Ouvertures ferme, non sans avoir ouvert quelques brèches (les archives restent en ligne)

Lancé sur le Net en décembre 2007, notre magazine d’actualités générales et alternatives a publié son dernier article ce 5 janvier 2020.

Créé avec la volonté d’accompagner « l’émergence du Citoyen dans sa singularité, sa diversité et sa solidarité, de manière critique et contradictoire », il a investigué sur des voies délaissées par la « grande » presse ou a donné des éclairages ignorés par elle. Il a abordé de nombreux aspects « différents » dans les domaines de la santé (vaccination, médecines douces, nourriture pranique, etc.), de l’écologie (économie d’énergie, climat, etc.), du social (pauvreté, suicide, castration volontaire, etc.), de la spiritualité (droit des minorités, politique « antisecte »…), de la science et de l’épistémologie (notamment dans sa rubrique bibliographie), du débat public, de l’éthique (médicale, journalistique…), etc. Sur ce dernier point, il a porté et assisté le projet d’une régulation déontologique nationale (conseil de presse), projet qui a vu le jour officiellement le 2 décembre 2019.

Ouvertures a couvert quelques scandales (Koweitgate, affaires Delaval et Guéniot, etc.) et mené plusieurs enquêtes citoyennes (avec la participation des internautes).

Conçu et réalisé par un journaliste professionnel avec l’aide d’un sympathisant bénévole, il a été reconnu comme « service de presse » par les autorités et la profession (avec un n° de CPPAP). Il s’est efforcé de traiter ses articles sous des angles souvent originaux (notamment sur l’Afrique) et avec rigueur, ouverture d’esprit et accueil de la contradiction.

En ce début d’année 2020, Ouvertures cesse son activité.

Les commentaires ont été bloqués.

En revanche, les articles publiés resteront accessibles.

D’ores et déjà, nous invitons celles et ceux parmi nos lecteurs qui ont apprécié sa démarche à suivre les sites personnels de J-L M-L : Débredinoire et Facebook J-L M-L, ainsi que le site Wikidébats, dont nous avons soutenu la création.

Si quelqu’un est intéressé par la reprise du titre, il peut, sans tarder, prendre contact avec nous :

info[at]ouvertures.net

Merci à vous toutes et tous : vous nous avez fait vivre des moments passionnants.

Merci également aux rédactrices et rédacteurs qui, à titre de pigiste ou de bénévole, ont publié dans Ouvertures :

Psychédéliques avec accompagnement : un potentiel thérapeutique et spirituel prometteur

> « Voyage aux confins de l’esprit – Ce que le LSD et la psilocybine nous apprennent sur nous-mêmes, la conscience, la mort, les addictions et la dépression », Quanto, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, 2019.

« Les drogues psychédéliques provoquent la panique et entraînent une démence temporaire chez ceux qui n’en prennent pas » : cette affirmation, singulièrement provocatrice, n’en recèle pas moins une part de vérité. Proférée par Timothy Leary, le prophète américain des substances psychédéliques des années 1960, elle permet de comprendre pourquoi la recherche scientifique sur les effets des nouvelles drogues psychotropes, notamment le LSD et la psilocybine, qui s’était fortement développée dans les années 1950, a subi un brutal coup d’arrêt dans le courant de la décennie suivante. Les autorités, effrayées par le potentiel révolutionnaire, voire subversif, des psychédéliques, décidèrent de les interdire.

Du coup, fait étrange et rare dans les annales de la recherche clinique, les études à leur sujet, devenues tabou, cessèrent complètement.

LSD gratuit

Le LSD se présente le plus souvent sous la forme de petits morceaux de papier buvard imprégnés de la substance. Photo : droguesinfoservice.fr.

Pourtant, après le premier trip (voyage) d’acide (LSD-25) réalisé en 1943 par le chimiste suisse Albert Hofmann, le groupe pharmaceutique Sandoz qui l’employait avait cru au potentiel thérapeutique de cette molécule. Au point de fournir – gratuitement – autant de LSD que nécessaire à tout « chercheur » (au sens large) intéressé. Une politique qu’il mena sans discontinuer de 1949 à 1966, date à laquelle, inquiet du scandale provoqué aux États-Unis par son médicament expérimental, il décida de le retirer de la circulation.

Dans l’enceinte de l’hôpital Sainte-Anne (Paris), le musée Singer-Polignac a présenté en 2015 une exposition d’œuvres de patients et d’artistes sous influence d’hallucinogènes.

Entretemps, plusieurs instituts, au Canada (Vancouver ; Saskatchewan), aux Etats-Unis (Californie), en France (hôpital Sainte-Anne) ou en Grande-Bretagne, avaient lancé des programmes de recherche. A l’automne 1960, Timothy Leary et Richard Alpert, tous deux psychologues, s’unissent pour mener avec leurs étudiants, au sein même de la célèbre université de Harvard, des recherches sur les effets de la psilocybine (champignons mexicains) et du LSD.

Avant que les psychédéliques ne deviennent un des emblèmes de la contre-culture hippie, il est utilisé dans le traitement de toute une série de pathologies, parmi lesquelles l’addiction, la dépression, les troubles obsessionnels-compulsifs, la schizophrénie, l’autisme et la détresse existentielle de fin de vie.

« Traitement miracle »

Bill Wilson, cofondateur des Alcooliques Anonymes, tente d’introduire la thérapie par LSD dans son programme dès les années 1950. Il disait devoir sa sobriété retrouvée à une expérience mystique provoquée par la belladone, administrée lors d’un séjour à l’hôpital.

Des séminaires psychiatriques entiers sont consacrés au LSD, qui passe alors pour un « traitement miracle ». Des protocoles thérapeutiques sont édifiés, financés par l’État américain, notamment.

La psilocybine est tirée d’un champignon hallucinogène mexicain. Photo : en-wikipedia.

C’est également l’époque où la CIA, au travers de son projet MK-Ultra, mène ses propres recherches pour déterminer si le LSD pourrait être utilisé comme sérum de vérité, outil de manipulation mentale ou arme chimique.

Peu à peu, la molécule « magique » et la psilocybine, entre autres, débordent le cadre clinique. De multiples initiatives font la promotion des psychédéliques pour stimuler l’imagination créatrice, favoriser les expériences spirituelles et le développement personnel. L’ingénieur américain Willis Harman rejoint le Stanford Research Institute, où il développe un projet dont l’un des objectifs est d’initier les chefs d’entreprise et les leaders d’opinion au LSD…

« L’homme le plus dangereux des États-Unis »

A partir de 1959, l’acide lysergique est proposé à la vente dans les rues. Les psychédéliques connaissent un engouement extraordinaire, largement dynamisé par les attitudes et déclarations dithyrambiques de quelques « gourous » très médiatiques comme Timothy Leary. La fin de la récréation est sifflée en 1966 avec l’incarcération de ce dernier pour avoir importé une petite quantité de marijuana. Il est alors considéré comme « l’homme le plus dangereux des États-Unis ».

Une véritable panique morale s’était emparée des autorités à propos des psychédéliques. Alimentée par des rumeurs et des accusations effrayantes, elle eut pour effet de jeter une chape de plomb sur tout ce qui touchait à ces substances, désormais sévèrement réprimées[1].

Risques exagérés ou imaginaires

Or, note le journaliste Michael Pollan dans son enquête « Voyage aux confins de l’esprit », « la plupart des risques auxquels [les psychédéliques] sont associés sont « soit exagérés, soit imaginaires », pour peu que les expériences soient menées avec intelligence et dans un cadre sécurisé. Elles ont peu d’effets secondaires et ne sont pas addictives comme les drogues dures ou l’alcool. C’est ce qui ressort des travaux récemment effectués sur ces substances. Car, depuis les années 2000, et particulièrement à partir de 2006, les psychédéliques font leur grand retour en recherche clinique.

Et les perspectives que ré-ouvre celle-ci sont encourageantes, pour peu que l’on comprenne l’action particulière de ces substances sur le corps et le mental.

