Des simulations complémentaires sont en cours pour vérifier la reproductibilité. J’aurai une réponse plus précise dans les prochaines semaines. Ma formation initiale ? ingénieur électrochimiste et docteur en Chimie macromoléculaire (matières plastiques).

    Jean-Yves

  3. Bonjour,

    Dr Jean -Yves Dolveck, avez-vous des résultats de votre étude? Publiez vous? Où pouvons nous lire les données concernant vos expériences?

    Merci Bien

  4. J’ai des informations pertinentes à propos du mécanisme qui permet à l’eau d’entrainer et de reproduire un signal électromagnétique. dans quelques mois j’aurai terminé le prototype d’une machine capable de démontrer cette action. Je reviendrai ici-même une fois ma machine brevetée.

  5. Ping : Les vaguelettes de Luc Montagnier – Les Chroniques Zététiques

  6. Bonjour,

    Pour répondre à Mr Niels :

    J’ai effectué deux types d’essais en simulations dynamiques moléculaires avec un petit logiciel de ma confection basé sur la méthode de Monté Carlo et utilisant des modèles mathématiques présentés dans la littérature du domaine.
    La première série d’essais concerne le suivi de la fluctuation du moment dipolaire moyen d’un ensemble de molécules d’eau et de molécules de méthane comparativement à des molécules d’eau seules. Le moment dipolaire moyen est plus corrélé dans le temps pour l’eau en présence des molécules de méthane que pour l’eau pure, cela se traduit par une persistance de la fluctuation pour des temps d’échantillonnage plus longs dans le cas de l’eau et du méthane que dans le cas de l’eau pure. La période d’échantillonnage de coupure est supérieure à 300 picosecondes pour l’eau en présence des molécules de méthane et de 200 picosecondes pour l’eau pure.
    La deuxième série d’essais concerne la mesure du temps de persistance de cavités laissées par une molécule d’hydrocarbure dont on annule le champ de force après une période de mise à l’équilibre. Le temps moyen de persistance des cavités augmente exponentiellement avec la taille de la molécule d’hydrocarbure et augmente d’un facteur 10 du méthane au néopentane (le propane donne des résultats intermédiaires en bonne corrélation). Pour le néopentane, le temps de persistance moyen est de 13 picosecondes, on peut cependant trouver des cas de cavités qui persistent pendant plus de 60 picosecondes.
    Une troisième série d’essais est en cours pour déterminer le temps de persistance de cavités laissées par un groupements phosphate plus ou moins chargé ou polarisé.
    Pour la suite : j’étudierai le temps de persistance de deux ou plusieurs cavités laissées simultanément par les précédentes molécules dans le but de mettre éventuellement en évidence un effet d’interaction (électromagnétique ?) de groupe (qui modifierait le temps moyen de persistance par exemple).
    Si ces résultats peuvent convaincre un laboratoire ou une institution travaillant sur le domaine, j’envisage de les inclure dans des publications sinon même d’en faire des publications à part entière.
    Je souhaite également contacter un centre de calcul pour avoir des moyens informatiques plus puissants à disposition.
    Ces deux derniers projets sont prévus pour septembre 2017.

    Pour Mr Gamache :

    C’est une bonne idée que de concevoir un appareil qui permet de détecter les ondes électromagnétiques émises par l’eau. Je vous fais mes encouragements pour la mise au point. J’espère que cela marchera et je suis intéressé pour connaître la suite de votre démarche (publication éventuelle de résultats d’expériences).

    Bon week-end.

    Jean-Yves

  7. Bonjour,

    Quelques nouvelles des simulations dynamiques moléculaires sur un groupement phosphate (qui fait partie de la double hélice de l’ADN :
    Les temps de persistance des cavités laissées par un groupement phosphate au milieu de molécules d’eau après annulation de son champ de force (ou départ du groupement) sont considérablement allongés (ils restent quand-même très courts) du fait de la structure polarisée du groupement (phosphore chargé positivement et oxygène chargé négativement). Si une charge électrique négative est ajoutée à l’un des oxygènes (comme c’est le cas dans l’ADN), le temps de persistance est en gros le même.
    Au moment d’annuler le champ de force du groupement phosphate on remarque sur des images stéréoscopiques (en 3D) que les molécules d’eau forment des chaînes organisées de liaisons hydrogène en boucle autour de la cavité. De nombreux atomes d’hydrogène des molécules d’eau se trouvent également tournés vers l’intérieur de la cavité.
    Le temps de persistance de la cavité est très court : 30 picosecondes en moyenne. Par curiosité, cela permettrait à un signal électromagnétique émis par cette cavité de parcourir quand-même une distance de l’ordre du centimètre (presque le diamètre d’un tube à essai).
    Après l’étude de l’interaction entre eux cavités laissées par deux molécules de méthane, j’étudierai l’interaction entre deux cavités laissées par des groupements phosphate.
    Petit calcul (sans prétention) : la fréquence synchrotron d’un groupement phosphate (masse moléculaire 95) comportant une seule charge électronique et soumis au champ magnétique terrestre (50 microteslas) est d’environ 7 à 8 hertz ! Bien joué Monsieur le Professeur Vitiello !

    Jean-Yves

  8. Ping : La preuve que l’ADN est intriqué au niveau quantique change toute la donne de la science mainstream. Et personne n’en parle… | Stop Mensonges