Les Françaises dévoilées (par les chiffres)

Les chiffres de cet article sont extraits du rapport « 1968-2008 : évolution et prospective de la situation des femmes dans la société française », par Pierrette Crosemarie, Conseil économique, social et environnemental, Journaux officiels.

Au 1er janvier 2008, la population française (y compris Outre-mer) comptait 63,8 millions de personnes, dont 51,4 % de femmes (31 801 millions de femmes pour 30 075 millions d’hommes pour la seule métropole).

  • Les mères d’enfants de moins de 15 ans consacrent en moyenne environ 1 heure 30 par jour au temps parental et les pères 30 minutes, soit trois fois moins. Quant aux autres activités domestiques, les mères en couple y consacrent en moyenne 4 heures par jour contre 2 heures pour les pères.
  • Si seulement 5 % des femmes de 20 à 44 ans prenaient la pilule en 1970, elles étaient 37 % en 1978 et plus de 60 % en 2007. En 2008, seules moins de 5 % des femmes concernées (en âge et en situation de procréer) n’utilisent aucune méthode contraceptive. Les données générales les plus récentes publiées en 2005 montrent que les méthodes employées sont par ordre décroissant la pilule (60,2 %), le dispositif intra-utérin ou stérilet (20,6 %) et le préservatif (10,9 %).
  • Le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) était estimé en France métropolitaine à 209 700 en 2006. La fréquence de recours à l’avortement dans les DOM représente le double de celui observé en métropole.
  • Sans compter les agressions subies dans leur cadre familial actuel, 6 % des femmes ayant entre 18 et 59 ans ont été l’objet dinjures sexistes en 2005 ou 2006, 2,5 % ont été agressées physiquement et 1,5 % ont déclaré avoir subi un viol ou une tentative de viol.
  • 166 femmes sont décédées sous les coups de leur conjoint en 2007, soit presque une tous les deux jours. Ces violences intraconjugales sont très mal rapportées : on pense qu’un cinquième des victimes de violences physiques et le tiers des victimes de violences sexuelles n’ont pas porté plainte, ni parlé à qui que ce soit.
  • Mariages forcés : d’après le Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (Gams), on évalue à 70 000 le nombre d’adolescentes de 10 à 18 ans résidant en France potentiellement menacées, toutes communautés confondues.
  • Traite des femmes : la Direction générale de l’action sanitaire et sociale estime à 14 000 le nombre de personnes prostituées sur le territoire français, un chiffre certainement bien en-deçà de la réalité, sans compter que le phénomène touche aussi de plus en plus de jeunes hommes.
  • Mutilations génitales : au 1er janvier 2007, le Gams évaluait à 65 000 le nombre de femmes et de fillettes qui seraient excisées ou menacées de l’être en France.
  • Selon l’Institut national des études démographiques (Ined), alors que 394 000 mariages avaient été célébrés en 1970, 334 000 en 1980, 265 000 en 1987, 255 000 en 1993, on n’en comptait plus que 266 000 en 2007.
  • Le nombre de pacs conclu entre personnes de sexe différent est passé de 15 426 en 2000 à 97 000 en 2007, soit une multiplication par plus de six en sept ans.
  • Depuis 1995, on compte en moyenne 40 divorces pour 100 mariages.
  • En 2005, 14 % de la population vivait seule : 3,4 millions d’hommes et 5 millions de femmes. À 80 ans, 52 % des femmes vivent seules contre 20 % des hommes.
  • Les naissances hors mariage représentaient 6 % du total en 1970, 20 % en 1985, plus de 43 % en 2000 et en 2007 plus de 50 % des 816 500 naissances enregistrées se sont produites hors mariage, mais le plus souvent au sein de couples stables. La France est ainsi l’un des pays européens où le déclin du modèle traditionnel est le plus fort : en Allemagne, au Portugal, en Belgique, en Espagne, plus de 75 % des enfants naissent encore au sein d’un couple marié. En Italie ou en Grèce, c’est le cas de plus de 90 % des enfants.
  • Sept années séparent l’espérance de vie à la naissance des femmes (84,4 ans) et celle des hommes (77,5 ans) et même si cet écart s’est légèrement réduit (il était de 8,2 ans en 1994), 63 % des personnes âgées de plus de 75 ans en 2008 sont des femmes.
  • 15 % des ingénieurs étaient des femmes en 1984, près de 26 % en 2007. 38 % des diplômés des écoles de commerce étaient des femmes en 1985, elles sont plus de 48 % en 2007.
  • Le taux moyen d’activité des femmes de 25 à 59 ans est passé de 60 % en 1975 à 82 % en 2006 (contre 97 % en 1975 et 95 % en 2006 pour les hommes).
    Entre 1971 et 2006, la population active féminine est passée de 7,6 millions à 12,8 millions (46,5 %), tandis que la population active masculine oscillait entre 14 et 15 millions. Cette lame de fond s’est accompagnée d’une spécificité française illustrée par un taux d’activité des femmes particulièrement élevé dans la tranche d’âge de 25 à 49 ans : 85,6 % en 2006 (ce taux a un peu plus que doublé en quarante ans).
  • Les femmes qui travaillent sont salariées à 94 % en 2006.
  • La catégorie qui emploie le plus de femmes est celle des « agents d’entretien » qui compte 794 000 femmes, soit 72,1 % de la catégorie.