« Quand l’ego se dissout »

L’auteur détaille ses découvertes sur 440 pages très documentées. Au fil de ses rencontres avec des patients, des chamans modernes, des guides spirituels et surtout la nouvelle génération de scientifiques qui cartographient notre cerveau, il conduit le lecteur dans des lieux inexplorés, payant même de sa personne pour s’aventurer, assisté médicalement et psychologiquement, jusqu’au plus profond de lui-même.

« Quand l’ego se dissout [effet le plus étonnant de l’expérience psychédélique], note en conclusion Michael Pollan (qui se définit philosophiquement comme matérialiste), il en va de même d’une conception limitée de nous-mêmes, ainsi que de nos intérêts personnels. Ce qui émerge à sa place, c’est invariablement une idée plus vaste, plus ouverte et plus altruiste – c’est-à-dire plus spirituelle – de ce qui compte vraiment dans la vie. Une idée dans laquelle un nouveau sens de la connexion, ou de l’amour, quelle que soit la définition qu’on lui donne, occupe une place prépondérante ».

Les psychédéliques ont un fort potentiel, notamment pour soigner les maladies mentales, mais ils comportent aussi des risques. C’est pourquoi l’auteur du livre est favorable à la reprise, en cours actuellement, des recherches cliniques. Dans un deuxième temps, la question pourrait se poser de leur usage récréatif ou religieux[2] par des personnes en bonne santé comme cela se passe pour le cannabis, désormais autorisé dans certains pays.

Tout dépendra du résultat de ces recherches et des décisions politiques qui seront prises.

[1] Aujourd’hui, en France, le LSD et la psilocybine sont classés comme stupéfiants : il est interdit de les produire, fabriquer, importer, exporter, transporter, posséder, proposer ou vendre librement. Il est également interdit de les présenter sous un jour favorable.

[2] En 2006, la Cour suprême des États-Unis a autorisé l’Union du végétal, un groupe chrétien spiritiste, à consommer de l’ayahuasca, une plante hallucinogène, au cours de ses rites, au nom de la liberté religieuse.

Comment est né le tout nouveau Conseil de déontologie journalistique et de médiation

Pas facile pour des journalistes d’accepter de rendre des comptes au public sur la façon dont ils respectent ou non les règles de leur déontologie ! Dans la plupart des pays démocratiques existe un Conseil de presse, un organisme indépendant du pouvoir qui recueille les plaintes du public sur les médias et étudie si les règles du jeu, pour la fabrication des nouvelles, ont été respectées : impartialité, équité, vérification, etc.

Jusqu’à ce 2 décembre 2019, la presse française avait toujours refusé, en prétextant qu’elle limiterait sa liberté d’expression, la création d’une instance externe susceptible de donner des avis sur ses pratiques.

Quelques réactions de la presse après la création du CDJM.

A lire la réaction de nombreux éditorialistes, la naissance du Conseil de déontologie journalistique et de médiation (CDJM), actée officiellement ce 2 décembre 2019, n’est pas accueillie avec enthousiasme par la presse.

A l’origine du projet, une association : l’APCP

Ce n’est pas une surprise pour les porteurs de ce projet qui a été initialement conçu par l’Association de préfiguration d’un conseil de presse en France (APCP).

Yves Agnès, président de feue l’APCP.
Photo : Ouvertures.

Née le 28 novembre 2006, l’APCP réunissait des journalistes, des universitaires, des associations de citoyens, des experts de tous horizons. Leur point commun : le besoin d’une régulation des abus de la presse dans le domaine de la déontologie, pour une information plus fiable.

L’originalité de l’instance prévue est qu’elle serait administrée par trois collèges : journalistes, éditeurs et le public, et qu’elle serait indépendante du pouvoir politique.

L’association s’est sabordée le lendemain (3 décembre 2019) de la création du CDJM, son objectif étant atteint.

Conclusion d’un article de C-J Bertrand sur les conseils de presse, Presse Actualités, mai 1985.

Notre magazine Ouvertures, contemporain de l’APCP, est particulièrement heureux et fier de relater les différentes étapes qui ont permis l’aboutissement de ce projet : « La mort de l’APCP aujourd’hui a donc trouvé hier, avec la naissance du CDJM, sa profonde justification » dit Yves Agnès, président de l’association, le jour de sa dissolution.

Il continue : « L’idée d’une instance indépendante d’éthique journalistique a ressurgi en 2006 au sein de l’Alliance internationale de journalistes, portée par le journaliste indépendant Jean-Luc Martin-Lagardette (voir encadré), lui-même inspiré notamment par l’universitaire français Claude-Jean Bertrand. Il y a été décidé au cours de l’année 2006 de créer une association dédiée à cet objectif.

Jean-Luc Martin-Lagardette : « Au retour d’un voyage d’études sur la presse organisé au Québec quelques mois auparavant, j’ai rédigé un article sur le Conseil de presse (CP) en place dans ce pays pour la revue Presse Actualité de mai 1985. Ce texte, titré « Conseil de presse : l’exemple québécois » jouxtait un autre article, intitulé « Pour un Conseil de presse idéal », rédigé par Claude-Jean Bertrand, professeur à l’université, spécialiste des médias américains.
C’est la lecture de sa défense et illustration de la régulation journalistique tripartite (éditeurs, journalistes, public) qui a déclenché en moi une prise de conscience : voilà ce qu’il fallait pour la France !
J’entamai alors une pérégrination laborieuse dans le milieu professionnel pour tenter de faire passer ce concept dans le concret. J’ai parlé à des confrères, à des syndicats de journalistes, à des juristes, etc., sans obtenir une véritable écoute (euphémisme).
Jusqu’au jour où, bien des années plus tard (2004), mon chemin a croisé celui de la fondation Charles Léopold Mayer (CLM) qui favorisait alors la création d’alliances socio-professionnelles citoyennes pour encourager la responsabilité des acteurs. La fondation mettait en place un groupe de travail baptisé Alliance internationale de journalistes (AIJ).
C’est au sein de cette alliance que j’ai reçu enfin toute l’attention que j’espérais. Celle-ci s’est traduite par deux réalisations :
– la publication de mon livre « L’Information responsable ; un défi démocratique » (ECLM, 2006) ;
– la création de l’Association de préfiguration d’un conseil de presse (APCP ; novembre 2007). »

» De 2007 à mi-2015, l’APCP s’est efforcée de populariser cette perspective, de combattre à son propos les blocages et les idées fausses ancrées et véhiculées dans la profession, chez les journalistes comme chez les éditeurs, de sensibiliser les politiques et les gouvernants, ainsi que certains cercles citoyens.

Deux rapports du ministère de la culture sur l’idée d’un Conseil de presse

» Parmi les avancées les plus significatives au fil des années, notons le grand tour de table des organisations professionnelles lors des Assises internationales du journalisme le 17 novembre 2010 à Strasbourg, ainsi que le « rapport Sirinelli » remis par ce magistrat le 23 février 2014 à la ministre de la culture et de la communication Aurélie Filipetti. Ce rapport encourageait déjà une telle instance, constatant l’avancée réelle dans la profession de l’idée d’une telle éventualité ; il préfigurait le rapport Hoog, remis le 26 mars 2019 par cet ancien président de l’AFP à l’actuel ministre Franck Riester. Notons aussi le ralliement déterminant au fil des années de deux des plus importants syndicats de journalistes (la CFDT puis le SNJ), ainsi que de plusieurs organisations d’employeurs dans le secteur des médias, au premier rang desquels la FFAP.

La nécessité d’une instance indépendante

» Après l’échec le 15 juin 2011 des réunions paritaires issues des États généraux de la presse écrite de 2008 initiées par le président Sarkozy, visant à l’adoption d’une charte déontologique commune pour toute la profession, l’APCP a repris une autre idée issue de ces États généraux, la création d’un Observatoire de la déontologie de l’information [ODI, présidé par l’universitaire Patrick Eveno].

Patrick Eveno, président de l’ODI. Photo : D.R.

