Musique

Indépendance Algérie : création mondiale de deux poèmes symphoniques à Paris

Cinquantenaire Un Algérien et un Français unissent leurs compositions symphoniques, le 11 septembre 2012 à 20h à la Cité de la Musique de Paris, pour encourager le dialogue et l´entente entre leurs deux pays, cinquante après l’indépendance de l’Algérie.

Le 11 septembre prochain, dans un concert intitulé « Algérie-France : Une symphonie pour 2012 », l´orchestre symphonique Divertimento, dirigé par Zahia Ziouani, interprétera en création mondiale les nouvelles compositions « Tableaux d’une vie arabe », de Salim Dada (Algérie), et « Prélude au Livre des haltes », d’Olivier Penard (France). Les deux jeunes compositeurs, l’un français, l’autre algérien, ont été choisis par le fonds d’action Sacem et Divertimento pour le concert d´ouverture de la saison musicale de la Cité de la Musique à Paris, en « symbole de dialogue et d’amitié entre la France et l´Algérie ».

Dans ce diptyque musical aux inspirations croisées, Olivier Penard a choisi comme argument pour son poème symphonique une poésie mystique de l’Émir Abd el-Kader. Quant à Salim Dada, il s’est inspiré des toiles orientalistes d’Étienne Dinet.

Au programme également, des œuvres symphoniques de Saint-Saëns et Aubert, des orchestrations de musiques traditionnelles d’Algérie et de transcriptions de Salvador Daniel.

Salim Dada : un musicien en quête d’une identité renouvelée et ouverte
Salim Dada.
Photo : Gonzalo H. Baptista.

Salim Dada.

Salim Dada.
Photo : Gonzalo H. Baptista.

Né en 1975 à Laghouat, en plein désert du Sahara algérien, Salim est compositeur en résidence en France de 2011 à 2014. Ayant débuté sa carrière par l’exercice de la médecine, dont il possède le titre de docteur, il a toujours voulu exprimer parallèlement sa sensibilité. Pastelliste et calligraphe, il peignait des portraits pour payer ses études. Puis il a senti le besoin d’un art plus complet qui lui permettrait d’aller « au delà du modèle réel » pour saisir l’énergie, l’émotion du vivant. Il apprit alors la guitare et l’enseigna, jouant dans toutes sortes de style : classique, flamenco, bossa nova, jazz, etc. Il revint ensuite vers sa culture originelle qu’il put aborder de manière créatrice. Devenu compositeur à part entière en 2005, Salim a œuvré pour l’Orchestre national algérien et différents ensembles, dont un italien, avant d’être appelé par Divertimento à Stains (Seine-Saint-Denis). Aujourd’hui musicologue de la Sorbonne, il y prépare son doctorat. « Pour maîtriser mon art, j’avais suivi un cycle d’écriture musicale, non pour reproduire la musique traditionnelle, ni faire du métissage, mais à la recherche d´une évolution qui corresponde à mes racines, à mes envies, autant qu’aux goûts contemporains. Ni nationalisme, ni élitisme, mais une accessibilité immédiate pour le public ».

> Ecouter Salim Dada : Miniatures Algériennes n. 1 et 2 (pour archets).

Quand on lui demande comment il pourrait définir son style, il rit : « Le dadaïsme (son patronyme est Dada) ! Ça n’existait pas encore en musique… En fait, je suis inclassable : j’aime la liberté, hors de toute école ou de tout dogme. Mon souci est que les gens puissent s’approprier ma musique, qu’ils me comprennent comme s’ils comprenaient une langue qu’ils n’ont jamais apprise ».

Olivier Penard : un langage coloré teinté d’une forte densité dramaturgique

Olivier Penard

Olivier Penard.
Photo : Pascal Brunet.

Né à Paris en 1974, Olivier Penard découvre sa vocation de musicien à l’âge de dix huit ans. Désireux d’écrire une musique expressive et lyrique, il se réclame de compositeurs tels qu’Honegger, Stravinsky, Ravel, Brahms ou encore Dutilleux. Sans pour autant renoncer aux influences du jazz ou de la musique de films.

Auteur de nombreuses œuvres vocales, il a composé également plusieurs pièces d’orchestre et de musique de chambre. Il collabore avec des interprètes tels que le quatuor Debussy, Jonas Vitaud, Alice Ader, Geneviève Laurenceau, Fabrice Bihan ou Patrick Langot et s’associe à des chanteurs tels que Dame Felicity Lott, Ariane Douguet, Christophe Crapez et Matthieu Lecroart (France), Stacie Dunlop (Canada) et Stephan Van Dyck (Belgique). Ayant déjà travaillé pour le théâtre, la danse et la télévision, il est également amené à diriger différentes formations musicales, comme l’ensemble instrumental Opus ou l’ensemble vocal féminin Zéphyre avec lequel il aborde la musique baroque française ainsi que le music-hall.

Les deux poèmes symphoniques seront également présents aux programmes de concerts de l´orchestre Divertimento :
– Dimanche 9 septembre à 16h à l’Odéon de Tremblay-en France (avant-première) ;
– Samedi 15 septembre à 14h à la Grande scène de la Fête de l’Humanité à La Courneuve ;
– Samedi 13 octobre à 20h30 à l’Auditorium Xenakis à Stains ;
– Vendredi 19 octobre à 20h30 à la Cathédrale d’Évry.

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4 commentaires pour cet article

  1. Bravissimo M. DADA, que du bonheur pour ceux qui ne sont pas pressés comme moi. Ça invite à méditer vraiment et à contempler la quatuor différemment.
    Au plaisir d’assister un jour un de vos concerts…