Source : Insee, enquête emploi 2006, calculs Dares.

  • Si plus de trois quart des employés sont des femmes, ce n’est le cas que de 37 % des cadres et professions intellectuelles supérieures. Globalement, les femmes ne forment que 17,1 % des chefs d’entreprise de 10 salariés ou plus.
  • Les femmes représentent plus de 82 % des 5 millions d’actifs à temps partiel, la durée moyenne des contrats étant de 23 heures par semaine. Le temps partiel représente 31 % de leurs emplois.
  • En France, 3,4 millions de personnes travaillent pour un salaire inférieur au Smic mensuel, dont 80 % de femmes. Le sous-emploi affecte très majoritairement les femmes : en moyenne, en 2007, 5,5 % des actifs étaient en situation de sous-emploi, dont 76,3 % de femmes.
  • Lorsqu’elles sont cadres, les intéressées perçoivent en moyenne un salaire de 22 % inférieur à celui de leurs collègues masculins. La féminisation des métiers de cadres est néanmoins incontestable, la part des femmes dépassant 37 % de cette catégorie en 2006.
  • Du côté du secteur privé, les femmes représentent près de 26 % des travailleurs indépendants, plus de 30 % des créateurs ou repreneurs d’entreprises, le tiers des professions libérales. Mais leur sous représentation devient patente lorsqu’on arrive aux fonctions de direction. Les entreprises dans leur globalité comptent environ 17 % de femmes dirigeantes.
  • Les différences salariales se situent au dessus de 30 % dans la catégorie 40-59 ans contre 7 % chez les moins de 30 ans.
  • Les pensions de droit direct allouées aux femmes en 2006 étaient de moitié inférieures à celles des hommes, les compensations introduites par les droits indirects (pensions de réversion et bonifications pour enfants) permettant de ramener la différence à 38 %.
  • La part des femmes élues à l’Assemblée nationale est passée de 12,3 % en 2002 à 18,5 % en 2007, ce qui place la France au 18ème rang parmi les États membres de l’Union européenne. La France est pourtant le premier pays au monde à s’être doté d’une législation permettant d’accéder à la parité politique !
  • Lors des dernières élections législatives, la féminisation des groupes politiques est apparue plus importante à gauche qu’à droite. C’est le parti socialiste qui y contribue le plus largement avec 48 élues sur 186, soit 25,6 %.
  • On dénombre également 4 élues PRG (sur 7), 3 élues communistes (sur 15), 1 élue verte (sur 4) et 5 élues divers gauche. Les partis de droite sont beaucoup plus restrictifs puisqu’on compte 45 députées UMP sur 313, soit 14,5 % (contre 36 sur 355 en 2002, soit 10,1 %) ainsi qu’une élue MPF.
  • Au Sénat, la féminisation s’est accélérée à compter de l’entrée en vigueur de la loi sur la parité passant de 16,9 % en 2004 à 17,5 % en 2006 et 21,9 % à l’issue du dernier renouvellement de septembre 2008.
  • Toutes communes confondues, les femmes restent extrêmement minoritaires aux postes de maires qui ne sont pas concernés par l’obligation de parité et la progression observée est très lente : 7,5 % en 1995, 10,9 % en 2001 et 13,8 % en 2008.
  • Les conseils généraux sont de fait les assemblées élues les moins féminisées de France avec 13,1 % de femmes à l’issue des dernières élections de mars 2008.
  • S’agissant du Parlement européen, la féminisation de la représentation est forte : en juin 2004, sur les 78 députés français du Parlement européen, 34 femmes ont été élues, soit 43,6 %, ce qui place la France au 4ème rang des États de l’Union européenne derrière la Suède, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Place des femmes dans les parlements des États membres
(Assemblée nationale)

Source : Union interparlementaire au 31 octobre 2007. Ministère du travail, des relations sociales et de la solidarité.

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