» Celui-ci est né, le 12 septembre 2012, grâce au regroupement d’organismes, d’entreprises médiatiques et de personnes sensibilisées notamment au danger que constitue la grande défiance du public français envers les médias… Après avoir travaillé plusieurs années à la confection minutieuse d’un rapport annuel (…), les réflexions des membres de l’ODI ont naturellement débouché sur la nécessité de créer une instance indépendante pouvant être saisie par toute personne physique ou morale, ce qui n’est pas le cas de l’ODI.

» Ainsi, plus de quatre-vingts ans plus tard pourrait être achevée l’œuvre de Georges Bourdon, l’un des fondateurs et le plus célèbre dirigeant du Syndicat national des journalistes, artisan de la loi Brachard du 29 mars 1935 créant le statut des journalistes. Celui-ci trouverait enfin son indispensable complément, souhaité ardemment par Bourdon à l’époque. »

Yves Agnès, qui fut notamment rédacteur en chef au Monde, termine par ces mots :

« Sans doute certains d’entre nous ont-ils pu regretter le peu d’enthousiasme et de chaleur de cette assemblée constitutive… S’étonner de l’ignorance manifestée dans certaines questions… Ou de la mauvaise foi patente de quelques interventions, au travers desquelles l’information semble être d’abord une forme d’engagement politique et non le service exclusif des publics… Ou encore de l’absence criante de patrons de médias écrits ou audiovisuels qui auraient dû logiquement être les premiers à soutenir l’initiative, comme le font la quasi totalité de leurs confrères en Europe !… Mais cela ne nous empêchera pas de saluer avec encore plus de reconnaissance et d’amitié tous ceux qui se sont employés à ce que notre conseil de presse soit enfin sur les rails !…

» L’APCP, chers amis, était en sommeil depuis plus de quatre ans. Elle n’avait d’autant plus de raison d’être que son rejeton, l’ODI, a pris le relais à partir de 2016 et s’est employé, avec ténacité et intelligence, à trouver le consensus minimal dans la profession et au-delà pour que naisse, puis se développe, le Conseil de déontologie journalistique et de médiation. Merci à tous les artisans de cette patiente et laborieuse initiative. »

Remerciements également à Pierre Moorkens, président de la Fondation M (Belgique) et directeur d’Ouvertures, magazine qu’il a financé en raison de son engagement pour une « information responsable ».

> Photo de la page d’accueil : extrait de l’article de la revuedesmedias.ina.fr du 4 décembre 2019.

Vaccination : les effets pervers du passage en force

Crédit photo : U.S. Navy photo/Mass Communications Specialist 1st Class Jennifer Hudson.

La récente décision de rendre obligatoire onze vaccins est présentée comme une décision basée sur des « preuves scientifiques ». C’est pour le bien des gens et pour le bien de la société, prétend-on. Au nom de la « science », on limite la liberté des gens, au risque de transformer l’hésitation en opposition.

La liberté est le bien le plus précieux de l’être humain. Elle est consacrée par la plupart des codes et législations des démocraties. Seul un impératif majeur avéré pourrait justifier de la réduire ou de la contraindre.

Or, jusqu’à preuve du contraire, la « science » n’a pas apporté la preuve d’une telle nécessité pour les vaccinations. Les données et les situations mises en avant par les autorités sont parcellaires. Beaucoup d’entre elles sont orientées et constituent plus des allégations, voire, dans certains cas, des affirmations mensongères, que des faits.

Or, le public, qui est sensé, veut bien accepter des obligations si on lui en démontre clairement et honnêtement le bien-fondé.

Simulacre de concertation

C’est là que le bât blesse. En France, il n’y a jamais eu de véritable débat public sur l’intérêt des vaccinations ou sur l’obligation vaccinale. Il y eut les discussions parlementaires et surtout un simulacre de concertation publique.

On a même pu entendre notre ministre de la santé affirmer : « La vaccination, ça ne se discute pas ! », traduisant ouvertement sa foi, qu’elle s’estime en droit d’imposer, en la religion de la « preuve scientifique ».

Celle-ci, n’est pas le tout de la connaissance. Même si elle est indispensable, elle doit demeurer modeste. Elle apporte un éclairage, elle ne délivre pas une vérité absolue.

Le bien commun, allégué par les autorités pour imposer la vaccination, ne peut être réduit à nos seules données scientifiques. Il doit être débattu, réajusté en permanence grâce aux vertus de la médiatisation, de la pédagogie et, surtout, du débat public. Les données scientifiques ne peuvent être qu’une base pour la discussion.

Or, en France, le débat sur ce sujet est inéquitable. Non seulement on a criminalisé par la loi les réfractaires à la vaccination, mais en outre les partisans de la vaccination ont la parole de façon hégémonique dans la presse et les « grands » médias. Chaque fois qu’une information ou un débat a lieu à la télévision, il n’y a pas de contradicteur. Pas – ou de façon exceptionnelle – d’intervenant opposé, contestataire, critique, voire seulement interrogateur. Aux yeux de tous ceux qui ont mission de nous informer, le moindre questionnement ou doute sur les bienfaits de la vaccination ne peut être que le fait d’un « antivax », d’un illuminé opposé et imperméable au raisonnement scientifique, d’un débile sectaire et dangereux qui menace la santé de toute la société.

Manque de réponses

Or, pour qui étudie d’un peu plus près la diversité des individus et associations qui propagent des doutes sur la vaccination ou la refusent, il apparaît vite que très rares sont les réfractaires absolus. La plupart des hésitants et des réticents sont des citoyens informés qui n’ont pas eu les réponses qu’ils attendaient sur :
– la réalité des « bénéfices/risques » de tel ou tel vaccin
– la vraie place des vaccins dans l’éradication des maladies
– la performance de la vaccinovigilance (sous-notifications, etc.)
– l’innocuité de tel ou tel adjuvant entrant dans la composition des vaccins
– la nature des effets indésirables provoqués par tel vaccin ou par les cocktails de vaccins
– les conflits d’intérêt qui faussent le jeu des savoirs et des pouvoirs
– la connaissance encore réduite des processus immunologiques
– le silence sur les alternatives aux vaccins (pourquoi des maladies disparaissent dans des pays où personne n’est vacciné ?)
– pourquoi l’obligation puisque les vaccinés sont « théoriquement » protégés ? Etc.

Dans une grande enquête citoyenne effectuée en 2009 par Agoravox, nous avions pu noter que la plupart des membres des associations présentées comme antivax par leurs adversaires étaient… des médecins et autres professionnels du monde médical !

Esprits critiques diabolisés

Mais le plus triste, c’est la façon dont les autorités s’y prennent pour tenter d’accroître la confiance dans les vaccins dans un pays, la France, qui compte parmi les plus réfractaires. D’un côté, elles multiplient les campagnes de sensibilisation, facilitent au maximum la vaccination (gratuité des produits, vaccination désormais possible en pharmacie…). D’un autre, elles limitent les possibilités de discussion publique sur l’intérêt de la vaccination ou même seulement sur l’obligation vaccinale.

Pour justifier cette censure, elles peuvent compter sur une multitude d’acteurs (publics comme privés) qui diabolisent les esprits critiques. Déjà, ces derniers n’ont pas accès aux grands médias. Mais en outre, ils sont aujourd’hui pourchassés aussi sur les réseaux sociaux, où ils ont trouvé refuge. Les autorités ont réussi à convaincre certains géants du web de déréférencer des sites qui diffusent une information non officiellement validée, la qualifiant globalement de fakenews !

Mais, ce faisant, nos politiques blessent par leur mépris tous les dignes citoyens restés sans réponse à leurs justes interrogations ou à leurs légitimes suspicions. Ces personnes, publiquement stigmatisées, s’estiment trahies. Étant bannies de toute tribune publique, elles sont poussées à se raidir, se marginaliser, voire se radicaliser d’une certaine façon.

Pour beaucoup d’entre elles, le contrat citoyen est rompu.

