« Des épines des mathématiques aux fleurs de la poésie »

Appel à communications
La Poésie scientifique, de la gloire au déclin
Colloque international
Montréal (Canada), 15-17 septembre 2010

À la fin des Lumières, plusieurs pays européens virent s´imposer et circuler des oeuvres alliant vers et exposés scientifiques, telles que The Botanic Garden d´Erasmus Darwin (1791), rapidement traduit en français par Deleuze, Les Trois Règnes de la nature de Jacques Delille (1808), traduits en néerlandais dès 1813, ou encore Die Metamorphoze der Pflanzen de Goethe (1798).

Le succès de ces longs traités, souvent complétés par un important appareil de notes, constitue l´un des points culminants d´une tradition de poésie didactique remontant à Lucrèce ou Virgile, mais il est sans doute aussi le chant du cygne du genre.

Les acteurs de la «République des Lettres» unissaient, selon Voltaire, des compétences allant «des épines des mathématiques aux fleurs de la poésie». Ce modèle disparaît au 19e s. au profit d´une culture divisée en disciplines désormais réputées distinctes. De fait, des voix multiples vont condamner de plus en plus fréquemment l´alliance entre poésie et science.

Leopardi pose entre elles «une inimitié jurée et mortelle», Keats reproche à Newton d´avoir «détruit l´arc-en-ciel», et Poe, relayé par Baudelaire, fait du didactisme une «hérésie». En France, après 1900 et Sully Prudhomme, les efforts pour mettre en vers la science n´aboutiront souvent qu´à enrichir le catalogue des «fous littéraires».

La remise en cause de la légitimité du poème scientifique a entraîné sa dévalorisation esthétique et une certaine ignorance critique. La manière dont la poésie scientifique moderne s´est étiolée dans chaque pays à des rythmes différents reste en conséquence peu connue et n´a pas fait l´objet d´une réflexion comparatiste approfondie.

À l´initiative d´une équipe de recherche travaillant sur la poésie scientifique française, ce colloque réunira des spécialistes de différentes littératures pour essayer de dresser une cartographie de l´évolution du genre, en Europe et en Amérique du Nord, de 1750 à nos jours.

>> Les communications dureront une vingtaine de minutes. Les propositions (3500 signes max.) devront être adressées aux organisateurs avant le 10 octobre 2009 :

Hugues Marchal (Université de la Sorbonne nouvelle Paris 3 / CNRS) : marchal.hugues@wanadoo.fr

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