Il y aurait pourtant un moyen simple de restaurer la confiance : organiser un véritable débat public, rigoureux, loyal, méthodique et exhaustif, avec TOUS les acteurs concernés et non pas seulement avec les « autorisés » (ceux qui sont pour), et surtout tenir compte des conclusions, même si elles vont à l’encontre de la politique suivie jusque-là.

C’est à cette seule condition que les Français pourront reprendre foi en la bonne volonté des autorités qui mènent la politique sanitaire de leur pays.

Pourquoi IL FAUT rembourser l’homéopathie

Agnès Buzyn, ministre de la santé, explique sa décision de dérembourser l’homéopathie au Parisien – Aujourd’hui en France, le 9 juillet 2019.

Agnès Buzyn : « Moi, je fais confiance à ce qui est évalué scientifiquement car je suis incroyablement rationnelle » (Le Quotidien du médecin, le 24 septembre 2018).

En prenant la décision, apparemment logique, de dérembourser l’homéopathie, la ministre de la santé (qui reprend les conclusions de la Haute Autorité de Santé, HAS) adopte une posture réductionniste et, de fait, « incroyablement » déraisonnable, voire irrationnelle. En effet, sa décision est fondée sur plusieurs sophismes.

Première faute de raisonnement : le gouvernement transforme « absence de preuve de l’efficacité » en « preuve de l’absence ». Il a troqué le doute, qui demeure, sur l’efficacité de l’homéopathie en certitude de non efficacité. Ce qui est d’autant plus abusif que cette absence d’efficacité peut très bien résulter, au moins en partie, d’une « absence de données disponibles », comme le note elle-même la HAS dans sa justification.

Autre sophisme, le gouvernement, sous le terme « efficacité », amalgame action pharmacologique et efficacité thérapeutique. L’action pharmacologique, déterminée par des essais cliniques, est causée par des molécules chimiques. L’efficacité thérapeutique, elle, comporte deux aspects très différents, l’un vérifiable, l’autre non. Le premier est l’effet attendu – scientifiquement analysable – sur les processus biologiques par l’emploi d’un médicament dont on connaît la composition, le mode d’action, les comportements, etc. Le deuxième aspect est la « cible » du médicament : la réalité concrète et unique du patient (la personne humaine), sa constitution, son histoire, son comportement, sa psychologie, son environnement, etc., bref, une infinité de facteurs qui, par définition, ne peuvent pas être prédits avec exactitude. Sur ce dernier aspect, l’homéopathie a une pratique notoirement plus étendue, pratique dont la HAS n’a tenu aucun compte.

La médecine est un art, qui s’appuie sur des sciences

Certes, les essais cliniques peuvent intégrer de multiples cas de figure, mais ils restent des statistiques. Ils conservent une frange d’incertitude (qui peut être très large). Ils ne peuvent tenir compte aussi précisément de l’individu que ne le fait l’homéopathe.

Concernant les granules homéopathiques, on peut certes concéder – en dépit de plusieurs études positives que la HAS a voulu ignorer – qu’elles n’ont pas apporté à ce jour l’évidence d’une action physicochimique identique à celle induite par les médicaments allopathiques remboursés.

Mais cette seule action n’est pas synonyme d’efficacité thérapeutique ! Autrement dit, si on peut être sûr que tel médicament allopathique aura bien tel effet précis, scientifiquement mesurable, sur nos cellules ou nos organes, il n’en découle pas pour autant de façon certaine que le malade va guérir !

La médecine est un art, non une science, même si elle s’appuie en grande partie sur des sciences. Le médecin homéopathique est mieux formé à cette évidence, à la prise en compte du caractère unique du patient. C’est pourquoi sa méthode, sous cet aspect précis, est supérieure à celle du médecin allopathique. Et pourquoi tant de ses partisans font appel à elle malgré sa « non scientificité ».

En fait, sur le plan de l’efficacité thérapeutique, les deux médecines en sont au même point. L’une a l’avantage d’utiliser des médicaments ayant prouvé leur efficacité pharmacologique, mais a l’inconvénient de ne pas appréhender le caractère unique de ses patients. L’autre a l’inconvénient de recourir à des produits non prouvés scientifiquement, mais a l’avantage de s’intéresser à l’idiosyncrasie des siens.

Mais ni l’une ni l’autre n’est en mesure de PROUVER qu’elle guérit nécessairement. C’est bien pour cette raison que le médecin n’est pas tenu, juridiquement, à une obligation de résultat, mais seulement de moyens. Il doit faire ce qu’il pense être juste en fonction de ses connaissances et des connaissances généralement admises, pour améliorer l’état du malade. Allopathe ou homéopathe, il n’est pas tenu de le guérir.

Et n’oublions pas, de toute façon, selon le mot même de notre ministre de la santé, que « la majorité des maladies guérissent toutes seules »…

Bien sûr, la « médecine basée sur les preuves » est un critère important de sécurité, important mais insuffisant pour garantir à lui seul la qualité ou l’efficacité du soin. Le savoir faire, l’honnêteté intellectuelle et morale, l’ouverture d’esprit, l’intuition, voire la créativité et la chance, interviennent aussi dans la réussite de toute thérapie.

Or, sur ce point, l’homéopathie a des atouts, et même des avantages.

Des atouts : le témoignage, ininterrompu depuis plus de 220 ans, de milliards de personnes qui se sont déclarées – et se déclarent toujours – guéries ou soulagées par son usage ! Le témoignage continu de centaines de milliers de médecins dûment formés, y compris hospitaliers, qui, agissant avec éthique et esprit de responsabilité, ont observé – et observent toujours – la guérison ou l’amélioration de l’état de leurs patients.

On ne peut mépriser, rayer d’un trait, tous ces témoignages ! Si raisonner scientifiquement, c’est ignorer ces réalités, alors la science est inhumaine ! Alors la Science s’oppose à la Raison qui, elle, face à l’immensité des usages, ne peut qu’accorder, au minimum, une présomption d’efficacité à l’homéopathie ! Même si elle ne dispose pas d’un modèle théorique suffisant pour expliquer cette efficacité thérapeutique .

C’est ce qui embarrasse la science, et même l’importune. Mais, au lieu de penser, avec l’humilité qui caractérise les grands esprits, qu’elle ne sait pas tout, et même que ce qu’elle ignore est encore plus considérable que ce qu’elle a acquis, que l’homéopathie fonctionne peut-être sur des principes encore insoupçonnés, la médecine allopathique fait le choix de l’intolérance, lui dénie TOUTE efficacité et veut l’interdire de remboursement. L’orgueil de ses zélateurs les pousse même à traiter leurs confrères homéopathes de « charlatans », alors que la France possède le nombre de médecins homéopathes le plus important au monde : plus de 20 000, principalement des généralistes.

Hypothèses tournées en dérision

Pour expliquer l’étrange fonctionnement de l’homéopathie, plusieurs hypothèses ont été avancées, certaines, formulées par son fondateur Hahnemann. Elles n’ont pas été confirmées, en premier lieu parce qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un effort intellectuel suffisant.

Pire, les quelques tentatives modernes, encore tâtonnantes, qui osent s’exposer sont tournées en dérision et parfois violemment combattues.

Sans aborder ce sujet, nous pouvons faire au moins ce constat : réduire la légitimité d’une méthode à la seule pharmacologie et omettre – parce que non mesurable – tout le champ de l’humain, c’est raisonner comme si notre corps n’était qu’une machine ! C’est un choix réductionniste, matérialiste, arbitraire et donc abusif.

Le corps, impossible à dissocier de l’esprit humain, ne fonctionne pas comme une pure mécanique, ce que laisse pourtant supposer une médecine prétendument « rationnelle », uniquement basée sur « les données acquises de la science ».

Or, et c’est là l’un des avantages, évoqués plus haut, de l’homéopathie : elle tient compte de cette globalité de l’être humain. Le médecin homéopathe prend le temps et la peine de faire parler son patient pour mieux le connaître, lui et ses habitudes, ses fonctionnements, etc. Il sait l’importance du lien corps/esprit et sait comment l’intégrer dans sa démarche curative (et préventive). Tandis que son « concurrent » allopathe se limite trop souvent à l’observation du symptôme et à l’action pharmacologique. Et l’on sait la triste place tenue par la France dans l’hyperconsommation de médicaments, notamment de psychotropes.

Autres avantages de recourir à l’homéopathie : l’absence d’effet secondaire (au contraire de la médecine allopathique dont les médicaments chimiques peuvent, au lieu de guérir, causer la mort : autour de 20 000 morts chaque année !) ; son faible coût tant pour le patient que pour la solidarité nationale, etc.

Le troisième défaut de raisonnement est donc de dédaigner volontairement, au nom d’une science qui cache en fait une position idéologique (le matérialisme), tous les atouts et avantages réels de l’homéopathie.

La Culture a-t-elle fait la « preuve scientifique » de son intérêt ?

Le quatrième vice de pensée est d’avoir décrété que « ce n’est pas à la solidarité nationale de payer pour des thérapies sans effets scientifiquement prouvés ». Pourquoi le « scientifiquement prouvé » serait-il le seul critère du déclenchement de la solidarité nationale ? Si l’homme n’était qu’un corps, qu’une machine sophistiquée, peut-être. Mais l’homme est un tout : corps, esprit, sensibilité. Ainsi, pourquoi l’État prévoit-il, dans son dernier budget, de dépenser 10 milliards d’euros pour la Culture ? Baudelaire, Gounod, Picasso, pour ne parler que d’eux, ont-ils fait la “preuve scientifique” de leur intérêt ?

Non, nous acceptons de financer l’art et la culture parce qu’ils concourent à l’épanouissement des citoyens. L’homéopathie, n’importe quelle enquête sociologique ou même épidémiologique pourrait le démontrer, concourt au bien-être des Français et cela, sans effet délétère.

C’est pourquoi, en tant qu’art de soigner et de se soigner de façon douce et respectueuse, elle doit être absolument encouragée. Inscrits au remboursement en 1984, les produits homéopathiques ont longtemps été remboursés à 65%. En 2011, le taux a été abaissé à 30%. Le gouvernement d’alors avait fait preuve de sagacité. Devant la présomption d’efficacité thérapeutique de l’homéopathie, mais dans l’impossibilité de mesurer celle-ci avec précision, il avait déterminé le niveau de remboursement au tiers de son coût, ce qui paraît un excellent compromis. Compromis que nous invitons le gouvernement à retrouver, ce qui apaiserait cette querelle artificiellement provoquée par l’intolérance et la prétention, et réconcilierait les Français. En effet, 72 % d’entre eux croient aux « bienfaits » de l’homéopathie (sondage Odoxa janvier 2019).

> Rembourser l’homéopathie à 30 %, ce serait reconnaître que cette méthode thérapeutique, même si son action pharmacologique n’est pas clairement établie, a fait en revanche clairement la preuve, de par le monde entier, de son impact bénéfique sur l’état de santé de milliards de personnes.

Plus largement, il faut profiter de ce débat pour étudier sous quelles conditions les autres médecines non conventionnelles (comme la médecine traditionnelle chinoise), très populaires pour beaucoup d’entre elles, pourraient trouver leur place dans un système de soins complémentaire, sûr et de qualité (voir lien ci-dessous).

>> Voir aussi :

Comment l’idée de labelliser les médecines non conventionnelles a été enterrée

Le Dr Edouard Broussalian, médecin homéopathe, réfute les arguments des contempteurs de l’homéopathie

Emmanuel Macron : « Il faut réfléchir au statut de l’information »

Le référendum d’initiative citoyenne (RIC) risque d’être manipulé tant que la vérité de l’information n’est pas mieux assurée par les médias.

Le président de la République s’est invité par surprise le jeudi 24 janvier dernier au débat citoyen de Bourg-de-Péage (Drôme). L’occasion pour lui d’exprimer la nécessité de réfléchir à ce que doit être le « statut de l’information » à l’heure où tout ce qui circule sur les réseaux sociaux peut être plus facilement cru que ce que les journalistes diffusent.

En réponse à une question sur ce qu’il pensait du RIC (référendum d’initiative citoyenne), réclamé par les “gilets jaunes”, Emmanuel Macron a voulu montrer les risques d’une telle entreprise dans un contexte où la vérité de l’information n’est pas assurée. Évoquant l’exemple du référendum britannique pour la sortie de l’Union européenne (Brexit), où promesses et affirmations fantaisistes des politiques, relayées sans recul tant par la presse que par les réseaux sociaux, ont conduit à un résultat que beaucoup déplorent aujourd’hui, il a plaidé pour une reconstruction de la confiance, par une révision de notre « rapport à la vérité ». La collectivité toute entière comme les professionnels des médias sont invités à œuvrer pour que les débats puissent être véritablement « instruits, transparents et apaisés », cela ne pouvant s’acquérir que sur la base d’informations fiables et déontologiquement élaborées.

Par ailleurs, l’idée de la création d’un Conseil de presse, pour réguler l’information, a été exposée sur France Info le 24 janvier dernier par le président de l’Observatoire de la déontologie de l’information (ODI).
Rappelons que cette idée avait été portée par l’Association de préfiguration d’un conseil de presse (APCP, dont le signataire de cet article fut membre co-fondateur) avec le soutien de l’Alliance internationale des journalistes.

Les trois intervenantes de la 2e Journée du Guérisseur du 24 février 2019

La 2e Journée du Guérisseur aura lieu le dimanche 24 février 2019, de 9 h à 18h, toujours au Forum 104, salle Glycines, 104 rue de Vaugirard à Paris 6e, métro St-Placide ou Montparnasse. Trois intervenantes sont programmées : Geneviève Bérigaud, Martine Gardénal et Paule Ryckembeusch.

A côté de la médecine conventionnelle, de multiples approches thérapeutiques complémentaires sont proposées aux personnes qui souffrent.

Certaines d’entre elles s’inscrivent directement dans le paradigme de l’Esprit. Les Journées du Guérisseur réunissent des praticiens et praticiennes qui s’inscrivent dans cette perspective et s’efforcent d’en faire bénéficier le public.

Avec un souci central : inviter chacune et chacun à prendre sa santé et sa vie en mains, en conscience, le mieux et le plus complètement possible.

Les trois intervenantes

Geneviève Bérigaud

Naturopathe (diplômée d’État du Québec), enseignante en relaxation, sophrologie et Qi Gong et hygiène de vie naturelle. Le pouvoir de la pensée, de la parole, du Verbe et de l’imagination dans la guérison.

Martine Gardénal

Médecin homéopathe, médecin du sport, formatrice et auteure. La confiance dans le processus de guérison.

Paule Ryckembeusch

Heilpraktiker (homéopathie, phytothérapie, réflexologie…), chercheure indépendante en mémoire cellulaire énergétique et auteure. La santé physique, psychique et émotionnelle.

Le matin (9h30-12h30)

– Présentation de la journée, par Jean-Luc Martin-Lagardette, journaliste, essayiste.

– Présentation des démarches des intervenantes. Échanges avec le public.

L’après-midi (14h-17h30)

– Les praticiennes présentent leur démarche individuellement ou par ateliers.

– En fin de journée, partage permettant l’expression de critiques, d’avis et de suggestions.

> Prix de la journée : 50 € (une personne) ou 80 € (deux personnes).

Grilles de lecture (GDL), 13 rue des Millepertuis, 71710 Marmagne.

GDL est une association loi 1901. Le prix de la journée est destiné à couvrir les frais d’organisation (location de la salle, etc.). Les intervenantes sont bénévoles.

Journée organisée par J-L M-L (Débredinoire.fr) et parrainée par Ouvertures.net.

> Renseignements : 06 76 54 01 57.

(Photo de Une : Martine Gardénal)

Neelam Makhija : soupçonné à tort d’être un guru indien, il fait deux mois de prison préventive

Neelam Makhija. Il a eu le malheur d’avoir, pour la France, une tête de guru indien…
Photo : J-L M-L

Neelam Makhija, 71 ans, partage sa vie entre Bombay (Inde) et Toronto (Canada). D’origine indienne, il est également citoyen canadien. Ingénieur en électronique de troisième cycle (MSEE) et titulaire d’un master of business administration (MBA), il a fondé et dirigé pendant 23 ans au Canada une entreprise spécialisée dans l’électronique haute technologie. Retraité depuis 2006, il passe son temps entre le Canada et l’Inde où vivent ses deux filles et ses petits-enfants.

Cécile Tousignant.
Photo : J-L M-L.

Entre 2010 et 2014, il rend plusieurs visites en France à son amie canadienne Cécile Tousignant, qu’il connaît depuis 2007. Elle est coach de vie et professeur de méditation inspirés d’un maître indien[1] (en France et au Québec). Celle-ci invite son ami à participer à trois de ses stages de méditation d’une durée respective de 2, 4 et 7 jours.

 Descente de gendarmerie

24 novembre 2014, M. Makhija est à Fontainebleau avec un petit groupe de 6-7 personnes en méditation quand une escouade de gendarmerie surgit à 7h du matin dans la maison privée où Cécile Tousignant anime un stage. Elle arrête Mme Tousignant et son ami ainsi que deux autres participants. Elle intervient suite au « signalement » auprès du Centre contre les manipulations mentales (CCMM) déposé par le père d’une de ses anciennes élèves. Les gendarmes, environ une vingtaine, tous armés, se comportent comme pour sauver les stagiaires d’un grave danger imminent.

Mme Tousignant et Neelam Makhija sont séparés et devront rester un an sans avoir le droit d’aucun contact entre eux ou de se voir.

Après un interrogatoire de quelques heures (sans la présence d’un avocat), le traducteur désigné explique brièvement les accusations : M. Makhija aurait « utilisé des moyens frauduleux pour manipuler des esprits en état de sujétion psychologique et les escroquer. Il aurait eu recours à des techniques mentales et créé une atmosphère indienne mystérieuse pour influencer ces gens en situation de faiblesse ». Et il appartiendrait à « la secte » du guru (maître spirituel indien) Osho.

Les accusés sont gardés en prison séparément pendant huit semaines « car nous étions des étrangers et parce que le juge d’instruction était trop occupé pour nous rencontrer », explique Neelam Makhija. « Les gendarmes qui nous ont arrêtés ont dit aux autorités de la prison que nous faisions partie de la secte du gourou du sexe d’Osho. Ensuite, la juge m’a rencontré : elle voulait tout savoir sur moi, ma vie, Osho et les gourous indiens et la spiritualité indienne. Pour moi, ce fut un choc car j’étais juste un visiteur ! Je n’avais pas de client ni de travail ici. Je ne parle même pas la langue française. Ils ont dit qu’ils avaient des pages d’accusations criminelles contre moi. Or, j’étais juste un touriste de passage pour trois semaines en France, avec un billet de retour à Bombay. Je ne comprenais pas pourquoi on s’en prenait à ma culture ! »[2]

Makhija doit retourner en Inde auprès de sa famille qui l’attend dans les dix jours. Entretemps, arrêté, il demande à son avocat commis d’office de contacter sa famille. Il n’y est pas autorisé. Une fois en prison, il doit attendre deux semaines avant de pouvoir appeler à sa fille : « Mes enfants et petits-enfants étaient très inquiets de ce qui pouvait arriver à leur père de 70 ans. Coupés de toute communication, ils ont pensé que j’étais malade ou… mort ».

« Ils réussissent à criminaliser la « loi éternelle » hindoue »

Neelam Makhija : « Mon séjour forcé en France m’a donné l’occasion d’enquêter sur le système en place. J’ai pu expérimenter, de première main, la manière dont la discrimination culturelle et religieuse est mise en œuvre par le gouvernement. En appliquant de longues et obscures procédures judiciaires, une rigidité bureaucratique et une attente surchargée devant les tribunaux, des gens ordinaires, comme moi-même, sont harcelés. Tout cela, juste pour empêcher (sans grand succès, je pourrais ajouter) l’afflux en France d’autres idées et visions du monde.

« Concernant les nouveaux mouvements religieux, j’ai pu constater que presque tous les enseignants spirituels indiens (gurus), éminents et hautement respectés là-bas, qui ont eu ou suivaient des disciples occidentaux, sont sur la liste de la Miviludes (maintenant cachée). Ils sont classés comme « dérives sectaires ». Cette attitude du gouvernement français, pris dans son ensemble, réussit à criminaliser le « Sanatana Dharma » (« loi éternelle ») et le patrimoine spirituel et culturel indien !

Des enseignants spirituels indiens jouissant d’une réputation mondiale à l’ONU, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada et dans les autres pays d’Europe, sont sur cette liste. Beaucoup de ces enseignants spirituels sont morts et maintenant leurs dévots et leurs pratiquants sont ciblés et harcelés. Même les centres de yoga et de méditation de pleine conscience sont suspects.

« Tous sont susceptibles des foudres de la Miviludes [mission interministérielle chargée d’alerter sur les « dérives sectaires »] et de la loi About-Picard [loi anti-secte de 2001].

« J’ai partagé mes conclusions sur les enseignants spirituels indiens avec le secrétaire général principal du ministère indien des affaires extérieures, lui demandant de porter cette question à l’attention de Sri Modiji (premier ministre) et Mme Swarajji (ministre de affaires extérieures). J’ai également diffusé mes informations aux éminents enseignants spirituels vivant en Inde et qui ont une large présence en France, comme Sri Sri Ravi Shankar et Amma. J’ai contacté le Dalaï Lama, bien connu et respecté en France et lui ai envoyé une liste des instituts bouddhistes considérés comme « à risque sectaire » par la Miviludes. »

Après près de deux mois passés en prison, sans procédure régulière devant un tribunal, où il aurait pu se défendre, et après avoir payé une caution de 50 000 euros, M. Makhija est interdit de sortie du territoire pendant deux ans et demi ! Une véritable séquestration.

Durant cette période, le juge d’instruction ne l’a rencontré qu’une seule fois, le 15 janvier 2015. Le 26 janvier, il sort de prison. En mars, le juge d’instruction interroge tous les clients de Cécile Tousignant. Ceux-ci déclarent n’avoir eu aucun problème avec Neelam Makhija. La plupart disent qu’ils ne le connaissaient pas et tous affirment ne pas lui avoir donné d’argent. Pourtant, lorsque son avocat, François St-Pierre (Lyon), demande à plusieurs reprises au juge pour son client la permission de quitter la France pour s’occuper de ses affaires au Canada et visiter sa famille en Inde, avec l’intention de revenir dans six semaines, le juge refuse.

Retenu deux ans et demi contre son gré et sans procès

L’avocat interjette appel de la décision du juge. Trois mois plus tard, la cour d’appel rejette la demande, arguant qu’il y avait des accusations criminelles pendantes.

En juillet 2015, il devient clair qu’aucun des stagiaires, « qui appartenaient dans l’ensemble à des catégories socio-professionnelles supérieures et avaient plutôt fait des études supérieures », n’a de grief contre l’Indo-canadien. Ses avocats demandent donc au juge de changer son statut en celui de « témoin assisté ». Demande aussitôt rejetée. Les avocats obtiennent de s’adresser à une autre cour d’appel. Après neuf mois d’attente, la décision du juge d’instruction est confirmée par cette deuxième cour. Aucune raison n’est donnée.

Entretemps, à la fin de novembre 2015, soit un an après l’arrestation, les enquêtes sont terminées, à l’exception d’une nouvelle audition de Cécile Tousignant qui a lieu en mars 2016, ce qui reporte la clôture de l’enquête à novembre 2016.

« Je suis donc resté en France près de deux ans et demi après mon arrestation, sans procès et sans aucune possibilité de me défendre devant un tribunal ! se plaint M. Makhija. Un tel droit, je l’aurais eu dans n’importe quel pays anglophone. Apparemment, en France, il n’y a pas de magna carta ou d’habeas corpus et la présomption d’innocence n’existe pas ! ».

L’enquête terminée, le procureur donne ses observations au juge. Grosse surprise : il dit que les 29 victimes de la manipulation mentale ne sont plus des victimes car elles n’ont pas déposé de plainte. De même, toutes les accusations de blanchiment d’argent sont abandonnées !

De « vraies fausses » victimes

Makhija a le soutien de Susan Palmer, professeure à l’université Concordia et au collège Dawson, à Montréal, Québec. Elle lui a écrit en ces termes : « C’est absolument scandaleux ! Enquêtant sur le cas d’Arnaud Mussy (la première application de la loi About-Picard), j’ai assisté à des choses similaires. Les “victimes” avaient insisté sur le fait qu’elles n’étaient pas des victimes. L’Unadfi [association “antisecte”] avait [pourtant] déposé plainte en leur nom, contre leur volonté ou à leur insu. Le juge a déclaré que le fait de ne pas avoir réalisé qu’ils avaient subi un lavage de cerveau était la preuve qu’ils avaient subi un lavage de cerveau ! On dirait que votre juge d’instruction est distrait et ne prend pas la peine de faire son travail. On se croirait dans une nouvelle de Kafka ! »

Sa « présence silencieuse » suffit à manipuler les stagiaires

En décembre 2016, Neelam Makhija reçoit un texte en anglais du juge d’instruction. C’est la première communication dans cette langue qu’il obtient du système judiciaire français.

Enfin, il peut comprendre le contenu de l’affaire. Ce qu’il lit dans ce texte lui paraît incroyable. Alors que M. Makhija ne parle pas français, sa « présence silencieuse » était suffisante pour « manipuler » les gens faibles d’esprit. Il allègue que l’accusé a créé une « atmosphère mystérieuse » pour affaiblir les participants sous couvert de philosophie indienne. Or, tout ce qu’il a fait, c’était d’éteindre les lumières, utiliser des bougies, des bâtons d’encens et de passer de la musique donnée par les participants !

Toute cette affaire est incompréhensible. Les avocats disent n’avoir jamais rencontré un cas comme celui-ci. L’hypothèse générale est que cette accusation de manipulation mentale du juge d’instruction était si faible que si on laissait M. Makhija quitter la France, son grief contre Cécile Tousignant tomberait aussi. Tous leurs efforts auraient été perdus, les rendant ridicules aux yeux de leur hiérarchie. Surtout quand tant d’argent et d’efforts avaient été dépensés, enquêtant sur une histoire fabriquée.

Le procureur abandonne les charges

Finalement, le procès a lieu le 2 juin 2017, après une « balade » de 30 mois. Le procureur dit qu’il abandonne l’accusation de manipulation mentale de personnes en état de faiblesse car il n’a aucune preuve pour soutenir les accusations. Il avoue au juge que, dans ce cas, la justice a été « un peu enthousiaste » dans cette affaire et qu’elle a pris un temps démesuré pour la traiter. Il abandonne également les accusations de blanchiment d’argent car il n’a aucune preuve que M. Makhija ait reçu des fonds de Mme Tousignant.

Les juges, désireux d’abréger cette affaire embarrassante, concluent rapidement. Ils délibèrent moins d’une heure et blanchissent le prévenu, le condamnant à une amende symbolique pour avoir donné quelques conseils au téléphone pour apaiser Cécile Tousignant[3], qui s’inquiétait des soupçons de travail dissimulé qui étaient portés à son encontre.

Tout ça pour ça !

« Quoi qu’il en soit, tout ce qui s’est passé ici en France m’a fait perdre des années de vie (du 28 novembre 2014 au 2 juin 2017 et plusieurs mois jusqu’à ce que tout soit réglé). Une perte coûteuse de jours précieux à mon âge ! L’histoire a été montée par la Caimades (gendarmerie spécialisée dans « l’emprise mentale ») sensibilisée par la Miviludes, avec la complicité du juge d’instruction et du psychiatre fonctionnant selon les vues de la Miviludes. Ils ont imaginé que j’étais un grand gourou indien, du mouvement Osho, qui aurait formé et exploité des gens comme Cécile, qui elle-même aurait été manipulée par des gens comme moi. Ils ont passé deux années à enquêter, cherchant des preuves pour justifier leur idée fixe. Finalement, n’ayant rien trouvé, ils ont collé ensemble des bribes d’informations hors contexte pour tenter de justifier leurs conclusions.

« Ce sont les gendarmes qui nous ont manipulés »

« Ils ont donné à la cour l’analyse sur moi du Dr Danet (psychiatre) et l’opinion d’un psychologue qui avait été invité à me rencontrer à la demande de la défense. Celle-ci fait remarquer que leurs évaluations étaient totalement contradictoires, comme s’ils avaient rencontré deux personnes différentes, et non le même Neelam, soulignant la nature subjective de ces évaluations.

« Au tribunal, cinq des stagiaires de Mme Tousignant ont laissé entendre aux juges que ce n’était pas elle, mais les gendarmes de la Caimades qui ont tenté de les manipuler, leur disant des mensonges sur elle.

« Dans son ignorance la plus totale, la Miviludes et ses alliés dénigrent la culture et la spiritualité indiennes. Une culture avec une sagesse ininterrompue de 15 000 ans !

« J’espère que le pouvoir politique en place examinera de près le prix payé par la dégradation de l’image de la France dans le monde en raison de son soutien à des instances comme la Miviludes. »

Ces deux mois de prison et ses deux ans et demi d’interdiction de sortie du territoire de M. Makhija l’ont coupé brutalement des affaires qu’il conduisait au Canada et en Inde, entraînant des pertes sèches. A quoi il faut ajouter ses frais d’avocat et les dépenses diverses occasionnées par toutes ces péripéties.

Le préjudice dépasse les 600 000 €

M. Makhija a fait le calcul : le montant du préjudice dépasse 600 000 € !

Et on ne parle pas des autres conséquences non financières : années de vie perdues à un âge avancé ; violation de la confidentialité des communications ; atteinte au respect de soi et perte de crédibilité auprès de sa famille (suite à ces accusations, ses enfants et petits-enfants ont été profondément choqués et perturbés) et de ses associés professionnels ; perte d’intimité ; stress important, etc.

L’Indo-canadien souhaite obtenir réparation et cela, dans deux directions :

– Indemnisation pour « abus de pouvoir criminel » par la Miviludes et l’État français pour préjudice moral et angoisse émotionnelle grave.

– Dénonciation du « racket » de la Miviludes qui lui permet d’utiliser la force publique de façon malveillante pour harceler et causer des torts, avant même tout jugement, aux personnes qu’elle considère comme suspectes en raison de ses critères subjectifs.

L’avocat, dans un premier temps, avait envisagé d’agir selon ces voies.

Aujourd’hui, il fait savoir à Neelam Makhija : « Je comprends votre colère mais nous ne pouvons rien faire en ce qui concerne la Miviludes »…

>> Toutes ces souffrances, tous ces préjudices, toutes ces dépenses publiques : tout ça pour rien !

Malheureusement, il est à craindre que les auteurs de ces dérives, qui œuvrent officiellement au cœur même de nos institutions, ne seront ni inquiétés, ni empêchés de continuer de nuire.

Quand donc la France sortira-t-elle de son racisme anti-spirituel ? Qui, hormis notre magazine, dénoncera la machinerie arbitraire mise en place par le pouvoir, avec sa police spécialisée contre les démarches « différentes » (Caimades), son organisme chargé de diffuser des rumeurs non fondées et de faire peur aux Français (Miviludes) et ses associations d’incitation à la haine des spiritualités, financées par l’Etat (ici CCMM) ?

______________________________

[1] Comme la majorité des techniques de méditation enseignées et pratiquées en Occident aujourd’hui.

[2] Osho, mystique indien, mort en janvier 1990, officiait sans problème dans son pays. Il est l’une des multiples figures spirituelles indiennes, qui ont inspiré Neelam Makhija et Cécile Aashti. Osho a développé, plusieurs techniques de méditation au long de sa vie. « Ses techniques sont disponibles à tous sur internet et dans des livres partout dans le monde en plus de 30 langues, précise Neelam. Le fait que j’utilise ses techniques pour moi-même n’a rien à voir avec l’appartenance avec aucun mouvement. Dans la culture indienne, ce terme ‘mouvement’ ne fait aucun sens. »

[3] L’accusation d’emprise mentale a été aussi abandonnée, envers Cécile Tousignant dont le compte bancaire a été saisi sous le prétexte de « travail dissimulé ».

> Article Neelam Makhija English.

La Journée du Guérisseur le 28 mai 2018 à Paris parrainée par Ouvertures

Ambroise Paré et l’examen d’un malade. James Bertrand (1823-1887).

« Je le pansais, Dieu le guérit » : tout le monde connaît cette fameuse phrase d’Ambroise Paré (1510-1590), souvent présenté comme le père de la chirurgie moderne.

Il a effectivement beaucoup apporté à la chirurgie, en particulier en traumatologie. Sa célébrité tient aussi au fait qu’il n’était pas médecin de formation mais barbier-chirurgien ! Grande figure médicale de la fin de la Renaissance, il s’est également opposé aux dogmes médicaux de l’époque.

Malgré les oppositions, il finit par obtenir le titre de docteur en chirurgie avec l’appui du roi en 1554 (voir Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne).

Cette anecdote peut nous faire réfléchir. La période préscientifique du Moyen-Âge, au cours de laquelle la médecine n’était pas aussi pointue, encadrée et administrée qu’aujourd’hui, n’était-elle pas aussi de ce fait plus ouverte que la nôtre ? Plus propice à l’innovation individuelle et à un empirisme fertile ?

Un regain indéniable

Certes, nous ne pouvons que nous féliciter de bénéficier de nos jours des multiples savoirs et techniques thérapeutiques qui ont permis d’immenses et incommensurables progrès. Et de l’abandon de méthodes douteuses ou charlatanesques.

Mais sommes-nous suffisamment ouverts et modestes pour reconnaître que nous ignorons encore énormément de choses ? Et que des personnalités non académiques mais curieuses et intuitives, ou rattachées à des traditions anciennes, peuvent avoir accès à des connaissances non encore formalisées mais efficaces et bienfaisantes ?

Depuis quelques décennies, les « guérisseurs » se sont multipliés, de nouvelles disciplines sont apparues et des méthodes ancestrales, comme le chamanisme, connaissent un regain indéniable. Les thérapies non conventionnelles, qu’elles soient traditionnelles ou plus récentes, suscitent en effet l’intérêt grandissant des malades.

Photo CCO Creative Commons.

La médecine conventionnelle, pour de très nombreux Français, n’est désormais plus le seul recours. Pour traiter leurs dysfonctionnements physiques et psychiques, beaucoup font maintenant appel aussi à l’hypnose, l’Âyurveda, la méditation, le magnétisme, l’homéopathie, l’aromathérapie, la fasciathérapie, le reiki, etc.

Toutes ces méthodes reposent sur des paradigmes différents de ceux développés par la médecine scientifique occidentale. Elles font notamment un lien entre le corps et l’esprit qui doivent être considérés comme les deux faces d’une même réalité.

L’effet placebo pourrait sans doute être convoqué pour expliquer leur impact sur la santé des malades. Mais l’effet placebo lui-même garde encore une grande part de mystère.

Le 70e miracle de Lourdes

Pensons également aux « miracles » comme celui que l’Église, par le biais de son Comité médical international de Lourdes (Cmil), a reconnu le 11 février 2018. La guérison de sœur Bernadette Moriau, qui avait recouvré toutes ses facultés physiques après un pèlerinage à Lourdes, est le 70e « miracle » survenu dans la cité mariale à être reconnu. Il y a deux ans, le Cmil avait tranché : « Guérison inexpliquée dans l’état actuel des connaissances scientifiques ».

Ainsi sommes-nous loin de tout savoir sur le corps et l’esprit humains, sur la nature de l’esprit, malgré l’extraordinaire panoplie de moyens que la science a permis de concevoir pour soigner nos maux.

Certes, il y a à boire et à manger parmi ces praticiens sans patente. Et tout le monde n’est pas prêt à reconnaître le caractère miraculeux des guérisons religieuses. Mais quel médecin honnête, y compris le plus matérialiste ou le plus athée qui soit, n’a jamais assisté, dans l’exercice de son art, à la rémission improbable d’un patient, à un rétablissement pensé impossible, à une guérison inexpliquée en l’état de ses connaissances ?

Professionnalisme et transparence

En attendant que ce dossier des voies non conventionnelles et des guérisons qu’elles obtiennent soit examiné avec toute la rigueur, l’honnêteté intellectuelle et l’ouverture d’esprit qu’il requiert, des acteurs, médecins et non médecins, explorent ces voies « différentes » avec professionnalisme et transparence.

Pour faire entendre leurs témoignages et leurs explications, pour les interpeller en direct, une Journée du Guérisseur est organisée au Forum 104 à Paris, le lundi 28 mai 2018, avec les quatre intervenants suivants :

  • Dominique Bourdin, docteur en médecine et psychothérapeute. Structure vibratoire (ou aura). Couleurs et guérison (chromobiologie, chromothérapie).
  • Jacques Dubreuil, professeur de yoga, naturopathe, président de l’Omnium des libertés. La guérison spirituelle.
  • Pierre Moorkens, entrepreneur, président de l’Institut du neurocognitivisme (INC). Neurosciences et guérison.
  • André Siméant, chef d’entreprise, psycho-conseil. Guérison par l’accueil du Verbe.

La journée est parrainée par Ouvertures.

Henri Monfort, qui dit ne plus manger depuis 2002, quitte la vie publique

Henri Monfort, en mars 2018, dans la région nantaise. Photo : J-L M-L.

Cliquer sur l’image pour regarder/écouter la vidéo ↑

Aussi acabradantesque que cela puisse paraître, cet homme de 65 ans, désormais à la retraite, vit, selon ses affirmations, sans ingérer de nourriture solide ni de jus de fruits ou de légumes. Il se contenterait de boire un peu d’eau et ne dormirait plus qu’une heure par nuit.

Nous l’avions interviewé en 2010 (vidéo en 3 parties) :

1 – J’ai rencontré l’homme qui dit ne plus manger depuis près de huit ans

Depuis 2002, année où il a démarré son étrange démarche, il a donné de nombreuses interviews et conférences (visibles sur la Toile) : « Je suis un pionnier, j’explore une terre totalement inconnue. Pour la médecine, je suis mort, puisqu’on ne peut survivre à trois mois d’absence de nourriture physique. Mais je ne maigris pas et suis en bonne santé ! Je ne fais pas de prosélytisme. Je vis le présent, au-delà de la dualité esprit/matière. Aujourd’hui, je suis pranique. Demain, je ne sais pas. Je me laisse guider par mon intuition. Je ne cherche absolument pas à faire des émules, mais j’explique ma démarche à celles et ceux qu’elle intéresse. Je participerai encore à quatre groupes praniques cette année, deux dans la Drôme, un en Italie, l’autre en Tchéquie. Ensuite, j’arrête ».

Bien évidemment, le cas Henri Monfort dérange. La Miviludes classe le respirianisme parmi les « dérives sectaires » et les « antisectes » l’ont dans leur collimateur.

Henri Monfort a reçu des menaces de mort s’il continuait ses conférences.

Aujourd’hui, il aspire à la paix. Il souhaite se recentrer sur sa vie intérieure et consacrer plus de temps à ses enfants et petits-enfants qui, d’après lui, après une première période de vive inquiétude, se sont habitués au personnage et à ses fantaisies respirianistes : « Ils acceptent même que je leur fasse des soins ! »

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